Ironie de l’histoire. Pendant des décennies, une partie des droites nationalistes européennes a rêvé d’un ordre international fondé sur la souveraineté absolue, la fermeture migratoire, la défense d’une civilisation en péril et la dénonciation des élites « globalistes » de Bruxelles.
Or c’est aujourd’hui la Maison-Blanche qui, avec la National Security Strategy (NSS) 2025, donne une forme doctrinale à cet imaginaire. En 33 pages denses, le document de stratégie de sécurité nationale signé Donald Trump opère une greffe inédite. Il marie le paléoconservatisme américain – méfiant envers les engagements internationaux et les « guerres sans fin » – au national-conservatisme européen – obsédé par les frontières, la démographie et l’« effacement civilisationnel ».
Pour l’Europe, l’enjeu dépasse de loin une simple tension diplomatique. Il s’agit d’un basculement idéologique. La puissance qui, depuis 1945, incarnait le leadership libéral occidental se met désormais à parler, quant à l’essentiel, la langue de ses contestataires internes. Washington ne se contente plus de prendre ses distances avec le multilatéralisme, il légitime les forces politiques qui remettent en cause, de l’intérieur, la matrice libérale-sociale-ouverte de l’intégration européenne.
Une hybridation idéologique inédite
Dès l’introduction, le ton est donné. La NSS commence par un acte d’accusation contre les élites américaines d’après la guerre froide :
« Après la fin de la guerre froide, les élites de la politique étrangère américaine se sont convaincues que la domination permanente de l’Amérique sur le monde entier allait dans le meilleur intérêt de notre pays. Pourtant, les affaires des autres pays ne nous concernent que lorsque leurs activités menacent directement nos intérêts. »
La stratégie ne prétend donc plus organiser un « ordre international fondé sur des règles » ; elle se recentre sur la protection de « core national interests ». Surtout, elle précise qu’« la finalité de la politique étrangère est la protection des intérêts nationaux fondamentaux ; tel est l’unique objet de cette stratégie ». Exit le messianisme démocratique. On retrouve ici le cœur du paléoconservatisme américain pour qui l’Amérique doit renoncer aux illusions impériales et recentrer sa puissance sur sa propre survie.
Mais ce recentrage ne se limite pas à une sobriété stratégique. La NSS importe, presque mot pour mot, le lexique du national-conservatisme européen en matière de migration, de civilisation et de critique des institutions supranationales. La greffe se fait autour de quelques nœuds doctrinaux.
Immigration et frontières, “l’ère de la migration de masse doit prendre fin”
Le passage sur l’immigration est sans ambiguïté et pourrait figurer dans un discours d’un parti nat-con européen :
« Les personnes qu’un pays accepte sur son territoire, en quel nombre et de quelles provenances, définiront inévitablement l’avenir de cette nation. Tout au long de l’histoire, les nations souveraines ont interdit la migration incontrôlée et n’ont accordé la citoyenneté que rarement à des étrangers, qui devaient aussi répondre à des critères exigeants. L’expérience de l’Occident au cours des dernières décennies confirme cette sagesse immuable. Dans les pays du monde entier, la migration de masse a mis à rude épreuve les ressources nationales, accru la violence et la criminalité, affaibli la cohésion sociale, faussé les marchés du travail et compromis la sécurité nationale. L’ère de la migration de masse doit prendre fin. La sécurité des frontières est l’élément principal de la sécurité nationale. »
Le vocabulaire – « migration de masse », menace contre la cohésion, pression sur les ressources – est celui qu’on retrouve depuis des années chez Viktor Orbán, dans certains segments de la droite italienne ou néerlandaise, voire dans des campagnes électorales françaises. La NSS ne se contente pas de plaider pour un contrôle renforcé des frontières, elle érige la fin de la migration de masse au rang de priorité stratégique absolue. En cela, elle consacre au sommet de l’État américain un imaginaire construit, en Europe, à la marge des droites radicales.
