Le festival Quai des Bulles propose 25 album à découvrir cet été

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recos quai des bulles bd

Voici les 25 bandes dessinées indispensables à vos lectures de l’été selon les prix Révélation ADAGP et Jeunesse Ville de Saint-Malo et Ouest-France. Parues entre le 1er juin 2024 et le 31 mai 2025, ces albums constituent la sélection officielle du festival Quai des Bulles 2025.

– PRIX QUAI DES BULLES –

Décerné par un jury de 9 lecteurs du journal Ouest-France, âgés de 18 à 35 ans.

Le nirvana est ici – Mikaël Ross (Seuil)
Tâm, quadragénaire dépressif, partage son quotidien avec Dennis, un colosse taciturne, dans une pension berlinoise étouffante. Un jour, ils découvrent un doigt humain dans un buisson. De là naît une enquête aussi absurde que poignante, où Berlin devient un labyrinthe existentiel. Ross mêle absurde kafkaïen, empathie, marginalité et critique sociale. Son style pictural, très coloré et expressif, évoque l’expressionnisme allemand. Destinée à un public adulte, cette BD interroge la solitude urbaine et le besoin de transcendance.
Pages 352 – Prix 25 €

Les météores – Jean-Christophe Deveney & Tommy Redolfi (Delcourt)
Une constellation de récits courts, parfois reliés, parfois solitaires, qui mettent en scène des figures en marge : clochards célestes, rêveurs, solitaires. Tommy Redolfi, connu pour ses noirs profonds et son dessin éthéré, offre une ambiance cotonneuse, entre mélancolie et onirisme. Le scénario de Deveney joue sur la fugacité, l’impermanence, les trajectoires inachevées. Une œuvre qui touche les lecteurs introspectifs, amateurs de récits chorals et d’atmosphères suspendues.
Pages 128 – Prix 20 €

Shubeik Lubeik – Deena Mohamed (Steinkis)
Dans un Caire imaginaire, où les souhaits peuvent être vendus et exaucés selon leur puissance (classe 1 à 3), trois récits s’entrecroisent : celui d’un vendeur de souhaits, d’une étudiante désabusée et d’une femme voilée persécutée. Cette fresque sociale, entre conte et satire, aborde la condition féminine, les inégalités sociales, la religion et la liberté individuelle. Le style de Deena Mohamed est limpide, presque naïf, mais très structuré. Cette BD est à la fois une fable morale et un manifeste féministe, destinée à un lectorat adulte et curieux de mondes politiques alternatifs.
Pages 160 – Prix 23 €

Hey Djo ! – Marzena Sowa & Geoffrey Delinte (Gallimard BD)
Djo, adolescent fugueur, erre dans une ville anonyme à la recherche de son frère disparu. En chemin, il découvre le graffiti, les sons de la rue, les visages du bitume. Marzena Sowa, connue pour ses récits autobiographiques (Marzi), écrit ici un récit sensoriel, social, lumineux. Geoffrey Delinte adopte un dessin fragmenté, nerveux, inspiré du street art, avec une narration rythmée par la musique et le silence. Pour ados et jeunes adultes sensibles aux récits d’émancipation.
Pages 112 – Prix 19 €

Première Dame – Didier Tronchet & Jean-Philippe Peyraud (Glénat)
Une actrice populaire, fantasque et libre, épouse par surprise le président et se retrouve propulsée dans l’univers compassé de la République. Tronchet revisite la politique à travers le prisme du burlesque et de l’utopie douce. Peyraud, dessinateur subtil et élégant, donne corps à cette satire à la fois tendre et corrosive. Une réflexion sur l’hypocrisie des institutions, mais aussi sur le pouvoir du rêve. Pour un lectorat adulte friand d’humour politique.
Pages 272 – Prix 26 €

De pierre et d’os – Krassinsky (Dupuis)
Adapté du roman de Bérengère Cournut, ce récit suit Uqsuralik, jeune Inuk séparée de sa famille par une fracture de banquise. Livrée à elle-même, elle apprend à survivre dans le Grand Nord, croise chasseurs, femmes chamans, esprits animaux. Le trait de Krassinsky, souple et naturaliste, évoque la gravure et la légende. Ce récit de survie et de spiritualité nous immerge dans un monde ancestral, sensoriel, et mystique. Accessible dès 14 ans, parfait pour les amoureux de la nature et des récits initiatiques.
Pages 208 – Prix 28 €

Sangliers – Lisa Blumen (L’Employé du moi)
Une influenceuse beauté, Nina, bascule dans un cauchemar numérique lorsque ses followers se retournent contre elle. Peu à peu, la forêt remplace le monde digital, et elle se décompose au contact du vivant. Lisa Blumen, avec son trait faussement naïf et ses couleurs brutes, construit un récit sur la disparition de l’ego, la violence symbolique et la réconciliation avec soi. Une BD radicale, très contemporaine, pour adultes sensibles aux questions d’identité numérique et de genre.
Pages 216 – Prix 33 €

