La vie d’une capitale européenne à travers le quotidien d’un salon de coiffure du boulevard Diderot, à Paris, entre 2007 et 2011. Deux étudiants, deux actifs, une chômeuse, deux retraités, et une veuve confient à Dominique Léon, artisan-coiffeur génial, psychologue à ses heures, leurs doutes, leurs joies, leurs espoirs. La politique et les élections présidentielles de 2007 et 2012 servent de fil conducteur, de repères pour mieux comprendre l’évolution des personnages. Filmés dans le reflet du miroir du coiffeur, à plusieurs reprises, pendant quatre ans, ces hommes et ces femmes donnent à voir la société française à un moment clef de son histoire.
Cette réalisation propose de filmer en plan rapproché les clients d’un salon de coiffure à travers le reflex d’un miroir, annonçait. Voilà un angle d’approche des plus originaux.
En plus d’assurer un métier d’intérêt collectif, un coiffeur fait office de réel psychologue tant les gens se confient et s’offrent à lui en plus de leurs cheveux comme des objets d’analyse.
Aussi défilent des fragments de vie qui s’expriment. Chaque client livre ce qu’il est avec ses forces, ses faiblesses, ses doutes, sa folie et une farandole de sentiments. Mais il y a des constantes : la politique, la météo, la santé, le travail…
La force de ces propos, qui peuvent paraitre banals, tient évidemment dans la sincérité avec laquelle ils sont formulés. Le lieu en vase clos ajoutant une impression de liberté totale. Qui plus est, le fait d’observer et d’écouter les clients à plusieurs confère une répétition étrange.
Une exposition vibrante de la vie de gens qui s’offrent gratuitement. Pour le bien commun.
Bémol : un formalisme désordonné et des erreurs techniques nuisent au propos.
