Après la Toussaint, où et comment honorer nos animaux défunts ?

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nos animaux défunts

Le 2 novembre, Commémoration de tous les fidèles défunts dans l’Église catholique romaine, beaucoup de familles se recueillent sur les tombes de leurs proches. Mais qu’en est-il de nos animaux de compagnie, membres à part entière du foyer ? Où reposent-ils, et comment peut-on leur rendre hommage ?

Ailleurs en Europe : des caveaux partagés homme-animal

Dans plusieurs pays européens (Allemagne, Royaume-Uni, Suisse), il est possible d’être inhumé dans un caveau accueillant des urnes humaines et animales. En Allemagne, par exemple, le cimetière de Braubach a ouvert dès 2015 des emplacements où les urnes de maîtres et de leurs animaux peuvent reposer ensemble, avec crémations effectuées séparément conformément au droit funéraire local.

Caveau commun homme-animal au cimetière de Braubach (Allemagne)
Un caveau commun homme-animal au cimetière de Braubach, en Allemagne

En France : la loi n’autorise pas le repos commun

En France, l’inhumation d’un animal (ou de ses cendres) dans un cimetière communal réservé aux humains est interdite. Le dépôt d’une urne animale dans un caveau familial n’est pas permis, et les maires ne peuvent pas y déroger. Une proposition de loi (décembre 2022) portée notamment par le député Alexandre Vincendet visait à ouvrir cette possibilité, mais elle n’a pas été adoptée à ce jour.

Le sujet ressurgit régulièrement dans le débat public, jusqu’à des personnalités comme Alain Delon, et aussi avec le député de Moselle Kévin Pfeffer en avril dernier ; certaines familles contournent la règle de façon discrète. Mais le cadre juridique actuel demeure prohibitif.

Que devient la dépouille d’un animal de compagnie ?

En France, deux voies légales existent :

  • La crémation (collective ou individuelle) via un vétérinaire ou un crématorium animalier. La démarche doit être engagée dans les 48 heures suivant le décès. En cas d’incinération individuelle, les cendres peuvent être conservées au domicile ou dispersées dans un lieu privé vous appartenant (par exemple votre jardin), ou dans un cimetière animalier / jardin du souvenir dédié.
  • Le cimetière animalier : la France en compte de l’ordre d’une trentaine. On y souscrit une concession (durée variable) et on peut choisir une inhumation en pleine terre ou un caveau selon les règlements du site.

Important : il est interdit d’enterrer soi-même la dépouille dans son jardin : la tolérance ancienne pour un animal de moins de 40 kg n’est plus d’actualité depuis 2016. Jeter un corps en poubelle, égout, voie publique ou milieu naturel est également prohibé et passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 3 750 €.

Repères : Asnières, un patrimoine funéraire unique

Le plus célèbre et sans doute le plus ancien cimetière animalier au monde est celui d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), inauguré à la fin de l’été 1899. Ce site municipal accueille depuis plus d’un siècle maîtres et visiteurs venus honorer Barry, Rintintin ou de modestes compagnons anonymes. Il demeure un lieu pionnier de mémoire pour les animaux familiers.

Cimetière animalier d’Asnières-sur-Seine, inauguré en 1899
Asnières-sur-Seine

Ces cimetières, gérés par des associations, des sociétés privées ou des collectivités, répondent à des exigences sanitaires (protection des eaux et des sols, aménagements encadrés). La concession peut aller d’une année à plusieurs décennies, avec des tarifs variables selon le lieu et la formule (pleine terre, caveau, entretien, cérémonies).

Pourquoi ces rites comptent-ils ? Parce qu’enterrer ou crématiser dignement un animal, choisir une urne, une stèle ou un jardin du souvenir, c’est transformer un lien vécu en mémoire durable et sécurisante pour les familles, notamment les personnes âgées ou isolées.

À retenir : aujourd’hui en France, pas d’urne animale dans un caveau humain, pas d’inhumation au jardin. Les voies légales sont la crémation (avec éventuelle conservation ou dispersions des cendres dans un lieu privé vous appartenant) et les cimetières animaliers. Pour toute démarche, adressez-vous à votre vétérinaire et, si besoin, à la DDPP de votre département.

Hommage aux animaux défunts
Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale à Paris et dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.