Organisé à Morlaix par l’association WART depuis 1998, le festival Panoramas est un pilier de la musique électronique en Bretagne. Combien de lycéens y ont fait leurs premières armes, leurs premiers pas dans cette culture ! Unidivers a eu la chance de s’entretenir avec Eddy Pierres, directeur de WART, et Joran Le Corre, programmateur, pour découvrir l’histoire du festival et les détails de cette 22e édition.
Un peu d’Histoire vous fera pas de mal !
UNIDIVERS — Le festival Panoramas célèbre sa 22e édition cette année, pouvez-vous revenir sur la naissance du projet et sur ses évolutions ?
EDDY PIERRES — Le projet est né alors même que quelques-uns des fondateurs — Joran (directeur artistique), Lionel (Fortune/Abstrackt Keal Agram & DJ résident de Panoramas) et moi-même (directeur) — n’étions que lycéens ou jeunes étudiants. Festival de copains qui voulaient animer la ville dont nous étions originaires : Morlaix. Nous avons créé l’association WART pour organiser Panoramas#1 en 1998. Peu à peu, quelques amis nous ont rejoints, dont beaucoup font encore partie de l’aventure. À la première édition, nous avions fait jouer les groupes du coin, ceux qui répétaient à la MJC de Morlaix notamment, dans les bars morlaisiens.
Puis, la deuxième année, nous avons invité un groupe professionnel, Sloy, au Coatelan (Plougonven) un club mythique de la région. Ce fut ensuite l’installation au parc des expositions de Langolvas, en parallèle des concerts dans les bars et autres événements en centre-ville que nous avons maintenus.
Puis, il y a eu le virage plus net vers les musiques électroniques avec les premiers passages dans le grand Ouest de Vitalic que nous avons accueilli en 2002, ou de Justice en 2006. Nous avons alors travaillé à favoriser l’accessibilité du festival : implantation d’un camping éphémère en 2010, développement des transports en commun (navettes, offre TER…). En parallèle, nous avons voulu améliorer la qualité d’accueil des festivaliers, la décoration et l’aménagement du site de LANGO, progressivement passé de deux à quatre scènes pour couvrir l’intégralité du spectre des musiques électroniques, de l’artiste émergent à la tête d’affiche. De 4 à 6 000 spectateurs accueillis en moyenne dans le début des années 2000, Panoramas a atteint la jauge de 30 000 spectateurs ces dernières années !
VITALIC, de retour à Panoramas, fera office de fil rouge de cette édition en se produisant le vendredi et le samedi pour présenter ses deux tout nouveaux projets : KOMPROMAT (en duo avec REBEKA WARRIOR) et son projet solo DIMA.
UNIDIVERS — Quels moments forts retenez-vous de cette histoire ?
EDDY PIERRES — Le premier passage de Vitalic symbolise bien le virage du festival vers les musiques électroniques et l’esprit « Panoramas » au travers du live qu’il nous avait alors livré, à la fois très rock’n’roll mais aussi mental et techno. La venue de Justice, à l’aube de leur succès mondial, en DJ set à Coatelan dans un club plein comme un œuf restera un fabuleux souvenir. Je peux évoquer aussi ce même club Coatelan investi par un Sebastien Tellier très inspiré servant des bières derrière le bar en fin de concert ! En 2000, la création du projet Abstrackt Keal Agram, le premier groupe que fera tourner WART. Citons encore la première venue de Brigitte Fontaine, enfant du pays, en 2001 (que nous accueillons à nouveau cette année). Ou Alain Bashung pour deux soirées d’émotions et de frissons au théâtre du Pays de Morlaix en 2005. La venue des mythiques Public Enemy en 2007 et Flavor Flav déambulant avec sa célèbre pendule au cou dans les rues de la ville ! Le live apocalyptique de Sexy Sushi au grand hall à Lango en 2010 au cours duquel un cochon mort est suspendu sur scène ! Ou bien encore tous les artistes majeurs de la scène techno, électro, hip-hop que nous avons eu l’occasion d’accueillir : Paul Kalkbrenner, Dj Shadow, Wu Tang Clan, Jeff Mills, 2 Many Dj’s (de retour cette année), Laurent Garnier et beaucoup d’autres et bien sûr, sans oublier Sven Väth cette année !