Marcie – Le point de bascule – Cati Baur (Dargaud)
Caroline, la cinquantaine, récemment licenciée, s’invente un nouveau destin sous l’identité de Marcie, détective amateur à New York. L’enquête devient un prétexte pour réapprendre à vivre, à désirer, à se mouvoir dans un monde qui l’a rendue invisible. Cati Baur, déjà remarquée pour l’adaptation des Quatre sœurs, compose un récit plein de drôlerie, d’émotion, et de dignité. Le dessin est ample, dynamique, avec un soin particulier pour les expressions. Un roman graphique féministe, feel-good, et résolument humaniste.
Pages 144 – Prix 20,50 €

L’abîme de l’oubli – Rodrigo Terrasa & Paco Roca (Delcourt)
En Espagne, une femme entame une quête pour faire exhumer son père, exécuté par les franquistes et jeté dans une fosse commune. Entre reconstitution historique, témoignages et récits familiaux, Paco Roca signe un chef-d’œuvre de mémoire et d’humanité. Le dessin, d’une lisibilité parfaite, sublime l’émotion sans pathos. Une lecture incontournable pour qui s’intéresse à l’histoire, aux droits humains, à la mémoire des vaincus. Pour lecteurs exigeants et engagés.
Pages 287 – Prix 29,95 €

Beneath the trees, where nobody sees – Patrick Horvath (Ankama)
Patrick Horvath (Ankama) Un couple campe dans une forêt dense et peu à peu comprend qu’ils ne sont pas seuls. Le malaise grandit, insidieux, inexprimable. Patrick Horvath, venu du cinéma d’horreur indépendant, construit un huis clos saisissant d’inquiétude. Le dessin minimaliste, presque glacé, renforce l’atmosphère de menace diffuse. Un thriller graphique pour amateurs de tensions psychologiques et de récits nocturnes.
Pages 160 – Prix 22 €

– PRIX ADAGP / QUAI DES BULLES –

La Révélation de l’ADAGP / Quai des Bulles vise à valoriser et à encourager le travail des jeunes auteurs de bandes dessinées. Il récompense
un auteur ayant publié au maximum trois albums. Le prix ADAGP / Quai des Bulles est attribué par un jury composé d’artistes, de journalistes et de professionnels.

Jefferson – Antoine Ronzon (Gallimard BD)
Jefferson, hérisson paisible et lecteur assidu, découvre un cadavre chez son coiffeur et devient suspect. Aidé de son ami Gilbert, un cochon cynique, il enquête dans le monde trouble des humains. Antoine Ronzon adapte le roman jeunesse de Mourlevat avec élégance et tendresse. Le dessin anthropomorphe, délicat et expressif, évoque un univers à la Beatrix Potter teinté d’Agatha Christie. Accessible dès 9 ans, pour toute la famille.
Pages 128 – Prix 18,50 €

Le pêcheur et la salamandre T1 – Geoffroy Monde & Zoé B. Simpson (Dargaud)
Dans un monde aquatique, Loun, enfant orphelin, découvre Nahal, une salamandre magique. Ensemble, ils défient une malédiction ancestrale. Le trait sensible de Zoé B. Simpson, proche de la peinture, donne à cette fable des allures d’album illustré. Geoffroy Monde, expert en détournement poétique, insuffle humour, mélancolie et sagesse. Pour jeunes lecteurs et adultes adeptes d’univers oniriques.
Pages 80 – Prix 16,95 €

Golem nanny – Zimra (Drakoo)
ytha, jeune fille en deuil, reçoit un golem d’argile pour la protéger. Mais cette nounou magique cache une mémoire ancienne et farouche. Zimra, qui signe scénario, dessin et couleur, propose une fantasy douce, nourrie de folklore juif, d’émotion contenue et de dessins chaleureux. Un album à hauteur d’enfant qui aborde la perte, l’attachement et la transmission. Pour 8–12 ans et au-delà.
Pages 112 – Prix 19,90 €

Émilie Kado T1 – Antoine Dodé (de la Gouttière)
Émilie, collégienne, se retrouve plongée dans une nuit d’Halloween peuplée d’araignées géantes et de clowns inquiétants. Antoine Dodé joue sur les contrastes entre horreur et humour, utilisant un découpage énergique et un dessin anguleux, très expressif. Un récit sur la peur, mais aussi sur l’amitié et la confiance. Idéal pour les 9–12 ans.
Pages 112 – Prix 17 €