“Effacement civilisationnel” de l’Europe, la reprise du récit nat-con
Lorsque la stratégie se penche sur l’Europe, le diagnostic est sans appel. La partie intitulée « Promoting European Greatness » commence par un constat économique – recul de la part du continent dans le PIB mondial – pour immédiatement basculer sur une lecture civilisationnelle :
« Ce déclin économique est éclipsé par la perspective réelle et plus sombre d’un effacement civilisationnel. Les problèmes plus importants auxquels l’Europe est confrontée relèvent des activités de l’Union européenne et d’autres organismes transnationaux qui sapent la liberté politique et la souverenneté ; des politiques migratoires qui transforment le continent et créent des conflits ; de la censure de la liberté d’expression et de la répression de l’opposition politique ; de l’effondrement des taux de natalité et de la perte des identités nationales et de la confiance en soi. Si les tendances actuelles se poursuivent, le continent sera méconnaissable d’ici vingt ans ou moins. »
On retrouve ici, dans un document officiel américain, les thèmes centraux du national-conservatisme européen : Europe vieillissante, submergée par la migration, trahie par des élites transnationales, minée par la censure et la perte d’identité. La stratégie ne se contente pas d’énoncer ce diagnostic, elle l’articule à un soutien implicite aux forces politiques qui entendent inverser cette trajectoire.
« La diplomatie américaine doit continuer à défendre la véritable démocratie, la liberté d’expression et la célébration sans complexe du caractère et de l’histoire propres à chaque nation européenne. L’Amérique encourage ses alliés politiques en Europe à promouvoir ce renouveau spirituel, et l’influence croissante des partis européens patriotiques est en réalité source d’un grand optimisme. »
Autrement dit, la NSS fait des droites national-conservatrices européennes non plus des anomalies, mais des vecteurs d’espoir. Là encore, l’ironie est cinglante. L’Amérique qui avait soutenu les forces fédéralistes et libérales en Europe se pose désormais en parrain moral des mouvements qui contestent la construction européenne.
OTAN, fardeau et fin de l’Atlas américain
Sur le plan stratégique, la greffe se nourrit de la tradition paléoconservatrice. La NSS affirme que l’Amérique ne peut plus « porter l’ordre mondial comme Atlas ». Sans renoncer à leur supériorité militaire, les États-Unis entendent rééquilibrer drastiquement le partage des charges.
« L’époque où les États-Unis soutenaient à eux seuls l’ordre mondial comme Atlas est révolue. Nous comptons parmi nos nombreux alliés et partenaires des dizaines de nations riches et sophistiquées qui doivent assumer la responsabilité principale de leurs régions et contribuer beaucoup plus à notre défense collective. »
Ce mouvement était amorcé dès le premier mandat Trump, il devient désormais la norme écrite. L’OTAN n’est plus pensée comme garantie existentielle indiscutable, mais comme une alliance à rééquilibrer, à plafonner dans son expansion, et dont l’Europe doit assumer la charge principale. Pour les États du flanc Est comme pour l’Allemagne, c’est un séisme de doctrine.
Réindustrialisation, protectionnisme, énergie – un national-libéralisme de puissance
La NSS consacre également une vaste section à la « sécurité économique ». Elle y défend un patriotisme industriel assumé : relocalisation des chaînes de production, reconstitution d’un complexe militaro-industriel souverain, domination énergétique fossile. Elle en vient même à qualifier les politiques climatiques européennes d’« idéologies désastreuses » :
« Restaurer la domination énergétique américaine (dans le pétrole, le gaz, le charbon et le nucléaire) et relocaliser les composants énergétiques-clés nécessaires constitue une priorité stratégique absolue. […] Nous rejetons les idéologies désastreuses du “changement climatique” et du “Net Zéro” qui ont tant nui à l’Europe, menacent les États-Unis et subventionnent nos adversaires. »
Le conflit avec le modèle européen est ici direct. L’UE a fait du climat un pilier de sa diplomatie, de son économie et de son narratif moral. La NSS le traite comme un handicap, voire comme un cadeau fait aux adversaires de l’Occident. Ajoutée au protectionnisme assumé, cette orientation signe le retour d’un national-libéralisme de puissance qui fragilise l’architecture commerciale et énergétique patiemment tissée par l’Union.
