Exposition Morbihan. Les Regards de Marguerite Raffray et André Wilder sont croisés au musée du Faouët

Regards croisés
Peinture de Marguerite Raffray

Le musée du Faouët dans le Morbihan présente l’exposition lumineuse Regards croisés du 5 avril au 5 octobre 2025. Une centaine d’œuvres des peintres paysagistes bretons Marguerite Raffray (1907-2004) et André Wilder (1871-1965) révèle l’importance de la recherche esthétique dans le paysage maritime dans leurs oeuvres.

Le musée du Faouët se situe à l’angle de la majestueuse place des Halles dans l’ancien couvent des Ursulines depuis 1987. Le lieu abrite une collection de 450 œuvres : des peintures, des dessins et des gravures, qui témoignent de l’effervescence artistique qui a régné pendant un siècle dans la commune entre 1845 et 1945… À travers Regards croisés, les 80 toiles de l’exposition mettent en évidence la manière d’aborder le paysage…

André Wilder et Marguerite Raffray ne sont pas de la même génération. 36 ans les séparent, mais pourtant leurs œuvres sont toutes les deux empreintes d’une lumière aux multiples nuances, toujours dominante dans leurs représentations paysagères. Les deux artistes peignent sur le motif à l’image des impressionnistes et font abstraction du dessin, car tous les deux saisissent l’instant présent. Chacun à sa manière, il et elle restituent ses émotions dans une peinture, où la matière, la couleur, les courbes, les lignes et le mouvement se répondent.

Le travail de ces deux artistes est d’une belle esthétique et d’une grande sensibilité. La nature est omniprésente avec quelquefois des silhouettes qui animent des scènes de vie à bord des bateaux ou sur les plages. 

André Wilder et Marguerite Raffray témoignent tous les deux du climat ! Les peintures révèlent cependant une vision différentes des phénomènes climatiques : les côtes sont balayées par les vents et l’écume vient recouvrir les rochers et les digues dans les toiles de André Wilder ; à contrario, Marguerite Raffray représente la mer et les océans calmes, comme les marais où la quiétude s’invite dans une végétation en parfaite symbiose avec son milieu.

Portrait d’André Wilder

Originaire de Belgique, il vient au monde dans le 9e arrondissement de Paris le 2 août 1871. Il grandit dans un milieu artistique puisque Victor, son père, est musicologue, critique musical et traducteur en langue française de tous les opéras de Richard Wagner (1813-1883). Victor Wilder a aussi pour ami Félix Tournachon, le célèbre photographe connu sous le pseudonyme Nadar (1820-1910), qui réalise d’ailleurs un portrait-photo d’André Wilder, alors adolescent ! Le jeune homme étudie à l’école des arts décoratifs et noue des liens avec le peintre et sculpteur Jean-Léon Gérôme (1824-1904) et le créateur de reliures Marius Michel (1846-1925)

En 1895, André Wilder arrive à Trébeurden dans les Côtes d’Armor et découvre la Bretagne lors d’un voyage. Il se met à peindre les paysages bretons et ses mers houleuses. Il réalise des toiles rayonnantes de vitalité, qui comportent des vues de Belle-Ile-en-Mer (56) ; du Golfe du Morbihan, de Carnac (56) et de Quiberon (56), également de Camaret-sur-Mer (29) et de Saint-Malo (35)

Le peintre aime aussi les paysages de Hollande, qui constituent une autre source d’inspiration féconde : le port d’Anvers, les côtes flamandes et les canaux hollandais.

Il est rapidement reconnu en tant que peintre impressionniste accompli grâce à ses eaux grondantes, ses silhouettes esquissées en marche, sa représentation de la brume qui voilent les contours. Il quitte bientôt l’Atelier pour peindre directement en plein air. Admirateur des peintres Claude Monet (1840-1926) et Alfred Sisley (1839-1899), mais sans jamais les imiter, les paysages d’André Wilder aux traits vibrants sont peints en extérieur, sur des toiles préparées vermillon.

Regards croisés
Thoniers sur la rivière, Douarnenez

Il expose alors au Salon d’Automne, à la Société Nationale des Beaux-Arts et au salon des Tuileries de Paris. En 1904, il réalise une première exposition individuelle à la fondation Bernheim à Paris. Il expose aussi à l’étranger dans les villes de Rotterdam, Londres, New York, Bruxelles, Zurich, Barcelone, Saragosse, San Francisco, Riga et Tokyo.

André Wilder s’éteint à l’âge de 93 ans, le 2 mai 1965 à Antibes. Nombreuses sont ses œuvres, à se  trouver dans les collections des bureaux officiels tels les ministères, les préfectures et les mairies…

Portrait de Marguerite Raffray

Marguerite Raffray s’installe à Saint-Brieuc dans les Côtes d’Armor. Elle enseigne le dessin au lycée Anatole Le Braz, à Saint-Brieuc, où son époux Charles Raffray est professeur de lettres.

Regards croisés

En 1938, l’enseignante a dans sa classe le jeune Raymond Hains, 12 ans, pas vraiment doué pour le dessin, mais qui fera tout de même ses études à l’école des Beaux-Arts de Rennes (35). Marguerite Raffray avait cependant vu en lui un artiste ! Toute sa vie, à travers cette puissante et inexplicable amitié, elle n’a jamais cessé de le soutenir. Devenu un grand plasticien, un monstre de l’Art d’après-guerre Raymond Hains (1926-2005) a su porter un peu de Saint-Brieuc dans les plus grandes collections et institutions en France et à l’internationale. La surprise est grande pour Marguerite Raffray, quand en 1985, son ancien élève lui offre une affiche, signée avec remerciements de plus d’un mètre sur un mètre, et lui affirme toute sa reconnaissance…

Regards croisés

En parallèle de son métier de professeur, Marguerite Raffray a toujours été une grande passionnée de peintures et de couleurs. Pour réaliser ses toiles, elle puise son inspiration dans la côte nord de la Bretagne, mais aussi dans l’intérieur des terres… Elle s’éteint en 2004, à l’âge de 97 ans.

Regards croisés

Infos pratiques :

Exposition Regards croisés avec les oeuvres de Marguerite Raffray et de André Wilder, du samedi 5 avril au dimanche 5 octobre 2025 Musée du Faouët , 1A rue de Quimper à Le Faouët (56) Contact : 02 97 23 15 27.

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