Le premier Salon du livre de l’année en Bretagne se déroule à la salle Omnisports de Theix-Noyalo dans le Morbihan le dimanche 21 janvier 2024. Nombreux auteurs seront présents, notamment la poétesse, écrivaine et parolière Marilyse Leroux. Unidivers vous brosse le portrait de cette auteure.
Marilyse Le Roux explore plusieurs voies d’écriture. Elle est à la fois écrivaine de nouvelles, de contes, de récits divers, de livres jeunesse et humoristiques et même de chansons. Mais elle est avant tout auteure de poèmes, ses racines premières ! Sa devise, est Poésie pour vivre mieux et plus loin, empruntée au poète français Saint-John Perse (1887-1975).
L’auteure est née Marilyse Riguidel en 1955 à Arradon, au bord du golfe du Morbihan. C’est là qu’elle passe son enfance en compagnie de ses parents et de ses deux frères : Yvonnick et Philippe. Le père est facteur et la famille est modeste. Dans la maison, les livres sont absents, mais la jeune Marilyse s’intéresse très jeune aux mots et découvre une véritable passion pour les textes. Elle aime aussi la peinture. En classe de 6e, elle peint à la gouache l’amandier en fleurs de l’illustrateur et lithographe Pierre Bonnard (1867-1947). Elle fait des études de lettres supérieures à Nantes avant de rejoindre l’Ecole normale à Rouen pour devenir professeure. Dès l’âge de 21 ans, tout juste nommée professeur de français, elle anime des ateliers d’écriture en poésie et en prose à destination des enfants et des adolescents (aujourd’hui, également pour les adultes, mais aussi pour les enseignants, les bibliothécaires et tous les passionnés d’écriture.) Elle aime animer des ateliers d’écriture en poésie et partager des projets artistiques mêlant la poésie avec d’autres formes d’art, car elle s’intéresse aussi à la peinture et à la photographie. En parallèle, elle enseigne au collège Montaigne de Vannes, une carrière qui va perdurer trente années ! En 1995 pendant une année, elle écrit sept recueils de poèmes avec ses élèves pour la poétesse britannique Heather Dohollau (1925-2013), dont elle apprécie beaucoup l’écriture. Parmi tous, il y a : l’arbre bleu, inspiré par Pierre Bonnard et en souvenir de son amandier.
La poésie
La poésie pour Marilyse est vitale ; elle la possède en elle, à l’image de l’arbre qui a sa sève. Mais l’arbre a aussi des ramifications et Marilyse se diversifie avec d’autres manières d’écrire, et rien n’est séparé !
La nature, la lumière, l’océan, la campagne et les arbres imprègnent largement son œuvre : Herbes, poésie de 1995 ; Grains de lumière, l’épi de seigle en 1999 ; en 2014, elle publie Cinq roses pour ton jardin ; elle rédige en 2020 Nés arbres, le premier numéro de la collection Grand ours aux éditions l’Ail des ours, parce que Marilyse est convaincue que les arbres : les chênes, les saules, les tilleuls, les cerisiers, les amandiers, les pins marchent avec nous, nous interrogent, nous poussent dans nos retranchements, parce que nous sommes intimement liés à eux ; plus forts que nous, ils sont nos doubles sur cette terre ; On n’a rien dit de l’océan est un poème de 56 pages où l’auteure décrit en 2021 l’océan dans tous ses états et sous tous les angles, y compris de l’intérieur : L’océan polira les nacres jusqu’à l’épuisement des couleurs houles à flanc de roche caresses d’algues sur l’estran ; Une île presque, également en 2021 ;
Depuis 1986, Marilyse est membre de l’association Donner à voir et rejoint pendant cinq ans de 2010 à 2015 l’Association des Ecrivains Bretons, qui édite depuis la même époque des revues, des recueils. Elle est également adhérente à L’association Nervures, qui œuvre pour la promotion de l’écriture en zone rurale. L’auteure aime les vers et la prose. Elle publie des anthologies françaises et étrangères et des publications numériques. Avec Le temps d’ici, elle est classée quatrième au Prix International Yvan Goll en 2013 et reçoit l’année suivante le Prix de poésie des Écrivains Bretons.