Russie, Ukraine et “stabilité stratégique”
Enfin, le traitement du conflit ukrainien relève du réalisme paléoconservateur le plus classique : cessez-le-feu rapide, retour à une « stabilité stratégique » avec Moscou, reconnaissance implicite d’une forme de sphère d’influence. La NSS met en cause les dirigeants européens qui, selon elle, entretiennent des attentes irréalistes sur la guerre tout en gouvernant dans des configurations instables :
« L’administration Trump se trouve en désaccord avec les responsables européens qui ont des attentes irréalistes concernant la guerre, issus de gouvernements minoritaires instables, dont beaucoup bafouent les principes fondamentaux de la démocratie pour réprimer l’opposition. Une large majorité des Européens souhaite la paix, mais ce désir ne se traduit pas en politique, en grande partie à cause de la subversion des processus démocratiques par ces gouvernements. »
La charge est spectaculaire. Ce ne sont plus les régimes illibéraux d’Europe centrale qui sont accusés de miner la démocratie, mais des gouvernements souvent pro-européens, atlantistes et climato-progressistes. La NSS fait ainsi glisser le centre de gravité moral du camp occidental… les “bons Européens” ne sont plus nécessairement ceux de Bruxelles ou Berlin…
Un choc frontal pour l’Europe libérale-sociale-ouverte
L’Union européenne s’est pensée, depuis les années 1980, comme le laboratoire d’un modèle libéral-social-écologique : circulation des personnes et des biens, primauté du droit, protection des minorités, montée en puissance du climat comme bien public global, multilatéralisme comme réflexe. La NSS 2025 attaque, de près ou de loin, chacun de ces piliers.
Pour la première fois, ce n’est plus Moscou qui conteste la légitimité de la construction européenne, ni Pékin qui relativise l’universalité de ses normes, c’est Washington. L’allié historique adopte désormais une grille de lecture qui voit dans l’UE un facteur de fragilisation civilisationnelle, et dans ses opposants illibéraux une source d’espoir. Il ne s’agit plus seulement d’un débat sur les 2 % de PIB consacrés à la défense, c’est une confrontation au sujet du sens même du projet européen.
L’Europe se retrouve sommée de choisir : s’aligner partiellement sur ce tournant civilisationnel pour rester « compatible » avec Washington, assumer une autonomie stratégique et normative au prix d’efforts considérables, ou accepter une fragmentation interne nourrie par le soutien implicite de la Maison-Blanche aux forces nat-con.
Pourquoi cette greffe n’est pas un bloc indestructible
Devant ce tableau, la tentation est grande de conclure à l’avènement d’un bloc trumpiste monolithique, irrésistible. Ce serait oublier que l’hybridation paléoconservatisme américain / national-conservatisme européen est traversée de contradictions profondes. Contradictions que les forces libérales européennes gagneraient à tenter d’exploiter, plutôt que de les subir.
Contradiction 1 : retrait américain vs attente européenne de protection
Les paléocons américains veulent moins d’engagements extérieurs, moins d’OTAN, moins de « guerres sans fin ». Les nat-cons européens, eux, réclament plus de souveraineté nationale, mais restent largement dépendants du parapluie militaire américain, notamment sur le flanc Est. L’alignement idéologique ne résout pas cette contradiction stratégique : Washington veut se retirer là où nombre d’Européens veulent qu’il reste…
Contradiction 2 : capitalisme financier vs protectionnisme radical
La NSS promet une réindustrialisation massive, une relocalisation des chaînes critiques et une montée en puissance tarifaire. Mais ces orientations se heurtent aux intérêts d’une partie du capitalisme américain – finance, numérique, secteurs exportateurs – qui a prospéré sur la globalisation. Le protectionnisme comme doctrine de sécurité risque d’entrer rapidement en conflit avec le protectionnisme comme pratique politique internalisée.
