La situation est de plus en plus tendue sur le marché de l’immobilier, les étudiants rencontrent aussi de grandes difficultés pour se loger partout en France, plus encore en milieu urbain. Rennes est d’ailleurs passée en zone tendue à la rentrée 2023… L’association Campus Vert a trouvé une solution pour leur venir en aide, en leur trouvant de petits logements en campagne, dans le monde agricole. Unidivers a recherché les possibilités qui s’offrent à ces étudiants en Bretagne.
La crise du logement en ville est devenue un sujet récurrent, un phénomène qui touche toutes les catégories de la population. Aujourd’hui, il manque 600 000 logements en France. La pénurie de logement a laissé s’installer des pratiques locatives exagérées et même discriminatoires. Les étudiants n’y échappent pas. Certains d’entre eux vivent dans des foyers catholiques, d’autres dans des mobile homes.
Basée à Beuvry dans le département du Pas-de-Calais, l’association Campus Vert vient en aide aux étudiants, aux stagiaires, aux apprentis et à tous les jeunes en situation de premier emploi, en leur trouvant un logement à des prix abordables dans les campagnes françaises, souvent avec des locations de 20 à 30 % moins onéreuses. Le concept est simple et vise à mettre en relation et à réunir des jeunes en formation et des agriculteurs. Pour pallier aux déplacements entre les Universités et les fermes, l’association Campus Vert a aussi développé dans certaines zones la possibilité de pratiquer le covoiturage.
En apparence ces deux mondes sont totalement opposés, pourtant l’initiative de Campus vert a réussi à réunir sous le même toit les agriculteurs et les étudiants. L’aventure a commencé il y a plus de 25 ans autour de Béthune dans les Hauts de France où seulement trois agriculteurs avaient lancé l’opération. Aujourd’hui, ils sont plus de 120 qui logent près de 800 étudiants. Depuis, l’association Campus vert – Fédération des Associations des Fermes d’Accueil en Chambre d’Étudiant dirigée par Odile Collin, a étendu ses activités dans sur d’autres territoires : en Picardie, en Ile-de-France, en Bretagne, etc. Au total, ce sont environ 600 logements qui sont proposés sur le site campusvert.com et sont occupés 11 mois dans l’année. Depuis sa création, le réseau a accueilli près de 20 000 locataires.
Les paysans et les étudiants y trouvent leur compte. En aménageant des studios, des F1, des F2 parfois en duplex dans d’anciens bâtiments de leurs corps de ferme, les agriculteurs conservent, entretiennent et valorisent leur patrimoine. Ils offrent aux étudiants des conditions de vie de qualité à des prix de loyers modérés et s’assurent un revenu supplémentaire. Ils participent aussi au désengorgement du marché locatif urbain et apportent un dynamisme aux territoires périurbains. De leur côté, les étudiants profitent d’un studio spacieux, meublé, équipé d’internet et d’une place de stationnement, le tout au sein d’un cadre au patrimoine bâti de qualité, soigné, reposant et bénéficiant d’un accueil convivial, propice aux études ! Chaque corps de ferme engagé a ses particularités. Un cahier des charges est garant de la qualité et de la conformité de chaque logement.
En Bretagne, à Rennes en Ille-et-Vilaine, c’est un véritable parcours du combattant pour trouver un logement décent à prix abordable à proximité des écoles et des universités à chaque rentrée. En plus de leur rareté, les loyers ont augmenté. Les étudiants sont ainsi de plus en plus nombreux à chercher des alternatives à la ville et les logements en campagne gagnent du terrain. L’association Campus Vert propose 28 logements chez des agriculteurs installés en périphérie de Rennes, à environ 10 à 15 km de la ville : dans les communes de Chantepie, de Bréal-sous-Montfort, de Cintré, de La Chapelle-Thouarault. À Bréal-sous-Montfort, Mélanie et Lucas ont élu domicile dans le corps de ferme d’Isabelle et Philippe Ranvier. En face de leur studio, la nature, les arbres, deux grands poulaillers et un vaste champ labouré.
Ce qui séduit aussi les étudiants et les jeunes travailleurs, c’est le prix du loyer, plus attractif que dans la ville de Rennes, soit 285 euros pour un F1 de 21 m2, ou 397 euros pour un F2 d’environ 40 m2. Depuis la rentrée 2020, post-confinement, cette alternative à la ville est toujours plus importante, à peine suffisante face à la demande. Pour chaque nouvelle rentrée, les logements à la ferme ont déjà trouvé acquéreurs dès le mois de juillet, début août au plus tard.
Campus Vert souhaite également développer le concept sur le reste de la Bretagne qui concentre plusieurs pôles universitaires. Brest et Lorient sont les prochaines villes sur la liste, actuellement en cours de développement. Suivront les secteurs de Vannes et de Pontivy dans le Morbihan ; celui de Saint-Brieuc dans les Côtes d’Armor et ceux de Quimper et Morlaix pour le Finistère.
Pour le reste de la France, sont concernés les secteurs de Maubeuge (59), de Saint-Quentin, Laon et Soisson (02) et de Creil (60), aussi dans l’attente de Campus Vert.
INFOS PRATIQUES
Association Campus Vert :
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