Mi-mouche T1 – Véro Cazot & Carole Maurel (Dupuis)
Colette, 11 ans, introvertie, découvre la boxe après la perte de sa sœur jumelle. Le ring devient l’espace d’une reconquête de soi. Véro Cazot signe un scénario tout en subtilité psychologique, tandis que Carole Maurel illustre la métamorphose intérieure avec délicatesse. Une BD forte, sensible, destinée aux préados, ados et adultes.
Pages 64 – Prix 13,50 €

– PRIX JEUNESSE VILLE DE SAINT-MALO –

Le prix BD jeunesse Ville de Saint-Malo vise à élire un ouvrage jeunesse. Il est attribué par un jury de lecteurs en milieu scolaire et est une opportunité de faire entrer la BD en classe en favorisant la lecture. Il sera attribué en décembre !

Cometa – Elie Huault (Les Humanoïdes Associés)
Cometa rêve des étoiles, construit sa fusée avec des bouts de ficelle et s’élance. Mais la chute est inévitable. Elie Huault mêle rêve et désillusion dans un récit contemplatif aux couleurs célestes. Un hommage à l’enfance, à l’imagination, et au besoin de partir. Pour enfants poètes et lecteurs rêveurs.
Pages 56 – Prix 15 €

Blanche – Maëlle Réat (Glénat)
Blanche, solitaire et hypersensible, se retrouve dans une forêt enneigée peuplée de mystères. Ce récit initiatique au dessin velouté évoque les contes silencieux, les émotions muettes. Maëlle Réat construit un univers proche de celui de Hayao Miyazaki ou Shaun Tan. Pour lecteurs préados sensibles à la nature et à l’imaginaire symbolique.
Pages 60 – Prix 14,90 €

Azur asphalte – Sylvain Bordesoules (Gallimard BD)
Malik, adolescent taiseux, découvre le skate comme moyen d’expression et de libération. Bordesoules excelle dans les scènes d’action fluides, et campe une ville étouffante comme décor mental. Une BD sur l’adolescence, l’exclusion, la beauté du mouvement. Pour lecteurs dès 12 ans.
Pages 56 – Prix 14,50 €

Adieu mon Royaume – Marcel Shorjian (6 pieds sous terre)
Marcel Shorjian (6 pieds sous terre) Une princesse et un meunier s’allient pour renverser un tyran grotesque. Marcel Shorjian, avec un dessin proche de la gravure, signe une fable politique à la fois absurde et profondément humaine. Un conte révolutionnaire pour adolescents et adultes.
Pages 72 – Prix 17 €

Grizzly jam – Alice Chemama (Dargaud)
Alice Chemama (Dargaud) Léa, ado timide, intègre un groupe de musique… composé d’animaux. Cette fantaisie musicale pleine d’entrain mêle humour et bienveillance. Alice Chemama joue avec les styles, les sons, les caractères. Pour enfants à partir de 8 ans.
Pages 56 – Prix 15,50 €

Yune – Camille Gobourg (Panthera)
Yune entre dans une forêt mystérieuse où vivent des esprits doux et capricieux. Camille Gobourg signe un album muet à la beauté picturale remarquable, entre conte zen et balade sylvestre. Pour les plus jeunes lecteurs et les grands amateurs de silence.
Pages 56 – Prix 14,90 €

L’enfer – Nicolas Badout (Sarbacane)
Robinson, perdu dans un au-delà surréaliste, croise des personnages absurdes : comptables de l’âme, anges syndiqués, philosophes déprimés. Nicolas Badout, avec un graphisme stylisé et satirique, interroge la culpabilité moderne avec ironie. Pour ados et adultes férus de BD métaphysique.
Pages 64 – Prix 16,50 €

Fantasy – Yoann Kavege (Bubble)
Otto, ado accro aux jeux vidéo, tombe dans un monde d’heroic fantasy délirant. Parodie généreuse des clichés du genre, cette BD joue avec tous les codes geeks avec autodérision. Idéal pour ados et jeunes adultes gamers.
Pages 56 – Prix 14 €

Ballades – Camille Potte (Atrabile)
Un personnage marche, rêve, s’arrête. Pas de dialogues, peu d’action : tout passe par les couleurs, les silences, les paysages. Camille Potte signe un poème graphique délicat, à lire lentement. Pour amoureux de la lenteur et de la contemplation.
Pages 48 – Prix 13 €

Love machine – Jeanne Kiviger (Sarbacane)
Zoé, ado introvertie, programme un robot de séduction. Mais la machine échappe à son contrôle. Jeanne Kiviger mêle drame adolescent et fable SF dans un style souple et expressif. Une BD touchante sur la solitude et l’apprentissage de l’amour. Pour ados et jeunes adultes.
Pages 56 – Prix 15,90 €