Beth Hart, un nom qui n’est plus inconnu pour les amateurs de Blues Rock Soul. Pourtant son succès a mis du temps à se construire. Notamment en France.
Des débuts difficiles
Rappelez-vous il y a encore 3 ans, Beth Hart était en France une inconnue. J’en parlais avec son mari Scott lors d’un concert à Amsterdam et il me disait qu’ils essayaient de trouver un moyen de faire des concerts en France mais que pour le moment ce n’était pas évident. Et puis tout s’est enchaîné. Beth Hart a chanté sur l’album de Joe Bonamassa, « Dust Bowl ». Et puis ils ont décidé de travailler sur un projet commun et de réalisé un album de reprises. Joe Bonamassa qui jouit d’une solide réputation en France et en Europe avec sa carrière solo mais aussi avec Black Country Communion sera déterminant pour l’avenir de Beth.
La sortie de l’album Don’t explain fait donc état d’acte de naissance pour Beth Hart pour la France et quelques autres pays Européen qui la découvrent en 2011.
Le résultat fut loin d’être décevant : un magnifique album de reprises qui rendait un vibrant hommage au Blues, au Jazz et à la Soul. A noter également une très bonne reprise de Tom Waits « Chocolate Jesus ». En revanche, aucune reprise de Janis Joplin ou de Led Zeppelin ne fut envisagée ; le côté rock auquel sa voix se prête si bien est laissé de côté.
La France a « enfin » le privilège de découvrir cette chanteuse au timbre unique qui commença sa carrière en 1993. Elle passe alors partout en radio, fait plusieurs télé, même Taratata où elle chanta en duo avec Amel Bent (mais si!). L’interview avec Nagui qui lui parle très furtivement de ses premiers albums et puis le nom d’Amy Winehouse est prononcé. J’avais pressenti qu’un changement musical pourrait arriver pour séduire définitivement le public européen.
Premiers concerts en France
Des pages dans les magazines de mode et people apparaissent un peu partout, la comparant encore avec Amy Winehouse. Beth Hart n’est pas Amy Winehouse, même si elle en parle souvent avec les médias. Elle en est loin, très loin. J’ai beaucoup de respect pour la jeune chanteuse décédée mais jamais elle ne m’a touchée comme Beth Hart m’a touché. Vocalement comme musicalement, Beth est une étoile. Une vraie qui brille et qui scintille sur chaque note… Une dédicace au Virgin et un premier concert au New Morning, où Beth Hart n’avait rien perdu de sa fougue et de sa fragilité. Un vrai concert de Blues, soul et de rock, où le feeling transpirait à grosse gouttes.
Mais Le concert à la Cigale quelques mois plus tard sera quant à lui légèrement différent : Une Beth Hart beaucoup plus en retenue (pour ne pas effrayer le public ?), une set-list de plus en réduite à « Don’t Explain », son dernier album et à quelques titres du précédent, « My California » et deux ou trois titres de ces anciens albums. Comme d’habitude, le concert sera excellent, mais je sentais déjà un changement d’attitude et de d’orientation musicale pour le prochain album. A la sortie de la Cigale la plupart ne connaissaient pas la chanteuse et la découvraient en la couvrant de compliments mérités.
Evolution Musicale
En octobre 2012, sortait son nouvel album « Bang bang Boom Boom ». Tout y est soigné, le titre de l’album claque avec une pochette où l’on découvre une Beth Hart très féminine, plus glamour. Des musiciens de studios (dont Anton Fig) remplacent ses musiciens de scène ; l’orientation musicale se veut plus soul avec quelques touches de jazz. Un album très blues avec un morceau à tendance pop « Thru the window of my mind ». Un autre dans un esprit reggae mais que le groupe jouait depuis longtemps sur scène « The ugliest house on the block » (où ils ont d’ailleurs enlevé le mot Fuck et mis Suck à la place). Le titre « Bang Bang Boom Boom » qui se veut être dans un esprit cabaret, agrémenté de superbes ballades, comme « Baddest blues » qui ouvre l’album et qui est magnifique ».
