Un rocker trop sentimental, une jeune femme indécise, un vieux père fantasque. Dans la petite ville de Tonnerre, les joies de l’amour ne durent qu’un temps. Une disparition aussi soudaine qu’inexpliquée et voici que la passion cède la place à l’obsession…
Après Un monde sans femmes, le couple Vincent Macaigne et Guillaume Brac revient avec un nouveau long métrage, Tonerre. Sans bouleverser le cinéma d’auteur, il va faire date dans le parcours étonnant de ce duo fondé sur la raison et la déraison.
Maxime, incarné par un Vincent Macaigne, est un rocker trentenaire qui est revenu afin de composer dans la maison paternelle de son enfance. Dans le village de… Tonerre. Son père, incarné par Bernard Menez, tout à la fois solaire et rafraichissant, l’accueille avec une joie paternelle fantasque. Lors de cette retraite, Maxime tombe amoureux de Mélodie, une jeune fille un brin perdue. Elle le rendra heureux avant de le pousser… au bord du précipice. Solène Rigot interprète cette jeune femme indécise avec une palette de sentiments variés et bien maîtrisés. La scène au commissariat (qui voit la jeune fille mentir pour sauver un amour au risque d’en perdre un second) est une réussite.
Tonnerre est une histoire a priori classique dans son schéma. Pourtant, bien vite, l’histoire dérive dans du hors cadre. Les repères se brouillent et le polar affleure. Les échos croisés des relations entre le père et le fils et le jeune amoureux face à une femme torturée fonctionnent parfaitement. Toutes les formes de désillusion amoureuse sont appelées à la barre et orchestrées par une mise en scène aussi sobre que tonique. Pour finir, le réalisateur parvient avec intelligence et une douce sincérité à rendre le spectateur juge de l’innocence ou de la culpabilité de son héros en perdition.
>Un film doux et léger, mais avec d’appréciables moments de gravité simplement touchants.
Tonnerre
Date de sortie 29 janvier 2014 (1h40min)
Réalisé par Guillaume Brac
Avec Vincent Macaigne, Solène Rigot, Bernard Ménez
Comédie dramatique