En cette période de Noël, sur notre planètes terre, les DVD/Blueray font partie des cadeaux prisés. Il convient de s’y retrouver dans la variété des « têtes de gondole » afin d’éviter les mauvaises surprises. D’éviter l’affrontement et récolté de la monnaie de singe.
Suite de « La Planète des singes, les origines », « L’affrontement » renoue avec l’esprit des films des années 70, notamment « La Planète des singes » réalisé 1968 de Franklin Schaffner avec Charlton Heston. Cette fois, c’est Matt Reeves, le réalisateur de l’efficace « Cloverfield », qui s’y colle et nous transporte un peu plus tard à l’heure où la race humaine ne survit que dans quelques poches disséminées dans une terre où la nature a repris ses droits. Mais les singes, guidés par leur libérateur César, n’ont pas encore éliminé l’homme. La résistance humaine s’organise…
Le terme « race » est convoqué ici à dessein. Il se trouve malgré tout au centre de nos préoccupations. Le précédent opus abordait maladroitement l’antispécisme au travers des expériences sur les animaux. Cette fois, c’est l’homme face à la nature qui constitue le thème central, décidément en vogue à Hollywood. Quels vision et rapport l’homme désire-t-il entretenir avec la nature ? L’alternative entre exploitation et collaboration s’incarne dans « L’affrontement » dans l’opposition entre deux types d’humains. Du côté des singes, même opposition : bons et mauvais côtés innervent aussi leur société. Société féodale où les dominants sont des chimpanzés.
La description de cette société singe emprunte de temps en temps au « Mythe du bon sauvage ». Mais passé à la moulinette hollywoodienne, il ne reste guère de matière pour développer la réflexion. César représente la figure du sage de la tribu, celui qui sait (et ce, grâce aux humains !) ; et pourtant il incarne aussi la figure de la force, de la dictature. Et de ce paradoxe va naître un monstre… L’ennemi de César est né. Dès lors, la réflexion sur la nature laisse place à une guerre des égos. Où l’anthropomorphisme règne.
Au début du film, certains seront étonnés d’une scène cruelle où des singes chassent des cerfs ! Même les gorilles sont des animaux frugivores, se nourrissant parfois d’insectes… C’est tout juste si on ne voit pas les singes élever des troupeaux… La cohérence scientifique n’est pas le fort du film, alors que paradoxalement il met en scène des scientifiques comme héros. Les mathématiciens ont davantage été passionnés par la programmation des nombreux trucages numériques du film. Saluons également le travail d’Andy Serkis, le fameux Gollum de la trilogie de Peter Jackson/Tolkien. On verra un discret clin d’œil au singe le plus mythique du cinéma : King Kong. Mais comment envisager la transition vers les films adaptés du livre de Pierre Boulle ? Ce sera l’objet du troisième opus que réalisera Matt Reeves. À suivre…
Voilà donc une honnête distraction susceptible de meubler une soirée en famille et accessoirement de tester votre dernier home cinéma. Cela étant, les cinq premiers films n’ont pas si mal vieilli et présentent l’avantage d’aborder d’autres versants du livre de Pierre Boulle sorti en 1963 : « Au-delà du Darwinisme ».
La Planète des singes, l’affrontement / Dawn of the planet of the apes, Matt Reeves, 2h10 – DVD / Blue ray, 1er novembre 2014, 20€