Avec Vulnicura Björk donne dans le prématuré ! Cédant à la grande crainte de l’époque – le piratage,– la talentueuse artiste islandaise Björk sort en catastrophe un nouvel album, dont la sortie officielle était prévue en mars 2015… La piraterie 2.0 va-t-elle finir par ruiner quelque chose de bien plus important que les grandes maisons de disque : la créativité des artistes ?
Vulnicura, le nouvel et très attendu album de Björk est prévu pour le mois de mars 2015, enfin « était »… L’impatience des fans, tout particulièrement celle des internautes aura eu le dessus. L’album est en effet apparu sur la toile presque trois mois avant sa sortie officielle. Pour contrer les partages pirates, la reine islandaise a décidé de mettre en ligne son huitième album sur iTunes. C’est donc l’occasion de poser une oreille attentive sur cet opus.
Pour accoucher de ce huitième album, Björk s’est offert la collaboration du producteur vénézuélien Arca. Arca est l’un de ses producteurs semi-indépendants assez hype depuis ces dernières années. C’est notamment lui qui se cache derrière la plupart des morceaux du Yeezus de Kayne West et du LP1 de FKA Twigs. Pourtant, sa patte reste assez discrète sur Vulnicura. Björk aurait-elle besoin d’un nom pour faire parler d’elle ? Si c’est le cas, c’est déplorable tant son talent, sa carrière et son aura sont monumentaux. Certes Biophilia, sorti en 2011, ne projetait plus l’artiste sur le devant de la scène, mais n’oublions pas que Björk a révolutionné la musique pop en lui insufflant un côté artistique plus contemporain. À bientôt cinquante ans, peut-elle encore instiller un nouveau souffle ?
On ne va pas tourner autour : Vulnicura sonne comme une mauvaise imitation de Homogenic, son troisième album sorti en 1997. On retrouve ce mélange orchestral et électronique si particulier et touchant ; le tout accompagné par la voix céleste de l’artiste. Björk a effectivement le mérite d’avoir réussi à préserver sa voix a maxima au fil des années. Mais ça ne fait pas tout… L’album n’est pas du meilleur cru. Les morceaux sont pour la plupart lents et poussifs. Certes, les textes sont assez intimistes et féministes ; insuffisant pour relever le niveau général du disque. Il y a certes quelques fulgurances comme l’envolée électronique au milieu de « Black Lake ». Rien de bien frappant malheureusement.
Si Vulnicura n’est pas un bon album de Björk, cela reste un disque honnête. Disons qu’on a déjà entendu pire, mais qu’on aurait souhaité mieux…