Contradiction 3 : guerre culturelle contre l’Europe vs besoin de coalitions
En décrivant le continent comme en voie d’effacement civilisationnel, la NSS fragilise symboliquement ses partenaires européens au moment même où elle leur demande de contribuer plus à la défense, à l’industrie militaire, à la rivalité technologique avec la Chine. Peut-on durablement mobiliser des alliés que l’on considère comme démographiquement épuisés, politiquement dévoyés et culturellement vacillants ?
Contradiction 4 : pluralisme civilisationnel vs universalisme européen
Enfin, la NSS acte la fin de l’universalisme libéral comme horizon de la politique étrangère américaine : chaque civilisation est renvoyée à ses traditions, ses régimes, ses hiérarchies internes, dès lors qu’elle ne menace pas les intérêts américains. À l’inverse, l’UE s’est construite comme un projet post-national, fondé sur l’universalité de certains droits, sur la limitation des souverainetés et sur l’idée même d’un droit qui s’impose aux majorités nationales. Ces deux visions ne sont pas seulement différentes, elles sont philosophiquement incompatibles.
Scénarios d’avenir pour l’Europe
Dans ce paysage, quatre scénarios principaux se dessinent pour l’Europe.
1. L’Europe trumpisée. Une partie croissante des États membres consacre, par les urnes, des gouvernements nationaux-conservateurs, qui reprennent à leur compte le diagnostic de l’« effacement civilisationnel » et alignent leurs politiques migratoires, énergétiques et sociétales sur la grille trumpiste. À court terme, la relation transatlantique serait stabilisée sur un socle idéologique commun, mais au prix d’un reniement profond des valeurs constitutives de l’UE et de l’humanisme européen dans la lignée d’Erasme.
2. L’Europe autonome. L’UE accepte que l’Amérique ait changé de logiciel et en tire les conséquences : montée en puissance de la défense européenne, révision des dépendances énergétiques, relocalisation industrielle ciblée, politique de voisinage repensée. Elle assume un statut de pôle libéral-social autonome dans un monde de blocs civilisationnels concurrents.
3. L’Europe fracturée. Les lignes de fracture actuelles se creusent. D’un côté, un bloc centre-est et sud, de plus en plus aligné idéologiquement sur la NSS trumpiste ; de l’autre, un noyau nord-ouest attaché à l’ancien consensus libéral-social. Washington arbitre selon ses intérêts du moment, au risque de transformer l’UE en espace géopolitique semi-permanent de rivalités internes. Le sous-continent européen se transforme en champ de rivalités politiques permanentes.
4. L’Europe hybride. L’hypothèse la plus crédible, mais aussi la plus exigeante. L’Union corrige une partie de ses aveuglements – naïvetés migratoires, aveuglement sur la sélectivité et la soutenabilité des flux migratoires, dépendances énergétiques, sous-investissement militaire – tout en refusant de reprendre à son compte la logique de guerre culturelle civilisationnelle. Elle propose, en réponse, une forme de réalisme libéral : plus stratégique, plus souverain dans certains domaines, mais fidèle à l’idée que la dignité humaine et les libertés fondamentales ne sont pas négociables.
L’Europe face à son allié hérétique
La NSS trumpiste ne se contente pas de modifier la posture de l’Amérique dans le monde. Elle transforme l’allié historique en allié hérétique. Un partenaire qui reste central pour la sécurité européenne, mais qui conteste désormais la légitimité du récit sur lequel repose la construction de l’Union. L’ironie est cinglante : les catégories du national-conservatisme européen, longtemps marginales, se retrouvent promues par la première puissance militaire et financière du monde.