En 2003, 2 Many Dj’s popularisait l’exercice du mash up avec « As Heard On Radio Soulwax », mix fou d’une petite heure qui faisait se caramboler pas moins d’une centaine de courts extraits musicaux (des Stooges à Salt-N-Pepa en passant par New Order ou Vitalic). Ils dynamitaient alors pour de bon les genres et les chapelles musicales. Hyperactifs, les frères Dewaele n’ont pas jamais chômé depuis, remixant les plus grands noms de la planète électro, montant leur propre station de radio, leur label… Ils joueront vendredi 12 avril dans le grand hall.
https://www.youtube.com/watch?v=2f4ZN-_-pvA
Originaire de Francfort, Sven Väth est l’une des plus fortes incarnations de la scène techno. Pionnier parmi les pionniers, connu pour son endurance aux platines (jusqu’à 24 h de set !), Sven Väth est un DJ et producteur adulé de part et d’autre du globe. D’abord chanteur dans les années 80, il se réinvente en DJ et producteur de musique électronique, devenant l’un des acteurs essentiels de l’émergence de la trance et de la techno allemande des années 90. Il jouera samedi 13 avril dans le grand hall et le dimanche 14 avril au Tempo.
Accompagner les artistes
UNIDIVERS — L’association Wart est aussi une boîte de booking, quand et comment a vu le jour cette évolution, qu’est-ce qui l’a motivée ?
EDDY PIERRES — La base en est le concert qui devait constituer une date unique d’Abstrackt Keal Agram lors des premières éditions du festival. Mais le concept et le live d’A.K.A ont alors tellement plu aux spectateurs que le groupe a décidé de continuer l’aventure et que WART a proposé de leur trouver des dates de concerts. C’est ainsi que nous avons commencé la tournée. De fil en aiguille, à travers A.K.A ou le festival Panoramas, nous avons rencontré d’autres artistes : Psykick Lyrikah, Robert Le Magnifique, X Makeena… que nous avons aussi accompagnés pour leur développement et leur booking. Nous avons aussi rencontré Rodolphe Burger aux Vieilles Charrues (festival avec lequel nous avons une longue et belle histoire d’amitié) qui nous a proposé d’organiser sa tournée ! Puis il y a eu Yelle, dont nous avons été le premier tourneur en France et les choses se sont enchaînées à tel point que cette partie, à la base secondaire, est devenue notre travail principal et représente aujourd’hui deux tiers de l’activité de la structure. Cette activité de tournée qui s’étend sur toute l’année nous a permis de prolonger l’aventure du festival et de développer notre activité au-delà du temps de l’événement. Cela nous a permis aussi de trouver un certain équilibre financier et de développer la professionnalisation de notre structure qui a longtemps reposé sur un investissement uniquement bénévole.
https://www.youtube.com/watch?v=oWSs2F6lCtw
Fer de lance de l’électro hip-hop en France au début des années 2000 avec trois albums incontournables au compteur, les deux compères bretons ont chacun fait leur chemin depuis : alors que Lionel Pierre tentait de mettre son groupe Fortune sur les rails de Phoenix, Tanguy Destables officiait lui principalement en tant que producteur sous l’entité Tepr, pour son propre compte comme pour celui d’artistes, dont Yelle. Arm, en featuring sur ce morceau, était membre du groupe de hip-hop Psykick Lyrikah.
UNIDIVERS — Comment s’articule l’activité de booking à la structure associative ?
