Nouvelle venue dans la rue Maréchal Joffre, la boutique de mode éthique Wakatépé est née un jour de novembre 2019. Installée au cœur de la ville, la gérante Fabienne Commault propose un nouveau voyage dans la mode éthique et bio à Rennes. Présentation de la boutique.
Après Ekyog, Onaki et Somewhere, la boutique Wakatépé rejoint la courte liste des magasins de mode éthiques et responsables de la capitale bretonne.
Co-fondatrice du groupe Kaki Crazy avec son mari (1990), l’intérêt de Fabienne Commault pour le bio, l’éthique et l’éco-responsable ne date pas d’hier. Sa prise de conscience sur l’impact polluant de la mode l’a mené à implanter des marques bio au sein de la société. « Je fais partie des premiers adhérents de Scarabée. J’ai toujours été sensible au bio et à l’éthique dans le milieu professionnel », explique Fabienne Commault. Ses convictions et cette recherche lui ont insufflé l’envie d’aller plus loin.
Elle se lance alors le challenge d’ouvrir sa propre boutique multimarque de mode éthique : Wakatépé *. « C’est bien entendu un clin d’œil au film Un indien dans la ville. Ma famille et moi le regardons souvent et c’est un mot agréable je trouve », déclare-t-elle simplement en souriant.
* Dans le film, le jeune Indien Mimi-Siku interpelle son père de la sorte. Wakatépé : interjection servant à exprimer l’acquiescement ou à demander si quelqu’un va bien.
Des marques historiques comme matière première
Dans ce cocon au parquet en bois, les lumières tamisées embellissent la panoplie de vêtements soigneusement rangés sur cintres. Les couleurs sont sobres ou vives, les modèles unis ou à motifs et le tissu toujours de qualité. Elle connaît sur le bout des doigts toutes les marques en vente entre ses murs et n’hésite pas à faire de la pédagogie aux nouveaux arrivants. Elle en parle avec enthousiasme, les yeux brillants. Chaque marque semble avoir une histoire.
Attentive aux conditions de travail des employés et au respect de l’environnement, elle propose une grande diversité de marques en accord avec ses convictions. « Les tissus sont labellisés GOTS, Écocert, Tencel, etc. Vous ne trouverez jamais de synthétique dans cette boutique – dit-elle avec humour. J’ai privilégié les marques éthiques historiques qui existent déjà depuis des années. Elles viennent pour la plupart des pays scandinaves, mais n’étaient pas connues en France », souligne-t-elle face aux produits Knowledge (1980), marque de vêtements pour hommes (Danemark). Les jeans de Nudie Jeans, conçue par une des pionnières ayant travaillé le jean bio, côtoient ainsi les vêtements de People Tree (2000), fondée par une des pionnières de la mode éthique.
« Je favorise le bio et l’éthique »
Aux côtés de ces marques d’origine nordique, il est possible de trouver des marques françaises, voire bretonnes : la marque végane rennaise ByNath, les bougies de Vitré (16 €) ou encore les savons bio fabriqués à Saint-Aubin-du-Cormier (7,50 €). « Il y a souvent un amalgame autour du made in France. On retrouve parfois le même travail à la chaîne que dans des usines étrangères. Certains créateurs collaborent parfois avec des boîtes hors UE qui suivent des chartes strictes ». Fondée par deux Nantais en 2016, la marque de chaussures N’go conçoit ses modèles au Vietnam auprès de femmes qui fixent elles-mêmes le prix de la paire une fois le travail achevé. Depuis sa fondation, la vente des chaussures a également permis la scolarisation de 120 élèves dans l’école financée par N’go.
Des vêtements en matières recyclées ou comment redonner vie à des déchets ?
Nombre de marques éthiques utilisent aujourd’hui les matières recyclées, une utilisation des déchets à bon escient. Fabienne Commault leur fait une place de choix dans la boutique Wakatépé. À l’image des cirés Knowledge (99 €) , la marque Insane in the rain transforme les bouteilles en plastique en de belles vestes colorées à motifs (100€), particulièrement pratique en vélo les jours de pluie.
De la même manière, la marque Ecoalf (Espagne) met des bennes à disposition des pêcheurs afin de récolter les déchets de la mer qu’ils récupèrent dans le filet (au même moment que les poissons…). De ces déchets naissent des doudounes et des chaussures à un prix équivalent à ceux trouvés dans les boutiques de marques. « Regardez ces chaussures. le tissu est doux et les couleurs sont magnifiques… Le prix n’est pourtant pas plus élevé qu’ailleurs. La mode éthique est seulement une manière de repenser à la consommation », souligne-t-elle, un sourire aux lèvres, confiante en son projet.
Boutique Wakatépé
Ouvert le lundi de 12h à 19h, et du mardi au samedi, de 10h30 à 14h et de 14h30 à 19h30.