Coup de chien pour Patrick Balkany : son immunité parlementaire lui a été retirée le 18 mars. À la demande des juges Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon. Ces derniers soupçonnent le député-maire de Levallois et son épouse d’avoir caché au fisc notamment l’existence de deux somptueuses villas aux Antilles et à Marrakech.
Entre balkanisation des municipales et patrimoine livré aux chiens, chacun se fera sa propre appréciation des faits. Certains défendent Patrick Balkany mordicus, notamment ceux appartenant à la clientèle levalloise du député-maire. Il est vrai aussi que la poussée du Front national à l’approche des élections municipales 2015 n’est pas étrangère au lâchage unanime de ses collègues parlementaires de gauche comme de droite. Toutefois, il peut être utile de rappeler que le feuilleton Balkany sous forme de jeu de chien a débuté il y a déjà fort longtemps. Les mauvaises langues diront : dès son entrée dans la carrière politique. Rappelons seulement qu’il a déjà été condamné à quinze mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité en 1996 pour prise illégale d’intérêts. On aura donc un peu de mal à entendre sans tristement sourire sa comparaison du travail approfondi des juges d’instruction avec le fait « d’être jeté aux chiens et une sorte de justice en place publique qui rappelle les plus sombres heures de notre histoire ». Au demeurant, chien qui aboie ne mord pas. Alors, à tous ceux qui croient encore possible de moraliser la vie politique française, rappelons-nous que quand les chiens aboient, la caravane passe.
Texte : Nicolas Roberti
Dessin : Michel Heffe