EDDY PIERRES — Tout est intimement lié chez nous puisque, comme je l’expliquais précédemment, le festival a nourri nos rencontres avec les artistes et chaque année Panoramas met en avant des artistes WART accompagnés en tournée : Salut C’est Cool, Elisa Do Brasil, Arnaud Rebotini, Acid Arab, Sirap… sur l’édition 2019 par exemple. Pour autant, au vu du développement de nos activités aujourd’hui, les choses sont forcément organisées de manière différente, avec notamment l’installation d’une antenne parisienne de WART pour travailler la tournée et les nombreuses productions parisiennes (un Zénith de Jeanne Added ce mois-ci notamment). Mais nous aimons préserver un esprit « famille » qui fait partie de notre ADN, de notre histoire. Nous revendiquons fièrement la présence de nos artistes sur le festival et le lien intime existant avec beaucoup d’entre eux.
UNIDIVERS — Votre roster compte environ 80 artistes, comment s’est-il développé ?
EDDY PIERRES — Nous accompagnons aujourd’hui beaucoup d’artistes, mais nous refusons aussi des projets, avec parfois un certain regret. Si nous souhaitons continuer à bien faire notre travail d’accompagnement, il est nécessaire de préserver cette proximité avec nos artistes, de maîtriser notre développement même si c’est toujours frustrant de refuser des projets, surtout au vu de la richesse de la scène musicale française actuelle. C’est un jeu d’équilibriste puisqu’un développeur d’artistes se doit de découvrir et d’accompagner régulièrement de nouveaux musiciens qui deviendront peut-être les Jeanne Added, Naïve New Beaters ou Salut C’est Cool de demain !
UNIDIVERS — Y a-t-il des critères artistiques, ou autres, particuliers ?
EDDY PIERRES — Surtout pas de critère ! Si ce n’est que nous n’accompagnons pas la pratique amateur ni même le développement local et régional puisque le but de WART aujourd’hui est d’accompagner des projets qui ont un fort potentiel de développement au niveau national et international (Acid Arab est le groupe français qui a le plus joué à l’étranger en 2017 !). Mais le projet SE/cW permettra prochainement d’être attentif aussi à l’accompagnement de la scène locale et bretonne.
Mêler les sonorités orientales à la musique électronique : voilà l’idée un peu folle qui a réuni Guido Minisky et Hervé Carvalho en 2012. En s’affranchissant des frontières musicales, Acid Arab s’est ouvert les portes du monde entier. Ces membres de la famille Wart, habitués du festival, viendront clore cette 22ème édition. Ils joueront le dimanche 14 avril au Tempo.
Programmation 2019
UNIDIVERS — La programmation de cette édition est présentée comme un panoramas des tendances internationales de la musique électronique, en quoi l’est-elle ?
JORAN LE CORRE — Presque tous les styles de musiques électroniques sont représentés. À Panoramas, on peut ainsi écouter de la techno, de la trance, de la house, de la bass music, de l’électro… mais aussi du rap et parfois de la chanson (je pense à Brigitte Fontaine cette année). Beaucoup des artistes sont émergents et constituent des paris pour l’avenir. On pense à Sara Zinger, Oktober Lieber, Mézigue, Regal, Identified Patient, Darzack…
Jeune héritière de l’esprit du mythique Pulp, Sara Zinger perce en tant que DJ et productrice. Nouveau tournant en 2017 : Sara se lance dans des titres électro-pop aux accents new wave sur lesquels elle pose sa voix. Le vendredi 12 avril, au Klub Explorer, elle dévoilera les morceaux d’un premier album à paraître.
Oktober Lieber est le projet de Charlotte Boisselier et Marion Camy-Palou, deux productrices issues de la scène post punk et électro. Inspirées par la minimal wave eighties et la techno de Detroit des années 90, les deux parisiennes érigent un édifice techno pop aux accents industriels. Sur scène, les deux jeunes femmes se produisent côte à côte, triturant leurs machines à quatre mains pour offrir des performances hypnotisantes et radicales. Elles joueront le samedi 13 avril au Klub Explorer.
