Samedi 29 septembre 2018, l’opéra de Rennes a ouvert en grand ses portes pour accueillir le public qui avait répondu en force présent à l’invitation du contre-ténor rennais Damien Guillon. L’organisation de cette soirée revient à l’association Les concerts de midi et à Olivier Légeret, lequel, promeut des manifestations musicales aux horaires atypiques : des concerts classiques « autrement » durant la pause de midi. En général sis à l’auditorium du Centre culturel américain, les concerts de midi se déplacent de temps en temps aux champs libres, au musée de Bretagne, ou, comme ce fut le cas samedi, à l’opéra.
C’était l’occasion de retrouver un ensemble dont nous avions déjà apprécié le travail l’an dernier, le très fameux « Banquet céleste » et son chef et chanteur Damien Guillon. C’était, pour être plus précis, le mardi 3 octobre 2017. L’ensemble baroque nous avait donné à entendre une belle interprétation du « Maddalena ai piedi di Cristo » de Antonio Caldara ». Cet Oratorio fut véritablement un temps fort de la saison musicale passée et l’enregistrement « live » réalisé ce jour-là, vient de se concrétiser sous la forme d’un nouveau disque désormais disponible chez les disquaires. À peine quelques mois après la sortie d’un remarquable travail sur Frescobaldi, on peut dire que notre contre-ténor breton et ses musiciens ne chôment pas.
Le programme en partie dédié au Cantor de Leipzig propose La cantate BWV 170 «Vergnügte ruh, beliebte seenlust ». Destinée à un chanteur solo, cette première œuvre est basée sur un texte poétique, puis un choral de Martin Luther. Damien Guillon nous en délivrera une interprétation pleine d’émotion et de retenue. S’en suivra un bel intermède musical mettant en scène un concerto pour deux hautbois et basson de Georg Freidrich Telemann exécuté de mains de maître par les solistes du Banquet céleste. Le concert continuera avec une nouvelle cantate, BWV 169 « Gott soll allein, mein herzen haben » au cours de laquelle Damien Guillon s’illustrera à nouveau par la dimension intérieure qu’il sait apporter à ces cantates religieuses. Ce sera l’occasion pour la chorale « résonance », dirigée par Olivier Légeret de lui apporter un soutien de qualité.
Le succès de ce bon concert est non seulement mérité, mais il est en plus un sujet de satisfaction. Impossible de ne pas remarquer que ce résultat est directement lié à la réunion de ce que les forces musicales de Rennes comptent de plus dynamique…le banquet céleste, les concerts du midi, l’opéra. Il n’y a pas de mystère, passion, dévouement et talent ont présidé à la réussite de ce travail et le public ne s’y est pas trompé.
De la belle ouvrage !
Le Banquet Céleste, en résidence à l’Opéra de Rennes, vous invite à lancer sa dixième saison avec la musique de Johann Sebastian Bach !
Bach naît le 21 mars 1685 à Eisenach, dans le Land de Thuringe. En mai 1723, Bach s’établit à Leipzig, où il composera la part la plus monumentale de son œuvre avant d’y mourir, le 28 juillet 1750. C’est à Leipzig que Bach compose en 1726 les cantates religieuses BWV 169 et 170. Destinées à un chanteur alto soliste, elles comportent toutes deux une partie d’orgue obligé. La première est fondée sur un texte d’un poète inconnu et sur un choral de Martin Luther chanté par un chœur ; le texte de la seconde est tiré des Gottgefälliges Kirchen-Opffer du poète allemand Georg Christian Lehms.