On connaît la propension des Bretons à ouvrir des crêperies dans le monde entier. On sait moins que certains sont partis sur les pas de Tintin au pays du Lotus bleu pour faire héros de télé, moine tao ou conducteur de side-car sur la Grande Muraille ! Quasi inconnu chez nous, Inophis joue la star avec sa guitare à Shanghaï. Rencontre avec le musicien qui fait hurler sa guitare et… les Chinoises !

Inophis : Je l’ai créé par suite d’anagrammes pour un des personnages dont on narrait les aventures dans mon groupe Équinox.
Unidivers : Et vous voilà ce personnage, aux antipodes ! Le Far East, ça vous tentait depuis longtemps ?
Inophis : Oui, si on considère que les contraires s’attirent ! Je suis né et j’ai grandi dans le Finistère, entre Cornouailles et Léon, de parents corse et breton. Après avoir suivi des études de biotechnologies à Brest, j’ai obtenu une bourse d’un an pour finir mon DU de chinois à Qingdao, en 2005/2006. Pour mettre du beurre dans les épinards — ou plutôt dans le riz ! —, je jouais dans les clubs « chics » de la ville tout en donnant des cours de français et de guitare.
Unidivers : De là à devenir la mascotte d’une marque de guitares chinoises !

Unidivers : Un beau petit Frenchy, ça plaît ?
Inophis : Disons que c’est d’abord mon profil Myspace qui a créé le lien ! Après j’ai été invité à me produire dans des clubs à Shanghaï, à Kunshan et à la télé à Wenzhou. Farida m’a redemandé au Salon de Pékin en 2009. Depuis, notre collaboration se poursuit avec des tournées en Asie, dont une cinquantaine de villes de Chine.
Unidivers : Ils vous aiment tellement que Farida a créé une guitare pour vous !

Unidivers : Dans quelle catégorie classez-vous votre musique ?
Inophis : Mes influences sont très nombreuses. Même si le rock et le métal dominent, on peut repérer des références au blues, au jazz, au classique, au pop, au funk, et même au celtique !
Unidivers : Parlons-en. Vous avez joué avec des groupes bretons.
Inophis : Oui. Avec Merzhin, groupe basé à Landerneau, nous avons joué au festival de Bobital. Avec la Kevrenn de Brest Saint-Mark, on s’est produit en Espagne, en Roumanie et… au Japon ! J’ai aussi collaboré à un spectacle avec le compositeur Philippe Guével et composé la B.O. du film Abalam, produit par Olivier Feunteun.

Inophis : J’y compte bien ! Après le Salon à Shanghai (qui se déroule cette année du 14 au 17 octobre) je retrouve Equinox, groupe composé de Pascal Mulot à la basse, d’Aurelien Ouzoulias à la batterie, et Emmanuel Creis au chant. Notre premier album The Cry Of Gaïa (mixé par Steve Prestage) que j’ai écrit, composé et produit a reçu un bel accueil à travers le monde. J’ai commencé l’écriture du deuxième album et nous devons tourner les clips vidéo bientôt. Last, but not least, nous recherchons un bon tourneur/manager.
Unidivers : À bon entendeur, salut !
Inophis
Sa dernière vidéo, 恋春风(Lian Chun Feng) adaptation d’une célèbre musique traditionnelle chinoise, à l’origine écrite pour l’instrument 古筝 (Gu Zheng) une sorte de harpe chinoise :
