Nouvellement équipée de cinémomètres, la police municipale mènera désormais des contrôles de vitesse réguliers à Rennes. Un mal nécessaire tant certains usagers (parfois alcoolisés) de la route – automobilistes, cyclistes et utilisateurs de patinettes et trottinettes électriques – adoptent un comportement irrespectueux, voire dangereux, qui est à l’origine d’accidents et d’un sentiment grandissant d’insécurité chez les piétons. Faut-il le rappeler : la voie publique appartient à tout le monde en tant qu’espace républicain commun et partagé ; personne n’a à y imposer son empressement.
La police municipale rennaise a acquis deux cinémomètres de contrôle routier, appareils de mesure qui permettent de constater la vitesse de tout véhicule motorisé (l’appareil, un radar, détermine la vitesse en mesurant le temps mis pour parcourir une distance via de très courtes impulsions de lumière infrarouge). Après avoir été formés par des agents de la police nationale, les policiers municipaux procéderont à partir du mois de février à des contrôles de vitesse. Ils pourront constater les éventuelles infractions au code de la route et verbaliser.
Dans un premier temps, les policiers municipaux procéderont mensuellement à 3 ou 4 opérations de contrôle de vitesse à vocation pédagogique : les policiers municipaux en opération seront parfaitement visibles et procéderont si nécessaire à des rappels à la loi. Le premier objectif est donc d’agir en prévention et de promouvoir des comportements routiers raisonnables et respectueux de tout usager des voies communales. Cependant, dès lors que des infractions graves seront constatées (vitesse excessive mais aussi dépassement dangereux, non-respect du feu rouge, sens interdit…), les policiers municipaux procéderont à des verbalisations.
Les actions, ponctuelles, seront prioritairement organisées à proximité des établissements scolaires, dans les zones où de trop nombreux accidents sont constatés ou celles qui font l’objet de signalements récurrents de la part des habitants, y compris là où la vitesse est limitée à 30 km/h.
La mise en place de ces contrôles est de plus en plus partagé entre les piétons, les cyclistes et autres usagers des mobilités douces et les automobilistes. Le partage de la voirie et l’évolution des modes déplacements sont des sujets d’actualités forts.
La sécurité routière : un enjeu dans une ville qui se transforme
Par ces contrôles de vitesse, la Ville de Rennes entend renforcer sa lutte contre les accidents qui impliquent des piétons, des cyclistes et des utilisateurs de trottinettes. Cela est d’autant plus nécessaire qu’en matière de sécurité routière, la corrélation entre baisse de la vitesse et baisse de l’accidentologie est démontrée. La vitesse influe à la fois sur la capacité du conducteur à s’adapter aux situations rencontrées et sur la gravité lésionnelle. En cas de collision avec une voiture, les chances de survie du piéton sont de 85% lors d’un choc à 30 km/h et de seulement 20% à 50 km/h.
L’autre enjeu est d’accompagner la transformation des usages de la route, dans une ville qui promeut les mobilités alternatives à la voiture individuelle : marche, vélo, transports en commun… Ainsi, dans le cadre du plan de modération de la vitesse mis en œuvre depuis 2012, 75% des rues sont devenues des zones de circulation apaisée. Cela nécessite d’accompagner l’adaptation nécessaires des comportements de l’ensemble des usagers. Ces zones de circulation apaisées regroupent des rues (ou ensembles de rues) où des règlementations de circulation et des aménagements ont été décidés pour réduire le trafic motorisé et sa vitesse. Il s’agit, dans le centre-ville, de la zone de rencontre, de la future zone à trafic limitée (vitesse limitée à 20 km / h) et de l’aire piétonne (circulation au pas) et plus généralement des rues, quartiers où la vitesse est limitée à 30 km/h.
LE PROBLÈME DES TROTTINETTES ÉLECTRIQUES
- Le manque de visibilité : les trottinettes électriques sont petites, silencieuses et peu visibles pour les automobilistes. D’autant plus que la plupart des usagers de la route, ne pensent pas à vérifier consciemment leurs angles morts pour voir si des trottinettes s’y trouvent.
- Le manque de protection : contrairement aux voitures, les trottinettes ne disposent d’aucun carénage les protégeant de la chaussée. Enfin, bien que les autorités publiques recommandent fortement aux conducteurs de trottinettes de porter un casque, beaucoup d’entre eux ne le font pas.
- Des routes dégradées : Les défauts de la chaussée, tels que les inégalités, les nids de poule, les graviers et les débris, peuvent vous faire perdre le contrôle de votre patinette. L’utilisateur peut alors tomber ou être projeté hors du véhicule électrique. De nombreux accidents de trottinette surviennent lorsque les conducteurs tentent de contourner les défauts de la route ou les débris.
- Le manque de stabilité : Les roues de la trottinette électrique peuvent se bloquer lors d’un freinage d’urgence. Il également facile de perdre le contrôle du deux roues en raison d’un évitement soudain.
- La conduite en état d’ivresse : malheureusement, il est fréquent que les conducteurs de patinettes électriques conduisent sous influence d’alcool ou de drogues. C’est tout aussi illégal que n’importe quel autre type de véhicule, et tout aussi dangereux. Il est très fréquent de voir des personnes rentrer de soirées alcoolisées au guidon d’une trottinette électrique (une solution bien moins coûteuse qu’un taxi, mais bien plus dangereuse !).
LES TYPES DE BLESSURES SUBIES EN CAS D’ACCIDENTS DE TROTTINETTE ÉLECTRIQUE
- Les traumatismes cérébraux : Ils représentent 40% des visites à l’hôpital liées à la patinette électrique. Ses conséquences peuvent être notamment des pertes de mémoire, une invalidité partielle, permanente ou dans les cas les plus extrêmes : le décès.
- Les blessures de la moelle épinière (blessures au cou et au dos) : Une lésion peut entraîner une paralysie, une facture ou une luxation des vertèbres ou des dommages aux tissus et aux nerfs.
- Les fractures osseuses : Les fractures sont parmi les blessures les plus courantes en trottinettes électriques.
- Les blessures aux mains : Sans protection adéquate, elles peuvent alors subir de graves blessures, jusqu’à devenir inutilisables.