Quel dessert pour le réveillon Nouvel An ? Découvrez notre calendrier gourmand

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calendrier du nouvel an

À la Saint-Sylvestre, une fois les douze coups de minuit passés, nous serons le 1er janvier, et viendra le moment de se souhaiter une bonne et heureuse année 2025, d’échanger des vœux de bonheur, d’amour, de réussite et de prospérité. Après les embrassades, les convives passeront aux desserts et aux gâteaux que les hôtes auront préparés. Parmi les plus originaux, il y a le calendrier du Nouvel An !

Mais au fond, quelle est l’histoire du Nouvel An ? Fêter l’entrée dans la nouvelle année est une tradition très ancienne, dont les repères varient selon les civilisations et les calendriers. Ici, nous vivons au rythme d’un calendrier solaire (le calendrier grégorien), tandis que d’autres cultures suivent un calendrier luni-solaire, comme en Chine, où la date du Nouvel An change chaque année.

Pour le monde romain, un tournant majeur survient avec Jules César, qui réforme le calendrier (calendrier julien) : le 1er janvier s’impose alors comme un repère fort, et il est placé sous la protection de Janus, le dieu des commencements et des passages, représenté avec deux visages. L’un regarde en arrière (le passé), l’autre vers l’avant (l’avenir). C’est à lui que nous devons le nom de janvier : le mois des portes qui s’ouvrent.

Au fil du temps, en Europe, le début de l’année n’a pourtant rien d’évident : selon les régions et les usages, on a pu faire commencer l’année à Noël, au 25 mars (l’Annonciation) ou encore à Pâques — ce qui, on l’imagine, compliquait considérablement la datation des actes et la vie administrative.

En France, l’unification se fait avec l’édit de Roussillon (signé en 1564 sous Charles IX), qui fixe officiellement le 1er janvier comme début de l’année dans tout le royaume (application pleine et entière à partir de 1567). Quelques années plus tard, la réforme du calendrier par Grégoire XIII (1582) stabilise durablement notre chronologie moderne.

De nos jours, le Nouvel An est devenu un moment de partage où l’on se réunit en famille et entre amis pour festoyer autour d’un bon repas. Et pour qu’un réveillon soit parfait, il se termine souvent par une note sucrée. Après la bûche de Noël et avant la galette des rois à l’Épiphanie, il existe donc un dessert moins connu, mais plein de charme : le calendrier du Nouvel An.

En France, pour fêter le 1er janvier, certains préparent (ou commandent chez leur pâtissier) un gâteau qui ressemble à un calendrier : un dessert “à message”, qui annonce la page suivante. Traditionnellement, il s’agit d’un biscuit nature (souvent de type génoise) fourré d’une crème au beurre légère, parfumée selon les goûts : vanille, chocolat, café, praliné, kirsch… et décorée comme une date qu’on encadre.

Ce “calendrier” est particulièrement présent dans certaines régions de tradition pâtissière germanique (où la crème au beurre est reine) : on le retrouve, sous différentes formes, dans des vitrines de fin décembre. Sa force : il fait le lien entre le dernier repas de l’année et la première gourmandise de la suivante, comme un passage de relais sucré.

Les traditions sont cependant différentes d’un pays à l’autre, et même d’une région à l’autre. À l’image de La Réunion, où le pâté se confectionne traditionnellement avec du saindoux et de la viande de porc. Aujourd’hui, d’autres recettes circulent, notamment avec de la confiture de papaye. Et pour le dessert du réveillon de la Saint-Sylvestre, ce sont souvent les fameux petits beignets parfumés à la cardamome et à la vanille, en forme de serpentin, qui s’invitent sur les tables.

calendrier du nouvel an
La Réunion

Au Portugal, les fêtes de fin d’année célèbrent volontiers le Bolo-Rei (le “gâteau du roi”) : une brioche en forme de couronne, percée d’un trou central, garnie et décorée de fruits confits et de fruits secs. Un dessert solaire, comme une promesse de jours plus longs.

En Espagne, la manière de célébrer le Nouvel An — La Nochevieja (“la vieille nuit”) — est très particulière. Les Espagnols se réunissent souvent sur la place principale. Lorsque l’horloge entame les douze coups de minuit, la tradition veut que chacun avale douze raisins, un à chaque coup, pour s’assurer chance et prospérité mois par mois. Un rituel simple, collectif, presque musical.

En Suède et en Norvège, il est de coutume de célébrer la Saint-Sylvestre en terminant le repas par un riz au lait. Beaucoup y glissent une amande : celle ou celui qui la trouve serait assuré de vivre une année prospère. Une superstition douce, qui transforme le dessert en jeu de destin.

En Bulgarie, le banitsa est une tarte feuilletée au fromage dans laquelle sont cachés des porte-bonheurs : pièces de monnaie, petits objets symboliques ou brindilles. On y lit l’année à venir comme on déplie un feuilleté : couche après couche.

En Albanie, le baklava est incontournable au Jour de l’An. Par tradition, il est souvent préparé longtemps à l’avance, et chacun doit en manger un morceau pour s’assurer de la chance. On raconte parfois qu’il peut contenir jusqu’à 90 couches de pâte : une façon de dire que la patience est déjà une vertu de l’année nouvelle.

Au Luxembourg, après un repas de réveillon souvent conçu autour de viandes et de poissons, la coutume veut que les convives dégustent de petites figurines en massepain (pâte d’amande) : des ramoneurs et des cochons, symboles de chance et de prospérité. Une tradition d’inspiration germanique, très ancrée dans la culture populaire.

Et en Bretagne ?

Les Bretons ne manquent jamais d’imagination quand il s’agit de fêter une date. Dans le Morbihan, la Pâtisserie Au Petit Prince (Auray, Baud, Belz, Carnac-Plage, Locoal-Mendon et Pluvigner) propose un Number Cake : un gâteau conçu pour de nombreuses occasions, dont le 1er janvier — mais aussi les anniversaires, les fêtes de famille et les grandes dates symboliques. Une manière contemporaine de faire “calendrier” autrement : en transformant le chiffre en célébration.

Le Number 1 en version XL, vanille-fraise, est annoncé pour sept à huit personnes : sablé vanille, biscuit madeleine à la vanille, crémeux fraise des bois, fine feuille de chocolat blanc, ganache montée à la vanille. Le tout se pare de pastilles, de cœurs en chocolat, de cubes de guimauve et de pâquerettes blanches en pâte à sucre… Comme un petit jardin d’hiver posé sur la table, juste avant que l’année ne commence.

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Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale à Paris et dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.