Le cercle de Bernard Minier, dernier Grand prix des lectrices du Elle.
Dans la petite ville de Marsac où le commandant avait fait des études de lettres, et où sa fille étudie elle-même, une femme, professeur de civilisation antique, est assassinée. Un évènement qui vient vite troubler la paix de la petite ville, mais ce n’est pas le seul, puisqu’on retrouve également le corps d’un éleveur de chiens dévoré par ses propres bêtes, et un artiste brûlé vif…
Le lien avec toutes ces morts violentes ? Il y en a surement un, et l’officier Servaz, dépêché sur les lieux, n’aura de cesse de le trouver. D’autant plus qu’il vient de recevoir un étrange mail qui semble provenir de Julian Hirtmann, le tueur en série qui faisait si peur dans Glacé (voir l’article)
Il sera comme auparavant aidé dans son enquête par la jolie gendarmette Irène Ziegler et par son fidèle assistant et ami Espérandieu. Mais il ne se doute cependant pas que cette nouvelle aventure va lui faire remonter le temps et retrouver d’anciens amis de sa jeunesse avec lesquels il avait fait ses études. Il devra donc, seul, faire face au passé qui revient en force, et se mêle au présent, ouvrant de vieilles blessures qui n’ont jamais vraiment cicatrisé. Marianne, son amour de jeunesse, a besoin de son aide pour sauver son fils accusé du meurtre de la prof et Servaz est un peu pris en deux feux, ses sentiments d’un côté et son boulot de flic à mener à bien, de l’autre. Il retrouve également Francis, prof dans le lycée même où ils étudiaient ensemble autrefois, mais les années passées depuis semblent ne pas vouloir ressouder leur amitié d’autrefois.
Servaz doit aussi se soucier de sa fille étudiante qui va être mêlée à cette histoire tordue, où la perversité jongle avec l’angoisse. La peur est là, et il n’est pas le seul à la ressentir, même si elle a pour lui des résonances particulières. Car il sait, il sent que son enquête est liée au passé et que c’est dans les faits d’autrefois qu’il trouvera sans doute des indices. Il va ainsi découvrir le mystérieux « cercle », mais sans pour autant s’empêcher de penser qu’Hirtmann est d’une façon ou d’une autre mêlé aux évènements, qu’il le surveille, le suit, lui tend peut-être un piège cruel.
La suite nous le dira, car il semble bien que Bernard Minier ne va pas s’arrêter en si bon chemin et continuera à régaler les lecteurs de ses histoires passionnantes. Ce roman est cependant un tantinet moins soutenu que son prédécesseur, Glacé, plus psychologique, plus introverti. Souhaitons simplement que l’auteur n’use pas trop vite sa créativité talentueuse en publiant à toute vitesse des tomes supplémentaires, et qu’à l’instar de quelques-uns de ses confrères, ses romans perdent en densité et en qualité… Ce qui serait bien dommage, car voilà un auteur bien prometteur, A suivre assurément.