En 2018, Le sein de la terre, son recueil d’une centaine de poèmes sur les thèmes de la nature, de l’amour et de la vie, reçoit le prix Maram al-Masri, qui met en valeur un aspect de l’amour avec des textes poétiques et artistiques inédits. Le recueil s’approprie le langage enivrant de l’amour et les émotions de l’histoire d’un couple. Au compteur, Marilyse Leroux compte douze recueils de poèmes avec une moyenne de 80 à 100 pages chacun et sept livres d’artistes.
Les nouvelles
Depuis 2013, Marilyse Leroux se consacre aussi à l’écriture de nouvelles, qu’elle publie dans diverses revues et éditions : Kahel, Levure littéraire, Carré, éditions Rhubarbe, Babelio, etc. Elle reçoit cette année-là le Prix Harfang de la meilleure micronouvelle, avec De toutes ses forces. Son recueil de nouvelles Grand A, petit m paraît en 2016 aux éditions Stéphane Batigne. Il est composé de treize nouvelles plus ou moins longues et de tonalités différentes : on y rencontre l’amour et le désir, écrit en lettres capitales ou minuscules, la passion naissante, énergisante ou dévastatrice : avec légèreté ou gravité, des chemins s’ouvrent ou se ferment, à chacun de rebondir ou pas, selon son vécu, sa situation, sa personnalité…
Les romans
En 2016, elle se lance pour la première fois dans le roman jeunesse, avec Babou a disparu, une aventure qui met en scène des enfants de Rochefort-en-Terre dans le Morbihan. Elle enchaîne en 2017 avec Rouge pomme, la petite mer et Princesse des pommes, la petite mer, puis avec La chasse à la sorcière en 2018, suivi l’année suivante par Naïa et la voix magique qui raconte :
Matisse vient d’arriver à l’école de Rochefort-en-Terre en cours d’année et il est bien accueilli par la bande de Petit Pierre. Hélas, Matisse bégaie, et le groupe des méchants de l’école se moque de lui et lui en fait voir de toutes les couleurs ! Pour lutter contre le harcèlement que subit leur nouvel ami, Petit Pierre, Lola, Chloé, Matt et Claudia, un couple d’artistes qui possède sa boutique dans le bourg, et aussi Naïa la sorcière du village, vont lui venir en aide. Grâce aux conseils de Naïa, à ses potions magiques et à un secret mystérieux, les méchants vont devoir bien se tenir ! Quand la voix magique s’élèvera, l’arc-en-ciel lavera les eaux noires…
En novembre 2022, Marilyse Le Roux publie Les mains bleues, pour que le lecteur puisse entendre le chant de douleur et de combat d’une toute jeune fille : depuis un pont, elle regarde l’eau qui charrie tant de morts, incertaine passerelle entre un pays ravagé par la guerre et une ville où l’on ne comprend pas les mots de ses terreurs. Tant de chemins qu’elle ne connaît plus ; son pays a disparu ! Elle raconte cependant sa mère, son enfance, les hommes qui sont venus, la longue errance sur les routes et les mers et sa volonté d’oser être elle-même. L’ouvrage Les mains bleues exprime la fuite du temps et surtout le rôle de la femme quand elle doit faire face à des moments sombres, aux conséquences et à de grandes difficultés
Marilyse Leroux aime partager des projets avec différents artistes : photographes, peintres, collagistes, écrivains et poètes, musiciens, parce que l’écriture est selon elle, un voyage, une aventure et un échange. Pour les illustrations, aquarelles et gravures de ses textes, elle s’entoure de professionnels, tels que Véronique Durruty, le plasticien Francis Rollet, les illustrations Xureli, la collagiste Ghislaine Lejard, Thierry Tuffigo, etc. Certains de ses poèmes ont été traduits en coréen et en allemand. Depuis 2015, l’écrivaine pluridisciplinaire, est également chroniqueuse littéraire et fait paraître ses articles principalement dans les revues Texture et Recours au poème. Il lui arrive aussi d’écrire sur l’émergence, par exemple sur une gravure, une sculpture ou un dessin, comme elle l’a fait avec la sculpture Ancrès de Danielle Péan Le Roux, qui a été un déclic pour elle !
