Il y a cent ans, les écoles des Beaux-arts et d’architecture s’installaient au 34 rue Hoche. Pour commémorer l’évènement, une grande exposition est organisée en commun par les architectes et les artistes. L’occasion de découvrir l’institution de la rue Hoche.
Pour célébrer le centenaire de cet endroit, les étudiants en Beaux-arts organisent, en collaboration avec leurs homologues de l’école d’architecture de Rennes une exposition dans le cloître rassemblant des productions variées des deux écoles. Du plan à la maquette, en passant par la gravure et le design, rien de tel pour mettre en valeur 100 ans de créations artistiques.
Au cœur de la ville, l’école des Beaux-arts est un labyrinthe de salles, encerclant un cloitre et un jardin désespérément vide (si, si, je vous l’assure). Lors des portes ouvertes trop peu nombreuses, il faut se perdre dans les ateliers qui jalonnent le rez-de-chaussée, les étages et les combles. Ici où là, des jeunes artistes en herbe, l’air de rien, créent à tour de bras l’art de demain.
Dans cet espace où les jeunes neurones déjantés s’en donnent à cœur joie, il est un endroit que les visiteurs apprécient dans l’arrière-cour. C’est un atelier-loft où aimeraient sans doute se cacher Camille Claudel et Rodin pour des amours interdits et où Gustave Moreau se lancerait dans une grande fresque. On l’aura compris. Cet espace respire le début du siècle dernier, le marbre sculpté et le parfum des modèles nus.
Dans ces bâtiments du siècle dernier, les sœurs de la congrégation de la Visitation y ont vécu jusqu’en 1908. On a du mal à l’imaginer. Mais à l’évidence, elles y ont coulé des jours heureux jusqu’au jour où elles ont cédé leur chapelle et l’ensemble de leur couvent au Conservatoire de musique et de déclamation et à l’École régionale des Beaux-arts et à l’École d’architecture. Depuis, les architectes ont quitté les lieux, laissant aux artistes un peu plus de place pour réaliser leurs œuvres.
Les élèves et les directeurs célèbres de l’école des Beaux-arts
Du 18 avril au 7 mai 1985, dans la rotonde du théâtre de la Ville, l’École “rend hommage aux artistes disparus” (directeurs, professeurs ou élèves): Jules Roncin (1867-1937, directeur de l’École des Beaux-arts et d’Architecture en1915, auteur de grandes décorations à l’Hôtel de Ville de Rennes), Emmanuel Fougerat (1869-1958, ancien élève de Rennes, fondateur de l’École des Beaux-arts de Nantes), Jean Boucher (1870-1939, sculpteur, ancien élève, Professeur à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, auteur, en 1921, d’un monument à l’Hôtel de Ville de Rennes), Louis Roger (1874-1953, peintre, auteur de décorations murales à l’Hôtel de Ville de Rennes), Jean-Julien Lemordant (1879-1968, architecte et peintre, auteur de la fresque du plafond du Grand Théâtre de Rennes et d’une décoration à l’Hôtel de l’Epée de Quimper), Mathurin Méheut (1882-1958), Xavier De Langlais (1906-1975, professeur, peintre, écrivain, fresquiste), Jean-Pierre Bouvet (1937-1976, ancien élève, créateur du Musée d’Art Naïf de Laval, peintre), Pierre ALary (1924-1975, professeur)…Il faut surtout mentionner Jacques Villeglé, artiste contemporain célèbre dans le monde entier pour ses affiches lacérées.