Inclassable, agité, Mézigue est un véritable empêcheur de tourner en rond. Une attitude salvatrice dans le petit cercle parfois trop policé de la house française. Épaulé par ses amis du label DKo dans cette entreprise de démolition rigolarde, Mézigue mélange avec aisance house, techno, acid avec une inventivité toujours renouvelée. Il jouera le samedi 13 avril au club sésame.
Frâichement arrivé d’Espagne à Berlin, Regal devient le plus jeune artiste ibérique à se produire dans le temple de l’électro allemande, le Berghain. Aussi bien influencé par Emmanuel Top que par Richie Hawtin, Regal trousse des tracks techno à l’efficacité redoutable qui oscillent entre trance et acid techno. Il jouera le samedi 13 avril au club sésame.
Apparu sur la scène électronique amsterdamoise en 2016, Identified Patient est l’une des meilleures incarnations de la nouvelle garde techno néerlandaise. Grand échalas blond de 25 ans, Job Veerman – de son vrai nom – pratique une techno singulière, aussi sombre que suave. Progressives, les productions du hollandais avancent à pas de loup pour mieux vous happer et vous entraîner toujours plus loin dans la transe. Il jouera le samedi 13 avril au Klub Explorer.
Théo Rocca débute le piano et la batterie tout gamin. Âgé de 20 ans, s’il a troqué son piano contre des synthés et des boites à rythme, le producteur garde toujours une paire de baguettes à portée de main. Pour son live techno, qui navigue entre les sonorités acid et afro, DARZACK s’entoure de percussions électroniques pour offrir une véritable performance scénique. Il jouera le samedi 13 avril au Klub Explorer.
UNIDIVERS — Pourtant, peu d’artistes house comptent dans la programmation de cette année, c’est un choix ?
JORAN LE CORRE — Ce n’est pas un choix à proprement parler… Mais c’est vrai que nous songeons à dédier une scène à ce style pour les prochaines éditions. Les musiques électroniques fonctionnent par vagues. On sent parfois un renouveau de la trance, de la bass music, de la techno… La house fédère à nouveau énormément, une scène dédiée serait une bonne idée !
UNIDIVERS — Quels artistes êtes-vous particulièrement content de programmer cette année ?
JORAN LE CORRE — On peut dire que nous sommes très fiers d’avoir réussi à programmer Sven Väth ! Parce que c’est une légende de la techno à travers son label Cocoon, ses résidences, ses performances… Très heureux également d’avoir des artistes émergents comme Johan Papaconstantino, Oktober Lieber, un des premiers lives de KOMPROMAT, le premier d’Onyvaa, Columbine, Regal, la classe techno de Reinier Zonneveld…
L’été 2017, tous ceux qui sont tombés sur « Pourquoi tu cries?? », premier titre de Johan Papaconstantino, se sont probablement demandé : mais d’où sort ce chanteur vocodé, avec sa vibe orientale et ses sonorités électro-funk tout droit sorties d’un after à Athènes… ? Depuis, le Marseillais s’est progressivement dévoilé à travers quelques nouveaux morceaux, dont l’enivrant « J’sais pas ». À découvrir de toute urgence ! Il jouera le dimanche 14 avril au Tempo.
https://youtu.be/Yu3yNPHNYA8
Le terme russe « Kompromat » signifie « dossier compromettant ». Rien d’étonnant à ce que Vitalic et Rebeka Warrior aient choisi ce nom pour leur collaboration. Eux qui nous promettaient déjà « La mort sur le dancefloor » sont résolus à se compromettre à nouveau en duo, cette fois pour un projet électro-indus inspiré de la vieille techno berlinoise. Ils joueront le vendredi 12 avril au club sésame.
