OUR NAME IS A FAKE, leur électro-rock ne blague pas !

Our name is a fake : le nom est rigolo, la pochette de l’album décalée… néanmoins l’électro-rock de ces discrets Rennais, loin d’une galéjade, remue les tripes autant que les jambes. Une belle manière de danser intelligent !

 

OUR NAME IS A FAKEDiscrets les Rennais de Our name is a fake le sont. Et bien plus que leur nom pourrait le laisser suggérer. Loin de vouloir faire le buzz, ils s’escriment à faire les choses en parfaite indépendance. Ils prennent le temps de réfléchir à la manière de ne pas forcément s’inscrire dans l’air du temps : celui de la communication vide et tous azimuts qui souvent prend le pas sur l’essentiel, la musique.

Faire le buzz puis s’éteindre, stars des hits parade se faisant supernova, l’industrie musicale a depuis longtemps quelques longueurs d’avance sur notre temps de plus en plus accéléré. Nombreux sont les artistes à en avoir fait, et à en faire encore les frais. Des fake, le marché musical en a commis tant et plus bien avant l’avènement explosif du terme. C’est précisément, semble-t-il, ce que les musiciens passionnés de Our Name is a Fake veulent exorciser. Forts de plusieurs années d’expérience et d’une pratique continue et désintéressée de l’art musical, les membres de Our Name is a Fake ont peaufiné durant deux ans les neuf titres de cet album éponyme. Sorti de l’usine il y a plus d’un an, l’album est disponible sur le site Bandcamp du groupe qui souhaite défendre cette efficace autoproduction sans autre diffusion que la scène. C’est d’ailleurs dans ce bain public que se révélera le mieux la sincère alchimie de ces compositions.

OUR NAME IS A FAKELes cinq de Our Name is Our Fake ont effectivement relevé un défi de taille, celui de parvenir à un équilibre délicat lorsqu’on se lance dans le mélange hommes/machines… Ne pas entrer dans un schéma, ne pas succomber aux charmes des succubes bien formatés d’une électro-rock trop concernée par une artificielle efficacité.

L’émotion et les subtilités des compositions sont ici toujours savoureusement préservées, même sur des chansons aux titres aussi apparemment calibrés que Down to the ground, Night Club ou Perfect Guy et son imparable structure disco-funky et un poil heavy. Réjouissants et révélateurs de l’esprit de l’album tout entier, ces morceaux modulant entre mélancoliques mélodies entraînantes – subtile électro mouvante et pop émouvante – se dévoilent hymnes dance équilibrés. Elles s’incarnent en une chair électrique claire obscure qui révèle le potentiel d’un groupe tout en rigoureuse souplesse, susceptible d’élever le niveau de transe inspirée et transpirante du genre en mêlant habillement (sans jamais tomber dans les facilités racoleuses) sons chaleureux et rythmiques chaloupés sans faux clinquant. Quant au tout récemment et joliment clippé Night Shaft, qu’en dire !? Douce puissance d’un New Order 2.0 ou réussite accomplie par un discret combo breton de tout ce que les Britanniques de Placebo ont toujours frisé sans l’atteindre jamais ? Gageons que l’avenir le chantera… sans contrefaçon !
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Our Name is a Fake est un groupe rennais électro-rock dont l’album éponyme de 9 titres est disponible ici 

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Thierry Jolif
La culture est une guerre contre le nivellement universel que représente la mort (P. Florensky) Journaliste, essayiste, musicien, a entre autres collaboré avec Alan Stivell à l'ouvrage "Sur la route des plus belles légendes celtes" (Arthaud, 2013) thierry.jolif [@] unidivers .fr

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