William Josh Beck présentait pour la première fois son nouvel et deuxième album à l’Antipode. Of Birdland consiste en un duo folk guitare et violoncelle. Et chant, bien entendu. La fluidité maîtrisée des instruments emporte cette voix au timbre si particulier vers des sommets de beauté mélancolique. Un apéro-concert réussi pour un nouvel album prometteur !
Encore un Beck dans le milieu musical ? Oui, mais pas n’importe lequel. La petite biographie qui présente William Josh en dit long sur lui : rêve, fuite, rêve de fuite, paysages désertiques, américains. Et surtout quelques noms égrenés ici ou là, Dylan, Judy Collins, Joan Baez, Townes Van Zandt, Win Wenders, Gus Van Sant, Jim Jarmusch. Cette mystique, un peu courue parfois chez certains songwriter, s’accommode ici parfaitement de l’univers musical.
Of Birdland est entièrement structuré sur une chanson d’Elliott Smith, Condor Ave. Chaque piste parcourt l’une de ses avenues, nombreuses à porter ce nom dans le monde, pour confondre la musique dans une sorte de géographie poétique. Album concept donc, mais qui conserve néanmoins une grande sincérité.
Accompagné par la violoncelliste Amicie Ganvert, William Josh Beck trace aussi son sillon dans divers territoires musicaux. L’album, produit par Turn ! Turn ! Turn ! Records, a été maturé pendant près de 3 ans. La fluidité et la simplicité opèrent par l’intellection sous-jacente des mélodies. Beck convoque des sons puisés dans l’histoire musicale américaine, mais aussi et surtout des images. « Le soleil de l’Ouest américain, le regard ébloui par la blancheur des icebergs de contrées inexplorées, l’odeur âcre de l’asphalte », certes, mais aussi les romans gothiques anglais. Le titre Ophelia résonne par exemple d’accents shakespeariens. Ce à quoi le musicien nous invite demeure simple : la femme aimée, délicatement, affleure à la lisière dramatique où la voix pourrait s’éteindre.
A l’Antipode, le songwriter français a envoûté la (maigre) foule présente pour l’écouter. À en croire les témoignages, des aficionados. En même temps, William Josh Beck, depuis son premier EP Fire Lady, tourne énormément à Rennes et plus généralement dans l’Ouest. Dans la capitale bretonne, on a notamment pu l’écouter au Oan’s Pub, à l’étage du Liberté, au Jardin Moderne ou au Ty Anna. En avril, il sera à Nantes au Zygo Bar. Une bonne occasion de découvrir une folk parcourue de tensions, un flux harmonieux reflué parfois par quelques brisures contingentes. Un cri du cœur, un hymne à la vie.
William Josh Beck
Pour écouter et acheter Of Birdland