L’édition 2023 du Photo Festival Baie de Saint-Brieuc se déroulera du 15 avril au 27 août et mettra en lumière son territoire et ses habitants, miroir de la société, à travers différentes expositions.
Pour cette édition, les 7 expositions présentées ont toutes été créées sur le territoire et portées par Saint-Brieuc Armor Agglomération. En faisant le choix de lancer des appels à projets en lien avec le territoire et d’accompagner des artistes en résidence, l’Agglomération offre des moyens humains et financiers permettant la création et permet à ses habitants et à l’ensemble des visiteurs de donner à voir le territoire sous un œil différent et inédit à travers ces expositions. Pendant plus de 5 mois, les équipes du Photo Festival ont ainsi accompagné les photographes et partenaires dans la mise en œuvre de ces résidences et des expositions présentées dans le cadre de cette 10e édition.
Temps fort photographique, ce rendez-vous vise à aborder des thématiques sociétales, à donner à voir le monde, à travers la photographie et plus largement par l’éducation à l’image et aux médias. Photo Festival, ce sont des expositions présentées en extérieur, accessibles gratuitement. Ce sont des visites libres ou accompagnées, des rencontres avec les photographes, des actions de médiation autour de la photographie, des médias, mais aussi autour des histoires que racontent les expositions.
Durant toute la durée de l’événement sont mises en place des visites accompagnées par des médiateurs pour le grand public et les groupes. Ces visites sont proposées gratuitement et sont accompagnées de supports de médiations. Dans le cadre de l’événement sont également organisées des rencontres avec les photographes, autour de thématiques développées dans les expositions.
Le Photo Festival est un outil d’éducation aux médias et de découverte du monde, de la société et de problématiques sociétales comme le handicap, l’égalité femmes/hommes, l’économie, l’histoire, l’environnement ou encore la jeunesse. Des actions de médiation vont également permettre de découvrir les médias au sens large, notamment le numérique et les réseaux sociaux.
La sélection
À la vie, à la mer de Morgane Delfosse
Morgane Delfosse (1991, France) crée du lien avec ses sujets par l’expérience de l’immersion et de la rencontre, dans une approche documentaire sensible et engagée. Diplômée de l’École supérieure des arts le Septantecinq à Bruxelles, Morgane vit et travaille dans la capitale belge durant près de dix ans comme portraitiste et photographe de commande. Elle s’installe à Paris en septembre 2018 afin de poursuivre sa carrière et de se consacrer à sa pratique d’autrice. Sélectionnée parmi les «30 Womens Photographers » par Artpil en 2020, elle reçoit une carte blanche pour Usimages en février 2021, puis est repérée comme photographe émergente lors de la première édition de «Photo Slam» aux Rencontres d’Arles en juillet 2021. Intervenante pédagogique auprès de différents publics, elle poursuit son travail de territoire et de transmission en 2022, en résidence dans les Hauts-de-France. La même année, elle reçoit la bourse des Amis du Musée Albert-Kahn, le soutien du fonds Porosus, et rejoint le collectif international «Women Photograph».
Synopsis : Plus de quatre siècles de pêche unissent la Baie de Saint-Brieuc à Saint-Pierre et Miquelon. C’est l’épopée des Terres-Neuvas, une histoire de marins, de naufrages et de morue. L’aventure a laissé une empreinte profonde dans les sociétés de ces rivages. Alors que la grande pêche a cessé il y a près de cent ans en pays briochin, au profit d’une modernisation des navires qui se développe ailleurs, ce n’est que bien plus tard que l’archipel se voit amputé de sa raison d’être. À la vie, à la mer, montre comment l’on se souvient aujourd’hui sur ces deux territoires. En tirant un fil entre les humains, cherchant ce qui les rassemblent ou les éloignent de chaque côté de la mer, la série questionne ce que cette dernière a donné et pris à chacun·e, ce qu’elle représente à présent, concrètement et dans nos imaginaires.
(Dé)constructions de Camille Cier et Rafael Wolf
Camille Cier : Originaire des Landes, Camille est une photographe qui vit et travaille à Paris. Ayant d’abord commencé comme opticienne dans le monde entier, elle vient à la photographie au contact d’amies aux États-Unis. Camille réalise des portraits photographiques et des séries documentaires. Mais elle a aussi pour clients la marque française Jamin Puech, la presse, des artistes indépendants, l’IHP et le CNRS entre autres. Appartenant à la génération X, elle dépeint son questionnement à l’autre et sa relation à lui.
