Cet été, la rédaction vous embarque avec elle dans ses bagages pour un (petit) tour d’Ille-et-Vilaine. Château, église, cité de caractère ou paysage, le département n’a pas dit son dernier mot en terme de lieux enchanteurs.
La Bretagne recèle, aux quatre coins de ses départements bretons, de véritables trésors architecturaux, des lieux nourris de légendes. Aucun a à rougir du patrimoine qu’il abrite, source d’émerveillement pour les voyageurs de passage, mais aussi pour les locaux. L’Ille-et-Vilaine ne fait pas exception. Alors, en cette période propice aux balades et aux visites, Unidivers vous offre une sélection d’endroits à découvrir ou à revisiter au gré de vos pérégrinations estivales. Vous verrez alors l’appétence des Bretons à voir bien des merveilles du monde dans leur région…
Le château de Fougères, les incontournables Portes Mordelaises et parc du Thabor à Rennes ou encore la ville intra-muros de Saint-Malo comptent parmi les plus connus, mais éloignons-nous quelque peu des sentiers battus.
Le Vallon de la Chambre au Loup
Au nord-est de la forêt de Brocéliande, il est un lieu peut-être moins connu que le tombeau de Merlin et la fontaine de Jouvence. Au loin du lac de Trémelin, le vallon de la Chambre au Loup est une vallée qui traverse un espace naturel de 70 hectares de landes boisées. La population l’appelle le « Grand Canyon » breton. Bordée de falaises de schiste rouge, elle est traversée par le ruisseau de Boutavent qui alimente l’étang d’Ozanne puis l’étang de la Chambre au Loup, mais aussi par la légende.
Il existe deux versions à l’histoire : la première raconte que dans une grotte vivait le dernier loup de la région, mais la deuxième dit que la silhouette d’un loup, gueule levée vers le ciel, est inscrite dans un rocher et que chaque fois que la région est menacée, le loup prend alors se transforme en guerrier invisible.
Bécherel, petite cité du livre
À seulement 30 minutes en voiture de Rennes, la petite commune de Bécherel est un petit plaisir touristique dont on ne se lasse pas, une de ces cités de caractère dont tout le monde raffole. Les ruelles médiévales sont une invitation à voyager dans le temps au gré des maisons de granit du 16e, 17e et 18e siècles que vous passerez. Temple du livre, le village breton abrite pas moins de seize librairies aux devantures colorées où livres anciens et plus récents feront battre le cœur des passionnés.
Conseil avisé à ceux et celles qui ne pourront résister à l’achat de quelques ouvrages : pensez à retirer avant de vous y rendre, surtout si c’est le dimanche. Le seul distributeur se trouve dans le centre commercial fermé ce jour-là.
Non loin, la visite pourra se prolonger au château de Caradeuc et son parc, situé sur les communes de Longaulnay, Bécherel, Saint-Pern (Ille-et-Vilaine) et Plouasne (Côtes-d’Armor). Son grand parc paysager a valu au château du XVIIIe siècle le nom de « Versailles breton ». Après le Grand Canyon, inutile de sortir de la Bretagne pour découvrir le monde… Possibilité de visiter le parc aux mois de juillet et août. Plus d’infos
L’abbaye Saint-Sauveur de Redon
Les remparts moyenâgeux en partie détruits de la ville de Redon témoignent de son histoire. Cette dernière est intrinsèquement liée à l’abbaye bénédictine fondée en 832 par Saint-Conwoïon. Construction soutenue par Nominoë, premier roi de Bretagne, la bâtisse religieuse a joué un rôle primordial dans la vie politique, économique et spirituelle de la Bretagne. Sa position stratégique, au confluent de l’Oust et la Vilaine, a permis le développement du commerce entre Rennes, Nantes et Vannes par les voies navigables.
