« Nøthing, c’est rien… peu importe où, peu importe qui et peu importe comment. Ce qui importe c’est le son. » En voilà un discours prometteur et passionné. Avant toutes choses, Nøthing est un collectif regroupant une vingtaine de groupes français d’horizons musicaux divers et variés.
Shoegaze, post-punk, noise sont donc aux rendez-vous, représentés par des formations prometteuses, voire confirmées, en la présence de Venera 4, Future, Maria False, Dead ou encore Volage.
On n’est pas un label, pas une boîte de promo, de booking, il n’y a pas de thunes en jeu. Nous avons une approche DIY (Do It Yourself) sur le son, on produit nos chansons, on les enregistre chez nous, et on a la chance d’être aidé par de chouettes labels iodés, tels que Requiem pour un Twister, le Turc Mécanique, Howlin Banana et bien d’autres…
C’est ce que nous explique Yann, fondateur et membre du groupe Future. L’esprit est donc à l’entraide et au partage.
Après deux premières compilations de très bonne facture le collectif élargit son répertoire, comme nous le fait remarquer Berne, chanteur du groupe rennais Dead :
On a tous une passion pour la reverb et les boîtes à rythmes. Mais il y a des trucs plus Pop ou et plus Rock maintenant. Je pense notamment à l’Indie Rock de Mara.
Nøthing accueille en effet des groupes aux accents garages plus prononcés comme les quatre voyous de Volage et les limougeauds de Still Charon. On trouve rapidement le dénominateur commun de tous ces groupes dans une mélancolie brumeuse ainsi qu’une sincérité sombre quasiment adolescente.
Ce troisième opus est la porte d’entrée parfaite pour découvrir des perles musicales encore peu connues. Vous êtes d’humeur nostalgique ? Marble Arch et Seahorse Hunter sont là pour vous réconforter. Envie de danser ? Saintes, Future ou encore Giirls sortent leurs boites à rythmes pour envoyer des beats aux allures éternellement démentiels. Venera 4 et Maria False seront également une très bonne alternative au cas ou vous auriez malencontreusement égaré votre disque préféré de My Bloody Valentine. Par ailleurs le duo rennais Cavale Blanche tire admirablement bien son épingle du jeu avec Deer Funeral, un morceau qui oscille entre la froideur new-wave et la rêverie dream-pop.
On valse donc en un clin d’oeil, à temps et contretemps, entre garage psychédélique et coldwave. Nøthing propose rien moins qu’une heure et demie de pur plaisir et prouve que la génération bandcamp en a dans le ventre. En espérant qu’ils ne s’arrêtent pas là. « l’idéal ça serait d’avoir un jour une scène sur un festival où tous les groupes pourraient venir jouer », preuve que ses fondateurs ont encore de beaux projets sous le coude.