Rafael Wolf : Graphiste et un peu typographe depuis son passage aux Beaux-Arts de Rennes, Rafael vit et travaille aujourd’hui à Paris où il partage son temps entre direction artistique au sein d’un studio et une pratique plastique plus personnelle – tournée vers l’Autre et les problématiques liées au partage des territoires. Convaincu de la relation étroite qui existe entre ceux qui forment le fond et ceux qui font la forme, il collabore régulièrement avec des auteurs et des photographes, comme c’est le cas avec Camille dans le cadre du projet déROOTé·es!
Synopsis : « Il y a 20 ans, nous avions 20 ans ». Un temps que les moins de 20 ans ne peuvent forcément pas connaître… Un temps où le thème de l’égalité femmes-hommes n’avait pas la place qu’on lui accorde aujourd’hui. Qu’en est-il aujourd’hui ? Le duo est parti à la rencontre des jeunes et a recueilli leurs témoignages, entre indignation, résignation et indifférence.
Des allées du CROUS aux bancs des clubs sportifs de l’agglomération en passant par les exploitations agricoles ou les rues piétonnes, ils ont choisi de se laisser porter par le hasard et ont fait la connaissance d’une vingtaine de jeunes aux préoccupations et aux profils très différents. Loin de tout militantisme ou moralisme, cette série est avant tout le fruit de ces échanges nourris et riches d’enseignements. Ils nous invitent, individuellement et collectivement, à nous interroger sur notre envie de construire une société plus juste pour toutes et tous.
Saint-Brieuc Skateboard de Martin Bertrand
Martin Bertrand est photojournaliste et photographe documentaire ayant fait ses débuts à l’agence France Presse et désormais représenté par le Studio Hans Lucas. À travers ses nombreux projets personnels, il s’intéresse notamment à la jeunesse et aux enjeux géo-environnementaux.
Le XXe siècle et les chamboulements qui l’accompagnent le fascinent tout particulièrement. Courant 2017 et 2018, il a mené de nombreux projets en Asie du Sud-Est où il a pu travailler durant sept mois. Ayant pour fil conducteur le mythique fleuve Mékong et ses ressources, il dresse une grande mise en perspective des enjeux géo-environnementaux liés au développement dans la péninsule indochinoise (Vietnam, Cambodge, Laos, Thaïlande). Il s’est également intéressé à la jeunesse vietnamienne et laotienne par le prisme des sports de rue et de la culture urbaine. En 2019, il se rend à Hong Kong pour couvrir, entre autres, le soulèvement du mouvement pro-démocratie, ce qui lui vaudra une nomination pour le Prix Bayeux des Correspondants de guerre en catégorie Jeune Reporter.
Synopsis : Un mercredi de décembre, Nicolas et Christophe de l’association Roulez Jeunesse assurent l’ouverture du skatepark improvisé pour l’hiver au Hall Kervizic A de Brézillet, à saint-Brieuc. Christophe, membre pionnier de l’association, est connu et reconnu dans l’agglomération pour enseigner le skateboard aux débutants.
Le samedi suivant, une compétition de skate est organisée. Les skaters du territoire, jeunes et moins jeunes, sont au rendez-vous pour nous impressionner avec leurs figures.
Christophe déplore que le skateboard puisse être associé à une forme de délinquance : « Je ne dirais pas que le skate est un sport comme un autre car c’est aussi une culture et une forme d’art selon sa pratique. Néanmoins, c’est indéniable que sa dimension sportive en fait une activité légitime qui, à l’heure actuelle, ne devrait pas souffrir de tous ces préjugés. La preuve en est que c’est désormais un sport présent aux jeux olympiques. »
Rosengart, un passé bien présent de Nadine Jestin
Née à Brest en 1980, j’y ai vécu jusqu’à mes 20 ans, après quoi je suis partie étudier, puis travailler ailleurs. De mes voyages et de mes multiples déménagements, je cultive le goût de la découverte autant que celui de l’intime. C’est en m’éloignant que j’ai découvert la profondeur de mes racines bretonnes. J’ai compris d’où me venait ce besoin de voir l’horizon, cette adaptation au changement et cette quête d’authenticité. Ce territoire est en moi, où que j’aille. Les racines n’ont pas de limites.
