Bikini Machine à l’Ubu se la joue à domicile

Le retour des prodiges rennais de Bikini Machine avec leur album Bang On Time avait créé beaucoup d’attente. Ce jeudi 5 mars à l’Ubu, la réponse des intéressés fut à leur image : classe et sans pression. Retour sur une soirée rock’n’rollement vôtre…

 

Les Kitschenette’s ouvrent le bal. L’introduction se fait sur le fameux thème des Anglais du film Ne Nous Fâchons Pas – le décor est planté. L’ambiance est résolument yé-yé, d’où la traduction de plusieurs classique garage internationaux en français ; une chose très en vogue dans les années soixante. Le style vestimentaire est aussi vintage que la musique : entre dandy british et mod de la première heure. Le son aussi est intéressant. La Fender Coronado de Francis Viel et la basse Ekomaster sonnent comme à la grande époque. Sur certains titres se croisent un saxo et, même, une flute de pan très surf music. Pour résumer la prestation en deux mots : fuzzy et rétro. Les sympathiques Malouins installent une ambiance joyeuse et festive.

Pour patienter entre les concerts et rester dans l’esprit de la soirée Francis Viel se mue en DJ et enchaîne des titres souls de la Tamla et du r&b 60’s. On parlait des mods juste avant…

À l’instar de ses collègues du label Retard Records, Kaviar Special fait partie de la fine fleur du garage rennais. Du garage français même. Le quartet entre en scène pour délivrer sa musique sans fioritures, bardée de guitares saturées et de riffs bien sentis. On pourrait les comparer en toute modestie à feu Jay Reatard : une de leurs intros ressemble fortement à My Shadow (titre tubesque du yankee – Paix à son âme !). On pourrait aussi parler des Stooges, lorsque ces derniers jouaient fort et sale (dans le monde du garage, ces adjectifs sont… mélioratifs), sans leur Iggy Pop mais pleins de bonnes intentions. Le set est malheureusement court, trop court, sans rappel. Sans doute pressés par le temps : les aléas de la première partie, dirons-nous. Pour conclure, on parlera d’un concert bref mais intense. Pour sûr qu’il faudra y retourner….

Car oui, ce soir, la tête d’affiche (n’ayons pas peur des mots), le groupe qui fait se déplacer les foules, c’est Bikini Machine. Et après seulement une chanson, on comprend pourquoi l’Ubu affichait complet. Après une longue pause de 5 ans (durant laquelle ils n’auront pas chômé), les voici de retour. Et en forme, on vous l’assure.

À commencer par la voix de Fred Gransard, maitrisée et charismatique. Aussi à l’aise en français qu’en anglais le chanteur fait le show. Il se tourne vers la batterie de Romain Baousson (présent pour la tournée actuelle mais qui n’est pas un membre historique du groupe) et gigote dans tous les sens…

Les Bikini disent d’eux-mêmes qu’ils « proposent une relecture des images du passé ». La définition sonne juste pour parler de leur musique. Les Rennais sont capables, comme ce soir, d’une large palette de nuances sonores, allant de Gainsbourg période L’Homme à Tête de Chou jusqu’aux meilleurs productions des sixties, en passant par des instrumentaux forts sympathiques où les guitares et les synthétiseurs cohabitent sans problème. Le tout avec le style Bikini Machine et l’aisance scénique que procure presque 15 ans de carrière. Il est utile de préciser que les compositions de leur dernier disque en date, Bang On Time!, se fondent comme par magie dans la setlist.

Le concert se termine sur un rappel de deux titres après plus d’une heure de live de qualité. Le public qui connaissait la plupart des chansons par cœur est… conquis. Job is done !

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