Californienne installée à Paris, ONYVAA est en train de se hisser parmi les grands de la scène techno européenne. Après s’être formée à la production à Amsterdam, la jeune femme crée son propre label, Passeport, pour s’offrir la possibilité de créer en toute liberté. Adepte d’une techno mentale aux textures organiques sans fioriture, ONYVAA insuffle une immense dose de fraîcheur et d’énergie dans chacun de ses sets. Elle jouera le samedi 13 avril au club sésame.
Véritable OVNI dans le monde du rap français, le collectif rennais Columbine a fait du chemin depuis le « fond de la classe » au lycée Bréquigny, où tout a commencé en 2014. Leurs visages ont changé. Mais surtout, ils assument désormais sans détour une sensibilité à fleur de peau. La maturité peut-être ? Columbine prend aujourd’hui toutes les libertés dans l’écriture et la production, comme pour balancer un espoir rageur à la face de leurs désenchantements. Ils joueront le vendredi 12 avril au grand hall.
Le Néerlandais Reinier Zonneveld a commencé le piano classique dès son plus jeune âge. Il découvre la musique électronique à 20 ans et, fasciné, fait l’acquisition de ses premières machines. Fort de ses précoces connaissances musicales, il crée sa propre musique : une techno aux basses puissantes augmentée de délicates mélodies de synthétiseurs. Travailleur acharné, il est repéré par les plus grands noms de la scène techno, sortant des morceaux sur les labels de Carl Cox et Richie Hawtin. Il jouera le samedi 13 avril au grand hall.
UNIDIVERS — Vous intégrez aussi la scène locale en programmant le collectif La Menuiserie en back to back avec Salut c’est cool. Comment est venue cette idée ?
JORAN LE CORRE — Salut C’est Cool fait parti des artistes que nous accompagnons. Ils ont donc beaucoup joué à Morlaix, que ce soit sur Panoramas ou pour nos organisations annexes… À force de venir ici, ils ont sympathisé avec le collectif La Menuiserie. C’était pour nous une évidence de les faire jouer ensemble ! Ils s’entendent bien, aiment les mêmes sons, ce devrait être un grand moment !
Salut C’est Cool, c’est avant tout l’histoire de quatre potes aux personnalités attachantes : James, Louis, Martin et Vadim. Sans aucun calcul ni cynisme, SCC construit sa carrière de manière hyper instinctive, créant son propre idiome musical quelque part entre techno, gabber, electronica et chanson dada. Avec leurs tubes « Techno Toujours Pareil », « Salam Aleykoum » ou « Tony Hawke », SCC a su prendre le poult de son époque jusqu’à devenir un véritable groupe générationnel. Ils jouent le vendredi 12 avril dans le grand hall et le samedi 13 avril dans le chapiteau en b2b avec La Menuiserie.
Hyperactif sur la région morlaisienne depuis cinq ans, le collectif La Menuiserie fait désormais parler de lui bien au-delà. À la tête du crew, on retrouve le producteur M.Tounu et ses mixes entre trap et gabber, l’IDM de Jacques & Edgar, la techno de Sergie ou encore Lori Booster, DJette passionnée de Jumpstyle. Et on en oublie, car le crew compte pas moins d’une dizaine de membres au total ! On les retrouvera en back to back avec Salut C’est Cool.
Morlaix, son pays, ses asso
UNIDIVERS — Le festival ne se limite pas au parc de Langolvas, pouvez-vous nous parler des événements satellites ?
EDDY PIERRES — Effectivement depuis son origine WART a toujours souhaité mettre en valeur le territoire du Pays de Morlaix et le centre-ville de Morlaix en particulier (le parc expo se situant en périphérie). C’est aussi l’occasion de laisser la place aux partenariats associatifs et culturels locaux : le festival du film court mais bref qui lance traditionnellement Panoramas une semaine en amont, street golf, expositions, Panoramas pour les Kids pendant le festival… Mais aussi les « Panoramiques » directement organisés par WART, à savoir des concerts dans les lycées ou dans des lieux atypiques du territoire, comme celui de Brigitte Fontaine cette année à l’hôtel des ventes.