Faut-il voir dans cette hybridation paléoconservatrice-nat-con le pire amalgame possible pour l’Europe libérale-sociale-ouverte ? Sans doute est-ce l’une des combinaisons les plus corrosives, car elle légitime les forces illibérales internes, ébranle la confiance dans le projet européen et complique toute tentative de relance du multilatéralisme. Mais elle n’est ni monolithique ni indestructible, elle charrie ses propres contradictions, ses impasses et ses fragilités.
À l’Europe, désormais, de décider si elle se contente de subir la nouvelle doctrine trumpiste ou si elle profite de ce moment de vérité pour clarifier ce qu’elle veut être : ou appendice civilisationnel d’une Amérique national-conservatrice, pôle autonome d’un ordre post-libéral ou espace fracturé où s’affrontent, sans trancher, les héritages de 1945 et les colères du XXIe siècle.
Reste une question inévitable dans le contexte français. Cette nouvelle doctrine stratégique ouvrira-t-elle la voie à un soutien américain plus direct aux forces national-conservatrices européennes et, notamment, à Marine Le Pen ou Jordan Bardella ? Juridiquement, le droit français interdit le financement étranger des partis et des campagnes, ce qui limite fortement les marges de manœuvre concrètes. En revanche, la NSS consacre un soutien idéologique assumé aux « partis patriotiques » du continent. Ce simple geste pèse déjà lourd, car il valide un récit, désigne des alliés, encourage des réseaux médiatiques et numériques à amplifier certaines voix plutôt que d’autres.
Repères doctrinaux – quatre familles pour comprendre la NSS 2025
1. Paléoconservatisme (États-Unis)
Doctrine traditionnelle de la droite américaine, méfiante envers les alliances permanentes et les « guerres sans fin ». Elle prône la souveraineté culturelle, les frontières fermes, la priorité absolue aux intérêts nationaux, la limitation de l’État fédéral et une politique étrangère réaliste et non-messianique. Dans la NSS, c’est le moteur du retrait partiel américain et du recentrage sur une définition étroite des intérêts vitaux.
2. National-conservatisme (Europe)
Courant en essor depuis les années 2010, porté par des partis tels que Fidesz, Fratelli d’Italia ou PiS. Il repose sur la défense de l’identité nationale, la critique de la migration de masse, la méfiance envers les institutions supranationales, et une lecture civilisationnelle des enjeux politiques. Dans la NSS, on retrouve explicitement les notions d’« effacement civilisationnel », de crise démographique et d’élites transnationales dévoyées.
3. National-libéralisme
Doctrine économique mêlant patriotisme industriel, protectionnisme sélectif, dérégulation interne et attraction des investissements stratégiques. C’est l’idéologie du « produire sur le sol national », de la relocalisation des chaînes critiques et des droits de douane offensifs. Dans la NSS, elle apparaît dans les sections consacrées à la réindustrialisation, à l’autonomie énergétique et au rejet du « Net Zéro » européen.
4. Libéral-conservatisme
Position intermédiaire historiquement dominante en Europe de l’Ouest : économie de marché ouverte, rôle modéré de l’État, attachement aux libertés publiques, soutien aux institutions multilatérales (OTAN, UE). Cette doctrine, qui fut la matrice du consensus transatlantique d’après-guerre, est désormais explicitement contestée par la NSS. Le document l’accuse d’avoir produit une Europe « affaiblie », découragée et en voie de déclassement civilisationnel.
Ensemble, ces quatre familles forment la matrice idéologique à travers laquelle se lit la NSS trumpiste : une hybridation inédite mêlant réalisme paléoconservateur, rhétorique civilisationnelle nat-con, protectionnisme national-libéral et critique des héritages libéral-conservateurs.
Sources
- National Security Strategy of the United States of America, November 2025, document de la Maison-Blanche.
- Analyse et extraits traduits par la rédaction à partir du texte original anglais.
- Réactions de la presse américaine et européenne (The New York Times, The Atlantic, Reuters, BBC, Le Monde, etc.), consultées en décembre 2025.