Bref, un album calibré pour tous les mélomanes, où tout a été fait pour que Beth Hart puisse être enfin reconnue à sa juste valeur et toucher le maximum de public, personne ne lui en voudra, car n’oublions pas que son premier album date de 1996.
Bien sûr, ce nouvel album parle d’un nouveau départ afin de mieux s’exprimer vraiment musicalement. Il y a une part de vérité dans ses propos mais Ben Hart a toujours (à part My california*) sortie des albums géniaux !
Des premiers albums à conseiller
Descritiques françaises affirment que ces anciens album ne valent pratiquement rien. Aujourd’hui, Beth Hart avec « Don’t Explain » et « Bang bang boom boom » aurait trouvé sa voie. C’est pour « My california » : bien décevant. Il manque une vraie âme à cet album et les morceaux, n’étant pas tous du même calibre, l’album reste bancal. On sent que Beth Hart se cherche et chante toute en retenue et n’arrive pas à se lâcher. La preuve, c’est que à part « California » ou encore « Sister’s heroine », aucun morceau de l’album n’a été joué en concert.
Par contre « 37 days », « Leave the light on », « Screamin for my supper » et « Immortal » sont tous de superbes albums, certains pays comme la Hollande, l’Allemagne, et d’autres pays scandinaves ayant déjà repérés la belle. Et à chaque tournée, ses concerts affichent complets depuis bien longtemps.
Et après
Un second album avec Joe Bonamassa est en préparation. Peut-être que les musiciens ajouteront une touche plus rock’n’roll sur ce nouvel album. Beth Hart, ayant conquis le public européen, elle peut se le permettre et montrer ainsi qu’elle est aussi une reine du rock et pas simplement du blues et de la soul. Beth Hart va pouvoir continuer sa route avec succès.
L’image de cette chanteuse traversant la salle pied nus pour monter sur les corniches et embrasser son public restera à jamais dans ma mémoire…
Dernier concert
Etrange choix de Beth Hart de venir jouer à Conflans Saint Honorine en pleine tournée avant son passage à l’Olympia en proposant des places à 17€… Finalement, c’était une aubaine car les places à l’Olympia étaient un tantinet trop chères. Le public à chaque fois en ressort ravi et étonné, « quelle voix ! », « le guitariste, exceptionnel », « quel groupe ! je ne connaissais que l’album avec Joe Bonassama »… En fait, le groupe est juste un peu plus sobre qu’auparavant et je trouve Jon Nichols de plus en plus effacé. Il partage beaucoup moins avec Beth Hart qu’auparavant, il ne faut pas oublier qu’un autre guitariste soliste est désormais présent, Josh Gooch pour ne pas le citer. Le clavier Will Maas a, quant à lui, disparu ; et c’est bien dommage, j’aimais beaucoup l’apport de l’orgue hammond sur les compositions. Néanmoins, ça bastonne toujours sur les anciens titres, notamment sur ceux de « 37 days ». Concernant les titres joués, plusieurs gros regrets : pas de « I’d rather go blind » , ni de « Mama » ou encore de « Monkey back » .
Tracklist :
Sinner’s Prayer (Don’t explain)
Trouble (titre inédit qui est joué par le groupe depuis longtemps)
Thru the window of my mind (Bang bang Boom Boom)
Bang Bang Boom Boom
Sick (37 days)
Don’t explain
The ugliest house on the block (Bang Bang boom boom, mais joué depuis plusieurs années)
Today come home (morceau inédit joué depuis plusieurs années)
Spirit of god (Bang bang boom boom)
One eyed chicken (37 days)
With you everyday (Bang Bang Boom Boom)
Waterfalls (37 days)
Something got a hold on me (Don’t explain)
Before I run out of time (ballade, morceau inédit joué depuis quelques années)
Delicious suprise (Screamin’ for my supper, enfin!)
My chocolate jesus (Don’t explain)
Wing my thing back around (Bang bang Boom Boom)
Everything must change (Bang bang Boom Boom)