Peintre de la Marine, Jim Sévellec (1897-1971) a célébré la Bretagne et ses ports avec une verve artistique unique au XXe siècle. Il a été une personnalité brestoise de premier plan, à la fois un artiste pluridisciplinaire et en même temps, un acteur du patrimoine brestois. Il a laissé dans la cité du Ponant de nombreux héritages de son art : dans la mairie des Quatre-Moulins, à la tour Tanguy, à l’église du Bouguen, également dans des hôtels et des commerces, où certains de ses décors sont toujours visibles…
De sa vraie identité Eugène Sévellec, dit Jim Sévellec est né à Camaret-sur-Mer dans le Finistère le 21 janvier 1897. Son père est mécanicien de marine à Brest. Eugène y passe son enfance et peint très tôt ; il dessine la vie du port et les scènes de la vie quotidienne des habitants. Mais, adolescent, c’est à Paris qu’il s’en va suivre une formation artistique auprès du peintre Louis Marie Désiré Lucas Louis (1869-1949)
Eugène Sévellec a 19 ans, quand il est mobilisé en 1916 dans l’infanterie. Il sert occasionnellement d’interprète auprès des soldats américains et écossais, ce sont d’ailleurs eux qui choisissent pour lui le pseudonyme d’artiste Jim. Après la guerre, il suit l’enseignement de l’école de PTT et fréquente les milieux artistiques parisiens.
En 1924, il revient dans le Finistère, car il est nommé à la surveillance des câbles sous-marins à Brest : c’est le début d’une riche et abondante activité artistique.
Jim Sévellec passe la majeure partie de sa vie dans la cité du Ponant, avec laquelle il a tissé un lien tout particulier. Très investi dans la vie brestoise, il a été journaliste artistique à La Dépêche de Brest dans l’entre deux guerres, et également ponctuellement au Télégramme ; il a été membre de la Société des Amis des Arts, professeur à l’école des beaux-arts de Brest, et membre fondateur de la Société d’Études de Brest et du Léon ; il a exposé ses oeuvres à la galerie Saluden. Ses sources d’inspirations, il les tire du Finistère, de Quimper à Douarnenez, en passant par Camaret et Brest…
Jim Sévellec collabore dès 1928 avec la manufacture Henriot, une faïencerie à Quimper. Il réalise environ 180 modèles en faïence.
Jim-Eugène Sévellec n’a réalisé qu’un seul vitrail au cours de sa prolifique carrière. Ce dernier se trouve dans l’église de Camaret ; il évoque la bataille de Camaret de 1694 contre des troupes britannico-hollandaises venues détruire une partie de la flotte française à Brest ; les Camarétois contribuèrent largement à la victoire : peut-être est-ce un hommage aux habitants de la part de l’artiste ?
Jim Sévellec s’étient le 21 mai 1971 à l’âge de 74 ans à Brest
Depuis 2021, la municipalité de Brest multiplie les occasions de faire connaître l’héritage de cet artiste et le regard que Jim Sévellec a su poser sur la ville de Brest, en commençant par le 50e anniversaire de sa mort, suivi de l’exposition qui s’est déroulée au cours de l’été 2023 aux Ateliers des Capucins. Son objectif est d’élargir l’horizon de l’œuvre connue de Jim Sévellec, conservée jusqu’ici plus abondamment dans les collections privées que dans les collections muséales publiques. Également en 2023, l’auteur Armel Morgan lui consacre un livre , une monographie Jim-E. Sévellec. L’Esprit du pays.
La Société des Amis de Jim-Eugène Sévellec a été créée en octobre 2024 à l’initiative d’un des fils de l’artiste Ronan Sévellec, 87 ans, également peintre et sculpteur de décors miniatures. Elle souhaite entretenir le souvenir de Jim Sévellec et faire connaître son œuvre dans l’ensemble de ses composantes à travers la constitution d’un catalogue. L’association reçoit le soutien de collectionneurs qui se manifestent auprès d’elle.
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Il existe une « rue Jim Sévellec » à Brest, à Landerneau, à Plabennec et à Pacé, et une « Esplanade Jim Sévellec » à Camaret-sur-Mer.
Un site : www.jimsevellec.org