Le « drapeau rouge » de Poutine est son « doudou soviétique ». Un doudou qui est décrit par le psychanalyste DW. Winnicott sous le nom de « phénomène transitionnel ». Plus qu’un objet, le doudou soviétique constitue à lui seul un espace de construction momentané et illusoire, il est en réalité la première possession non-moi de l’humanité communiste, y compris de ses quelque 100 millions de morts.
L’objet transitionnel est un moyen pour Vlad d’accéder à la géopolitique contemporaine, d’accepter de perdre sentiments de toute-puissance vis-à-vis de sa mère. Une fois fait, il sera passé de l’état d’union fusionnelle avec Maman Russie à l’état où il est en relation avec elle en tant qu’individu séparé susceptible de construire dans la coopération une Nouvelle Russie.
Le besoin réel d’un doudou pour l’enfant apparaît souvent entre 5 et 8 mois. À cet âge, le bébé comprend que sa mère peut disparaître ce qui est forcement source d’angoisse. Elle peut disparaitre avec le doux parfum de sa peau. Dans le cas de la Mère Russie de Poutine, ce parfum s’appelle « Empire » de « Tsar soviétique ».
Bref, le doudou rouge est une extension de mère, de la maison ; bébé Poutou se sent en sécurité lorsqu’il le tient contre lui. Doudou soviétique rappelle la maman absente, le parfum de l’empire disparu ; il aide Vladouchka à lutter contre l’angoisse de la séparation et d’opérer la transition entre son postempire communiste et le monde postmoderne. Au profit d’une Nouvelle Russie. Mais laquelle ? Tout ce qu’on sait c’est que l’Ukraine est censé en faire partie. A suivre donc…