J’ai d’abord travaillé dans le tourisme pendant douze ans. Puis, l’appel de la photographie s’est fait trop fort pour que je ne l’écoute pas. Depuis 2016, je me consacre à la photographie et à l’écriture. Chacun de mes projets est un nouveau chapitre que j’aime vivre en immersion. C’est dans les histoires de vie que je trouve mon inspiration. Mon approche mêle photographie et texte. Je cultive la poésie en mettant en scène la réalité. Je vis mes projets comme des expériences à partager, en faisant poser des personnes qui n’en ont pas l’habitude et en écoutant ce qu’ils ont à dire sur un sujet. Je raconte de manière simple et singulière les histoires qui traversent ma vie.
Synopsis : Comment impacte-t-on le monde qui nous entoure ? Et que laisse-t-on derrière soi ? En se penchant sur le parcours de Lucien Rosengart, Nadine Jestin s’est demandé comment une seule vie avait suffi pour tant de créations dans des domaines aussi variés que l’industrie, le tourisme, le nautisme, l’automobile. Touche-à-tout, il a tracé son chemin avec, en ligne de mire, le champ des possibles. Son esprit innovateur était en effervescence dès son plus jeune âge. Créatif sur le plan industriel, il n’en était pas moins soucieux des aspects sociaux.
C’est au travers d’archives, de lieux et de personnes que Nadine Jestin est allée à sa rencontre. En passant du temps en baie de Saint-Brieuc, elle est allée à la rencontre d’autres Lucien, des passionnés, des esprits féconds et des mains industrieuses qui, comme lui, tracent leur chemin à force d’idées, de rencontres, de vision et d’humilité.
Les intérieurs, les personnes, les détails de Marc Loyon
Mon approche photographique est invariablement orientée vers l’architecture et le paysage, et plus globalement, tous les éléments qui composent le paysage. Je me consacre à des travaux personnels en rapport avec mon environnement proche ou éloigné.
Ce regard porté sur les paysages proches me permet de quitter la spontanéité du premier regard d’un lieu inconnu et de me concentrer sur un paysage moins perceptible.
La thématique principale de mes séries photographiques porte sur la représentation des contours et frontières d’un territoire donné en intérieur et en extérieur. Cette approche me confronte à des paysages dits ordinaires ou paysages tiers dans des villes très différentes suite à plusieurs résidences photographiques : institut français de Barcelone, centre des arts de Douarnenez, maison de l’architecture à Vienne, musée de la Bretagne à Rennes …
Synopsis : Cette exposition aborde la multiplicité des activités industrielles du territoire de l’agglomération briochine par le prisme des intérieurs et des personnels des entreprises. Donner à voir, à découvrir des lieux souvent peu montrés, peu diffusés. Cette architecture intérieure montre la variété industrielle par des vues générales incluant les outils de production, l’architecture, les personnes.
La complémentarité des lieux, des personnes et des détails offre une immersion dans ces lieux privés, inaccessibles. Elle permet de nous rendre compte de la dimension, des outils et de la spécificité de l’activité. Cette approche photographique s’intéresse à des activités aussi diverses que la fonderie, la brosserie, l’agroalimentaire, la métallurgie, l’activité portuaire… associés à des lieux historiques de l’industrie du territoire de la ville de Saint-Brieuc et de son agglomération.
Visible / Invisible de Gwénaël Courtin
Passionné par la photographie depuis mon enfance, elle n’est devenue mon métier que tardivement, après plus de 15 ans dans le commerce de gros. J’ai pourtant toujours regardé la vie à travers un objectif et je considère la photographie comme un formidable outil d’expression, de partage et de communication.
Il n’y a donc pas pour moi de hiérarchie dans mes sujets et je prends toujours autant de plaisir à trouver le bon angle et la meilleure lumière pour mettre en valeur les personnes ou les biens. J’aime également partager ma passion en donnant des cours de photographie. Ma photographie est celle de la vie et de l’instant et je cherche à travers mes clichés à montrer la beauté à laquelle on ne prête pas toujours attention : celle d’un geste, d’un échange de regards ou encore celle d’une nature fragile, à laquelle je consacre une exposition itinérante.