Brigitte Fontaine est une artiste rare et singulière qui ne laisse jamais indifférent. Avec sa verve inimitable, elle manie sans cesse poésie et humour, vous plongeant dans une savoureuse ivresse surréaliste. De retour à Morlaix pour un concert, la chanteuse-écrivaine-comédienne présentera un spectacle à son image : hors norme. Elle jouera en duo avec le guitariste Yan Péchin à l’Hôtel des ventes de Morlaix le dimanche 14 avril à 17h30.
UNIDIVERS — Certains événements auront lieu au chantier du SE/cW pouvez-vous nous parler de ce lieu et du projet qui l’anime ?
EDDY PIERRES — Le SE/cW, c’est le regroupement associatif et la coopération quotidienne de trois structures culturelles : Le S pour le cinéma La Salamandre, le E & le C pour le théâtre de L’Entresort associé à la compagnie Catalyse, et le W de Wart. Nous avons choisi de nous unir pour penser ensemble un équipement culturel, lieu de vie, de création, de diffusion, de transmission et d’événements. Autour de ce projet, nous avons réuni de nombreuses collaborations pour élaborer un nouveau modèle d’équipement unique en France. L’architecte Loïc Julienne, associé à Alice Périot, Giulia Tellier (Construire/Paris) et Amélie Loisel (Laab / Lannion) ont su concrétiser cette alliance d’activités en concevant un équipement unique qui propose une multiplicité d’usages. Le SE/cW, d’ici une année désormais, ce seront : trois salles de cinéma (150/100/50 places), une salle de spectacle (1 000 places), des salles de répétitions, une librairie, un restaurant-bar, des bureaux… Mais dès à présent et depuis plusieurs mois déjà, le SE/cW est un chantier ouvert au public et une Cité de Chantier ouverte à toutes les rencontres et toutes les disciplines (Le SEW dans la Nuit, le Baluche Disco Club, les visites de chantier, des expositions…). Bien sûr, cette nouvelle édition du festival investira la Cité de Chantier du SE/cW via une rencontre publique, des visites de chantier, l’inauguration, une conférence mixée…
UNIDIVERS — En plus des nombreux bénévoles qui rendent possible le festival, vous sollicitez aussi un engagement inter associatif local ?
EDDY PIERRES — En effet, cette année sur 750 bénévoles, près de 200 sont engagés dans le festival à travers l’implication de leur association (associations de parents d’élèves, clubs sportifs locaux, association de retraité…). On essaie de développer le lien associatif depuis plusieurs années, car l’organisation d’un tel évènement nécessite de l’engagement et des bonnes volontés. Mais ça ne se limite pas à ça ! Le public de Panoramas est principalement jeune. En impliquant ces associations, l’idée est aussi d’attirer des publics différents. Ces partenariats permettent à des gens d’autres générations d’être présents sur le festival. Cette dimension est très importante, car c’est l’occasion d’établir des échanges intergénérationnels. Par exemple, l’association de soutien à l’école Diwan de Morlaix fait des crêpes au camping chaque année. Ce sont principalement des parents d’élèves. En passant du temps avec les festivaliers, c’est aussi le regard sur notre public qui va évoluer. Ça permet de lever certains a priori… C’est un enrichissement mutuel.
Ils sont près de 800. Ils ont de 18 à 80 ans. Ils veillent sur Panoramas en permanence. On les croise un peu partout, du soir au matin… Qui ça ? Les bénévoles ! Parmi eux, des membres d’assos morlaisiennes avec qui Wart a tissé des relations étroites.
Sans bénévolat, impossible d’organiser un festival !
UNIDIVERS — Merci Eddy Pierres et Joran Le Corre, on vous souhaite beaucoup de courage pour cette édition du festival Panoramas !
PANORAMAS #22