Cimetière du Nord, un site plus vivant qu’il n’y paraît !

Tout l’été, l’Office de Tourisme de Rennes propose des visites originales afin de découvrir (ou redécouvrir pour certains) les histoires qui se cachent derrière le patrimoine rennais. Premier volet de cette série estivale : le Cimetière du Nord.

Il est des lieux qui ne sautent pas aux yeux lors d’une visite dans la capitale bretonne. Le Cimetière du Nord n’est peut-être pas à la première place du guide du Routard. Et pourtant, si Paris à son Père-Lachaise, Rennes à son Cimetière du Nord !

cimetière du nord, rennes
Tombe d’Hélène de Coëtlogon

S’il ne saute pas aux yeux, cela s’explique peut-être par sa présence en périphérie de Rennes, loin de l’Opéra, des quais ou des pavés du vieux centre, terres préférées des visiteurs d’un temps. Un éloignement principalement historique, voulu après la Révolution, comme l’explique Bérénice Gastinel, conférencière et guide du jour. « C’est un édit royal ordonné par Louis XVI en 1776 et suivi d’un arrêt du Parlement de Bretagne en 1784 qui verra le quartier Saint-Martin accueillir ce cimetière. »

Pourtant, si touristes et Rennais souhaitent en apprendre plus sur la ville et sur les personnages qui l’ont marquée, l’un des lieux propices est bien le Cimetière du Nord. C’est d’abord le style architectural de ces derniers siècles qui saute aux yeux, devant une entrée monumentale néo-classique, façonnée par l’esprit de Charles Millardet, architecte de la ville de Rennes au XIXe siècle. Le passage de cette entrée marque ainsi le début d’une balade intemporelle, nous emmenant dans les heures passées de la cité rennaise.

L’entrée se fait sous un ciel grisâtre, où une immense croix s’érige au centre du cimetière, tel un guide dans ce temple de l’éternité. Les visiteurs zigzaguent entre tombes et chapelles, s’arrêtant devant les tombeaux des personnages ayant fait la ville de Rennes. Ayant fait, au sens propre du terme, car nombreux sont les célèbres architectes ayant décidé de rester sur leurs terres. Parmi eux, Jean-Baptiste Martenot. Si ce nom ne vous dit rien, vous êtes forcément passé devant l’une de ses œuvres. Au hasard : les halles Martenot où se tient le marché des Lices chaque samedi, le palais du Commerce abritant aujourd’hui La Poste, ou encore les serres du parc du Thabor et l’église Saint-Aubin-en-Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle sur la place Sainte-Anne.

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Tombe de l’Abbés Thébault

Le soleil refait son apparition, les rayons passant au milieu des feuilles des cèdres et ifs centenaires longeant les allées du cimetière. Les visiteurs en profitent pour se remémorer l’histoire au moment de passer devant le caveau de Bénigne de Châteaubriand, sœur de, ou bien de Jean Leperdit et Isidore Odorico, ayant marqué à leur façon l’histoire de Rennes.

Si quelques tombes sont laissées à l’abandon ici et là, d’autres attirent la curiosité. Certaines allient le charme à la légende, comme celle d’Hélène de Coëtlogon, appelée aussi tombe de la sainte aux petits pochons. L’histoire raconte qu’au moment de sa seconde inhumation lors de son transfert au cimetière du Nord, le corps aurait été retrouvé intact, plus de 100 ans après que l’épouse de René de Coëtlogon ait passé l’arme à gauche. La tombe recouverte de lierre est aujourd’hui un lieu de culte, où certains pèlerins viennent remplir un pochon de terre de la sépulture qu’ils doivent garder neuf jours autour du cou afin d’être guéris de toutes sortes de maladies.

cimetière du nord, rennesUn peu plus loin, une autre tombe entretient la légende. Malheureusement, la tombe de l’abbé Thébault n’a pas su résister au vent breton et laisse apparaître un sarcophage renversé. Mais le mythe lui reste intact. Preuve en est les nombreux bouchons jonchant la tombe de l’abbé, déposés par des personnes ayant un penchant certain pour la bouteille, et dont l’abbé serait censé les soigner. Et à croire que la légende avance avec son temps, même Bérénice Gastinel est surprise d’apercevoir des capsules de bières au milieu des bouchons de liège. En revenant vers la sortie, un dernier coup d’œil dans le rétroviseur laisse apercevoir un cimetière très vaste. Pourtant, au fil de la visite, plusieurs tombes surprennent en ayant pour seconde épitaphe « fin de concession ». Finalement, le repos n’est peut-être pas si éternel…

 

Cimetière du Nord
36 avenue Gros Malhon
35000 Rennes
Horaires d’ouverture du cimetière du Nord à Rennes
Du Lundi au Dimanche : de 9h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00

Ouverture en journée continue pendant la semaine de la Toussaint

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