À l’approche de la rentrée scolaire 2025‑2026, l’Ille‑et‑Vilaine est confrontée à d’importants ajustements de sa carte scolaire. Entre fermetures de classes dans les secteurs en déclin démographique et ouvertures pour répondre aux besoins croissants d’autres zones, le département se prépare à un rééquilibrage qui ne manque pas de faire réagir enseignants, parents d’élèves et syndicats.
Un contexte marqué par une baisse démographique
Le département enregistrera une perte de 1 296 élèves à la rentrée 2025, soit plus de 5 500 élèves perdus depuis 2020. Cette baisse structurelle entraîne la suppression de 14 postes dans le premier degré. Pour l’académie, il s’agit d’un ajustement nécessaire à effectifs constants, en lien avec la démographie.
Les chiffres clés des ouvertures et fermetures de classes
Le projet arrêté lors des instances de février-mars 2025 prévoit :
- 68 fermetures définitives de classes, avec 18 conditionnelles.
- 26 ouvertures définitives, et 18 autres possibles.
- Création de 15 postes ULIS/UEMA pour élèves à besoins particuliers et 15 postes de remplaçants.
Ces mesures ont été unanimement rejetées par les représentants syndicaux, qui dénoncent leur caractère essentiellement comptable.
Les secteurs les plus touchés
En milieu rural
Les écoles rurales, souvent avec des classes uniques ou en multi-niveaux, sont particulièrement menacées :
- Autour de Fougères, plusieurs écoles perdent des postes.
- Dans le pays de Vitré, certaines classes de maternelle disparaissent.
- À Combourg ou Saint‑Méen‑le‑Grand, des fermetures conditionnelles sont envisagées.
En zones urbaines
Certaines communes bénéficient au contraire de créations de classes :
- À Rennes, malgré cinq fermetures (Marcel Pagnol, Jean Moulin, Léon Grimault, Paul Langevin, Volga), des ouvertures auront lieu à Joseph Lotte, Toni Morrison, Miriam Makeba.
- De nouvelles écoles ouvrent à Bourgbarré (6 classes) et Chantepie (8 classes).
- Ouvertures aussi prévues à Étrelles, Gévezé, Piré‑Chancé, Saint‑Armel, Saint‑Malo, Saulnières, Vitré, ainsi que pour des dispositifs bilingues à Saint‑Jacques‑de‑la‑Lande et Mordelles.
Révisions après concertation
Des mobilisations locales et des ajustements syndicaux ont permis d’atténuer certaines décisions :
- Plusieurs fermetures sont devenues conditionnelles, à Clayes, Paul‑Emile Victor, La Chattière.
- D’autres ont été retirées, notamment à l’école Du Guesclin à Fougères.
Les réactions des syndicats et des parents
Les syndicats critiquent la logique de seuils, jugée inadaptée aux réalités pédagogiques et humaines :
- Le SNUipp‑FSU évoque une perte de sens dans les conditions d’enseignement.
- Le SE‑UNSA pointe l’isolement grandissant des écoles rurales.
- SUD Éducation déplore l’absence de vision à long terme.
Du côté des parents :
- À Fougères, des rassemblements ont eu lieu devant des écoles menacées.
- À Rennes, des familles réclament davantage de classes en maternelle dans les quartiers en forte croissance.
Quels impacts pour les écoles et les élèves ?
Les répercussions attendues sont multiples :
- Des classes plus chargées, au détriment des conditions d’apprentissage.
- Des regroupements scolaires en milieu rural, impliquant plus de trajets pour les enfants.
- Des enseignants contraints à des mutations non souhaitées.
Et maintenant ?
Les décisions officielles ont été entérinées en mars 2025, mais des ajustements sont encore possibles d’ici l’été, selon les inscriptions de dernière minute. La rentrée s’annonce tendue dans plusieurs secteurs, entre inquiétudes, résignation et espoirs d’arbitrages plus favorables. Le maillage éducatif d’Ille‑et‑Vilaine évolue sous contrainte, avec des équilibres encore instables.
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