Vendredi 5 juin, l’opéra de Rossini « Cenerentola », joué par l’Opéra de Rennes et l’OSB, attirera des milliers de Bretons – à Rennes et dans 11 villes de la région. Ils vont s’installer en plein air, transats et couvertures au programme, pour regarder et… écouter ! C’est non seulement une expérience culturelle unique, mais aussi un moment de partage, de convivialité. Comment mieux rendre hommage au compositeur italien qu’en ajoutant une touche gastronomique à la soirée en la transformant en… pique-nique à la Rossini ?
L’auteur du célèbre Barbier de Séville a passé au moins autant de temps à composer de la musique que des repas et des recettes, tel le fameux Tournedos Rossini, laissant un nom aussi légendaire dans un domaine que dans l’autre. Mais comment passe-t-on avec autant de virtuosité du barbier au cuisinier, du piano forte à celui d’Antonin Carême, légendaire cuisinier 
« Les deux seules fois où j’ai pleuré sont pour le fiasco de la première du Barbier de Séville et pour la perte d’une poularde truffée tombée dans l’eau » : on comprend ainsi que L’opéra et les truffes sont l’essence même de la vie de ce maestro. Il est plein d’humour, aussi prolifique en pièces musicales qu’en bons mots, et à 22 ans, aligne déjà une dizaine d’opera buffa, lorsque L’Italienne à Alger triomphe à Venise. On y conte les mésaventures du Calife ridiculisé par sa prisonnière qui convainc ce dernier d’entrer dans l’ordre des Pappataci – nom qui, littéralement, signifie… Bouffe et tais-toi !
Dans Tancrède, un air sublime doit son nom à une anecdote plutôt savoureuse. La créatrice du rôle refusa d’entrée l’aria qu’avait concoctée le maestro. 



Avec son meilleur ami, le cuisinier Antonin Carême, ils mettent au point des dizaines de plats : Œufs à la Rossini, Poulet à la Rossini, Filet de Sole à la Rossini ; le plus souvent comportant ses deux ingrédients fétiches, du foie gras et des truffes… comme les Cannelloni à la Rossini, farcis au veau et… au foie gras et à la truffe. Pour remercier Carême, 
Quelques années plus tard, Rossini écrit : « Je cherche des motifs, mais ne me viennent à l’esprit que pâtés et truffes ».
Alors pour le célébrer dignement le 5 juin prochain et trinquer à son génie, nous vous proposons de vous procurer une sélection d’antipasti chez votre épicier italien favori – jambon de Parme, poivrons farcis, morceaux de parmesan ou de mozzarella, aubergines grillées, pâtés, etc. et de vous installer confortablement devant les écrans pour écouter la Cenerentola tout en les dégustant.
Et pour accompagner ces victuailles, voici une des rares recettes de Rossini n’utilisant ni foie gras ni truffes : le cocktail Rossini, parfait pour la saison, mariant fraises et champagne frappé.
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Cocktail Rossini
(pour 4 personnes)
16 fraises (des gariguettes de Plougastel seraient parfaites)
2 cuillères à soupe de sucre
1 bouteille de champagne (du Prosecco, voire un bon pétillant, fera aussi l’affaire) bien fraîche
Mixer les fraises avec le sucre, laisser macérer une heure.
Disposer la purée de fraises au fond des 4 flutes, ajouter le champagne. Servir aussitôt.
Et… bon opéra !
