LE FESTIVAL DE MONTEREY 50 ANS PLUS TARD

Petit journal de bord d’un séjour à San Francisco, à la découverte d’une ville mythique et aussi à la recherche des fantômes de la Beat Generation, des idées et du son des années hippie, du Grateful Dead, du Jefferson Airplane et de Janis Joplin bien sûr.

https://www.youtube.com/watch?v=uZot7BBzgog

9th Day.

Pour aller à Monterey, c’est simple. Plein sud, l’océan Pacifique à droite, le Continent à gauche. Highway 1 jusqu’à L.A. si on veut !

On a pris un bus touristique, histoire de jouer les veaux. Effectivement on est des veaux aujourd’hui. On somnole dans le bus. Les falaises vertigineuses défilent sur fond musical de supermarché. On descend du bus au bout d’une heure : arrêt programmé pour aller acheter une barquette de fraises sur un parking. Et on remonte. Champs de fraises à perte de vue sur des dizaines de kilomètres et nuées d’ouvriers agricoles mexicains à la cueillette. Pas une seule touffe de mauvaise herbe à l’horizon. Monsanto règne en maître ici. Fruits splendides, photogéniques mais absolument sans aucun goût. La malbouffe américaine à l’état pur. Et on descend toujours.

Arrêt à la cafetaria du Golf de Pebble Beach. La journée de golf est ici à 470 dollars, nous précise le chauffeur du bus. C’est ici, sur le parking, sortant de l’arrière d’une luxueuse Ford Mustang que nous voyons les deux premières femmes voilées de notre séjour. Riches saoudiennes certainement. Les maris partent pour le green en voiturette. Les deux femmes, dont on ne voit que les yeux, se prennent en photo au volant d’une autre voiturette aux armes du Golf (since 1887). Elles rigolent. Elles ont un volant entre les mains. C’est 1 dollar la photo. La voiturette ne bouge pas. Elle n’a pas de moteur.

Monterey : Petite ville balnéaire où personne ne se baigne. Un aquarium géant, une rue de boutiques de fringues et de mauvais restaurants. Mais Monterey, premier festival pop de l’Histoire il y a tout juste 50 ans. C’est pour cela que nous sommes là, à la poursuite des fantômes. Cela se passait entre le 16 et le 18 juin 1967 sur les County Fairgrounds (Champ de foire), malheureusement distants de 5km…

Monterey : Janis Joplin est définitivement lancée grâce à une interprétation inoubliable de « Ball’ n’ Chain », les Who cassent leurs guitares sur scène, Jimmy Hendrix brûle la sienne et Ravi Shankar, pendant plus de 4 heures tient en haleine le public, littéralement envoûté par le sitar du maître.

Nous attendons le bus qui nous ramène à San Francisco. On écoute en boucle Canned Heat, lui aussi à Monterey en 1967. Devant nous une grande affiche annonce le prochain Festival de Jazz de Monterey pour la fin du mois. Je crois bien que c’est le 60ie ! Dommage, on sera partis !

La vedette du festival cette année se nomme Norah Jones.

La fille de Ravi Shankar.

monterey

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Michel Heffe
Michel Heffe : dessinateur, humour, satire, caustique, ironie…

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