De sa création à aujourd’hui, l’abbaye Saint-Sauveur a changé de visage au fil des autorités et des événements historiques. Devenue classique et baroque au XVIIe siècle à l’arrivée du cardinal de Richelieu, nommé abbé, elle subit un incendie qui ravage un partie et conduit à la suppression du clocher sous la Réforme. Pus, elle devient une église paroissiale sous la Révolution française.
Classée aux Monuments Historiques depuis 1990, elle représente une des plus belles monuments romans de la région.
Les Rochers sculptés de Rothéneuf
À proximité de Saint-Malo, l’œuvre in situ étrangement insolite, caractéristique de l’art naïf, de l’abbé Fouré est un des lieux étonnants d’Ille-et-Vilaine. Réalisés entre 1894 et 1907, les Rochers de Rothéneuf sont un bel exemple de lieu où la terre et la mer cohabitent dans un environnement des plus originaux. Mais quelle histoire se cache derrière ces visages sculptés dont le regard, pour certains, se perd dans l’horizon ?
Recteur dans plusieurs paroisses bretonnes, Adolphe Julien Fouéré, de son vrai nom, se retire à Rothéneuf en 1894 à la suite d’un accident cérébral qui le laisse sourd et muet. Dès lors, il entreprend la création d’étranges sculptures dans les rochers de granit, parfois à l’effigie d’habitants de la commune, de saints bretons ou encore de personnages de l’époque. L’œuvre monumentale retrace aussi la légende de la famille des Rothéneuf, famille de pirates et nobles qui aurait régné dans la région du XVIe siècle jusqu’à la Révolution française.
Ce peuple fait de pierre constituait peut-être aussi le moyen de communication que l’abbé Fouré avait choisi. Au nombre de 300, les sculptures vivent avec le temps et l’érosion, mais quoi qu’il arrive, elles restent impressionnantes et la trace du travail acharné d’un passionné. L’ermite de Rothéneuf pour certains, le facteur cheval breton pour d’autres, cet homme a créé une des plus belles curiosités de Bretagne dont on ne se lasse pas. Pour plus de renseignements.
Le sommet du Mont-Dol
Certes, la Bretagne n’est pas connue pour ses massifs montagneux, mais ce n’est pas pour autant qu’ils n’intriguent et ne fascinent pas. Au beau milieu des plaines et du marais dolois, le Mont-Dol est perché à 65 mètres de hauteur.
Au Néolithique, les hommes de Néandertal observaient de ce promontoire les animaux à chasser : mammouths, rennes, bisons, etc. La ville de Dol fut quant à elle construite au Ve siècle, développée autour du monastère que Saint-Samson établit d’abord dans les marécages. Abritant une chapelle et une tour surmontée d’une statue de la Vierge Marie, il domine encore aujourd’hui la ville de Dol-de-Bretagne et surplombe les terres plates de la baie du Mont-Saint-Michel. Les fidèles y viennent toujours en procession le 15 août.
Le rocher granitique a inspiré de nombreuses légendes. Parmi elles, l’affrontement de Saint-Michel et le diable sur le site… Les griffes et le siège du diable, mais également l’empreinte de saint Michel, visibles sur la roche, attesteraient d’ailleurs de ce combat légendaire. D’autres histoires racontent que Gargantua serait à l’origine de la création du Mont-Dol. Le géant, dérangé par des cailloux dans sa botte pendant une promenade dans la baie du Mont-Saint-Michel, se débarrassa desdites pierres pour se soulager. Ces dernières donnèrent respectivement le Mont-Saint-Michel, le Mont-Dol et le rocher de Tombelaine. Enfin, une autre raconte que le géant et de ses parents, Grand Gosier et Galemelle était en route pour l’Occident, avec chacun un rocher pour montrer leur puissance au roi Arthur. En chemin, les parents de Gargantua succombent à une fièvre contractée. Merlin l’enchanteur les enterre alors dans le sable et marque leur tombe avec les rochers qu’ils avaient apportés. La sépulture de Grand Gosier serait recouverte par le Mont et celle de Galemelle par Tombelaine…
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