Elle est aussi maquettiste bénévole à l’association Donner à voir, pour laquelle elle a conçu une dizaine de maquettes à domicile. Plus surprenant encore, Marylise a écrit les paroles d’une soixantaine de chansons. Dans son répertoire, il y a Belle-Île-en-Mer, dont la musique a été écrite et chantée cet hiver par Jacques Ibanes.
Les projets
Actuellement, une dizaine de recueils sont en attente dans son ordinateur, car Marilyse écrit plusieurs poèmes en même temps de façon spontanée. Son premier projet est souhaité en partie fantaisiste avec une écriture liée aux sensations entre le monde et l’auteur, comme les textes en prose qui ont été écrits précédemment : Le Bigre bang en 2015 : la création du monde revue et corrigée pour rire (co-écrit avec le nouvelliste Alain Kewes) et les Zôs en 2021: 36 portraits psychologiques pour dire le poids des ancêtres et des parents sur nos frêles épaules. Pour s’en moquer car il faut mieux rire de ce qui pèse.
Depuis octobre 2023, Marilyse écrit tous les jours pour la série Territoire poétique de l’historienne Isabelle Baudelet et sur le thème des rivières. Le recueil se présente sous forme de cartes individuelles dans un livre-coffret. Intitulé Rivière toi aussi, il est édité par La Fabrique Poétique d’Isabelle Baudelet depuis décembre 2023. Marilyse Leroux travaille sur la maison natale de l’Abbé Prévost à Hesdin, via La Fabrique poétique et sur un recueil à finaliser : Plus loin disent les nuages
Le poète et romancier morbihannais Charles Le Quintrec (1926-2008) résumait bien la personnalité de Marilyse Leroux et disait d’elle : Marilyse a le don du mot juste, de la parole repliée, du dire à la fois modeste et impérieux. Elle note plus qu’elle ne chante, mais cela ne déchante jamais. On dirait que la lumière, l’émotion, la sensibilité, l’élan vers l’autre, vers les autres, que tout est maîtrisé, avec une sorte de grâce qui ne pèse, ni ne pose.
Quant à Marilyse elle-même, elle se décrit modestement, en expliquant que l’écriture est un monde sans fin : je vis l’écriture de façon allègre. Écrire est pour moi une joie, celle de participer à la création du monde toujours en mouvement. Écrire de la poésie, c’est être solitaire mais toujours relié au monde, séparé de rien…
Infos pratiques :
Salon du livre, dimanche 21 janvier 2024 : de 10h à 12h30 et de 14h à 18h
Salles omnisports Pierre Dosse, rue Joseph Le Digabel à Theix-Noyalo (56).
Parmi les auteurs présents, venez rencontrer Marilyse Leroux ; Charles Madezo et son nouveau livre : l’Exilée du Tout Va Bien ; Marie-Paule Gicquel avec : En finir avec la honte de nos racines paysannes ; les agricultrices de La Vraie-Croix avec leurs Paroles d’agricultrices ; Roland Becker ; Laure Le Gurun, etc.
Marilyse Leroux anime bénévolement une fois par mois l’atelier Plaisir d’écrire
Adresse : Université Tous Ages (UTA) 39 bis, rue Albert 1er à Vannes (56)
Ouvert à tous sous adhésion
Contact : Tél : 02 97 63 41 41