Synopsis : À travers ce projet, l’association Culture Zatous Bretagne et le photographe Gwenaël Courtin invitent à poser un regard différent sur le handicap visible et non-visible. Cette invitation s’adresse aux 10 modèles porteurs d’un handicap qui ont accepté de se faire photographier. Cette expérience a été un vrai défi pour eux, mais aussi un moyen de se réconcilier avec leur image et de transmettre un message sur l’inclusion.
Visible/Invisible s’adresse également à tous. Cette exposition montre que le handicap peut prendre des formes très diverses et concerner tout le monde de près ou de loin. Qu’il soit visible ou invisible, le handicap impose une acceptation, de la compréhension de l’entourage, des adaptations au quotidien et un dialogue ouvert. Loin des clichés, les photographies de Gwénaël Courtin mettent en avant une autre façon de voir le handicap et de promouvoir l’inclusion.
À la sueur de leur front de Victorine Alisse
Après une formation en relations internationales et action humanitaire, Victorine Alisse se consacre à la photographie. Son approche documentaire l’amène à traiter de sujets sociétaux et environnementaux ; c’est avant tout la rencontre avec l’autre qui nourrit son travail photographique.
Membre du collectif Hors Format, elle collabore régulièrement avec des associations ainsi qu’avec la presse française et internationale notamment avec Le Monde, Libération ou NZZ.
Elle s’intéresse également aux nouvelles formes narratives en combinant textes et images avec la série Au grand air, réalisée avec JS Saia. Cette discussion poétique, qui déconstruit les clichés sur le monde de la rue, a été récompensée par le Prix Caritas Photo Sociale 2021. Elle réalise également des ateliers pédagogiques avec le collectif Dysturb. Son travail a été exposé dans des festivals comme les Rencontres de la photographie en Gaspésie au Canada, Les Nuits photographiques de Pierrevert et le festival Les Femmes s’exposent.
Synopsis : Sur le territoire de l’agglomération de la baie de Saint-Brieuc, Victorine Alisse est partie en quête de celles et ceux qui nous nourrissent, se laissant guider par les rencontres fortuites. La convivialité de cet univers est toujours là.
La dureté, aussi. Victorine Alisse tente de prendre le pouls de ce monde afin de saisir ce qui lie ces agriculteurs et agricultrices à leur terre. Ce sont des moments vécus avec ces personnes qu’elle partage, tel un carnet de voyages où les ressentis et les émotions prennent le pas sur les chiffres et les rapports.
Sur terre, en mer, partout, ces mêmes mains sculptées par le travail et les éléments. Ces gestes transmis de génération en génération qui se répètent. De nuit comme de jour, ces mêmes gestes accomplis à la sueur de leur front. À la sueur de leur front est le dernier chapitre de la série On avait tous un paysan dans la famille débutée il y a trois ans…
Une Programation riche et variée
Chaque mois une thématique différente ! En groupe de 8 à 10 personnes, les ateliers permettent d’aborder différentes thématiques de façon ludique et concrète. Ils s’adressent autant aux jeunes qu’aux adultes.
EN MAI > L’image au temps du numérique : Atelier What the fake, Atelier Des réseaux pas si… sociaux, Atelier À chacun son journal, Atelier Je me lance sur Instagram et Tik-Tok…
EN JUIN > L’image, actrice de la transition écologique et sociale : Jusqu’au 31 octobre, l’exposition Hopes tourne dans plusieurs communes de l’agglomération.
Atelier Planète en jeu, Atelier Décryptage d’images, Atelier Imaginez le monde de demain…
EN JUILLET > Photographe de la mer : Sur les traces des peintres et des marins au Portrieux. Tous les vendredis, de 16h30 à 18h30, l’office de tourisme de Saint-Quay-Portrieux propose une visite guidée du port à la découverte des peintres.
Visite guidée du port du Légué avec L’office de tourisme de la baie.
Tous les vendredis, en juillet et en août.
EN AOÛT > L’été dans la baie