Paris. Annabel Winship shoes, des chaussures haute couture et artisanales

annabel winship

Dans une petite boutique aux teintes bleutées et rosées et aux allures de maison de poupées, au cœur de la capitale, Annabel Whinship propose depuis 2007 des chaussures allant du style “baby-doll” (femme-enfant) au style “workinggirl” (femme d’affaires). La créatrice conçoit ses collections selon son idéal : des pièces de qualité, éco-responsables, résistantes au temps et dotées d’une histoire.

La créatrice de mode Annabel Winship a ouvert sa boutique éponyme il y a bientôt 18 ans. Elle y vend des chaussures fun et artisanales, mais ce magasin so parisian (si parisien) offre-t-il vraiment des pièces uniques, haute-couture et portables ? Quel univers offre-t-elle avec ses créations ?

annabel winship

La carrière d’Annabel s’est construite petit à petit. Elle a d’abord fait des études de textile puis de stylisme à l’école parisienne Duperré et après l’obtention de ses diplômes, elle a commencé sa carrière comme assistante pour le magasin de lingerie Stella Cadente . Et c’est au bout de neuf ans chez Cadente qu’elle a commencé à s’interroger pour la suite : « Je me suis demandé ce qui m’attirait le plus, et les chaussures sont apparues comme une évidence. J’en avais déjà une collection personnelle de presque 300 paires ! », raconte-elle. Trouvant également que l’offre était pauvre, la marque de chaussures Annabel Winship a commencé à “polliniser” et se faire connaître du public en 2007 : « … j’ai commencé par vendre à des boutiques de chaussures ou de mode, et quelques années plus tard, j’ai ouvert ma boutique. Le e-shop (boutique web) est arrivé très vite après la création de ma marque, car ça semblait le moyen le plus évident pour toucher un public plus large », explique t-elle. Mais Annabel Winship, c’est aussi une boutique physique typiquement parisienne, purement locale et ouverte à tous : « À présent, je ne vend plus à d’autres boutiques, tout est centralisé dans la mienne et disponible en ligne. Je n’ai pas le projet d’ouvrir d’autres boutiques, car, au fur et à mesure des années, je me suis rendue compte que ça ne m’intéresse pas d’avoir une multinationale. Tout gérer à deux me convient très bien même si c’est beaucoup de boulot », clarifie t-elle.

À première vue, les chaussures colorées d’Annabel ont la particularité d’être d’une originalité sans faille, aussi chatoyantes que les souliers de Louisa Clark (héroïne du film Avant Toi, jouée par Émilia Clarke). Mais ces petites œuvres d’art destinées à vos pieds sont-elle trop précieuses pour être utilisé ou est-ce, a contrario, une aubaine pour mettre de la couleur à vos pieds ? Un accessoire indispensable qui peut même devenir vintage, dans le sens intemporel, en quelque sorte ? « J’aime l’idée qu’on est envie de collectionner mes chaussures, et j’ai quelques super collectionneuses, mais le terme « pièce de collection » ça fait un peu penser que l’objet va rester protégé derrière une vitrine… ce qui est hors de question ! Je veux que mes collections soient portées ! »

« Les chaussures, même très jolies, c’est fait pour marcher ! »

La créatrice propose des chaussures colorées et pratiques pour toutes celles qui veulent égayer leur quotidien. Comme beaucoup d’artistes, elle a su extraire d’une frustration une inspiration : « Contrairement aux vêtements, j’avais du mal à trouver mon bonheur entre les marques vraiment cheap, et les marques haut-de-gamme, mais destinées au red-carpet (tapis rouge, podium). Je voulais des chaussures portables, confortables, mais fun et colorées, alors comme je ne trouvais pas, j’ai décidé de les inventer. » Au début seule, Annabel s’est rapidement entouré pour faire tourner la boutique : « Faire toute la création, la production, la logistique, l’administratif, les factures, la communication et les clientes, ça devenait beaucoup ».

Annabel a aussi un certain idéal de mode qu’elle souhaite faire transparaître dans ses créations : « J’aime l’idée qu’un vêtement raconte une petite histoire, qu’il ait une valeur symbolique, et ça, ça n’existe pas dans la fast-fashion. On n’a pas besoin de changer toute sa garde-robe tout le temps… Personnellement, je privilégie les belles pièces, mais je les garde indéfiniment, les ¾ de mon placard a plus de 10-15-20 ans… ! Quand c’est bien fabriqué, ça dure. Je lutte au quotidien contre la surconsommation, la fast-fashion me désespère donc… », déclare t-elle.

« J’aime bien quand les clientes me racontent leurs anecdotes liées à leurs chaussures, quand elles me disent qu’elles leur donnent le sourire, c’est le plus beau compliment »

Telle une princesse de la mode, elle gère avec aisance son royaume à petite échelle… Son magasin ! Et elle fait en sorte qu’il reste un cocon douillet pour chaque cliente. Meublé d’une bibliothèque, d’étagères et d’un canapé, l’espace est habité par des meubles récupéré ici afin de donner l’impression de rentrer chez elle, dans son univers. « Ma boutique est un petit lieu de vie. Dès le départ, quand on a commencé à réfléchir à la déco, j’ai dit que ça ne devait pas ressembler à une boutique de chaussures ! »

« Ma boite va avoir 18 ans dans quelques mois, c’est donc une grande fille que je commence à bien connaître. Je n’ai pas de projets foufous, mais juste continuer à faire mon boulot avec le plus de cœur possible, en m’amusant… et en apportant cette petite étincelle de joie à mes clientes ! »

Boutique Annabel Winship –
24 rue des Vinaigriers, 75010 Paris.

Site Internet / Instagram

Article précédentQuimper. Noël laisse passer la lumière à partir du 6 décembre
Article suivantLe souffle poétique de Nicole Laurent-Catrice
Lucie Le Houezec
Journaliste, romancière & designer aimant voyager.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici