Dibar, c’est le prochain bistrot-cantine de quartier de la ville de Rennes. Situé place Thérèse Pierre, à deux pas du métro Jacques Cartier, le lieu est né de l’initiative de Léna, Jean-Marie et Olwen. Le trio a mis en commun sa fibre économie sociale et solidaire et ses valeurs respectives afin d’imaginer un lieu de restauration où partage rime avec solidarité, ouverture avec rencontre. Une campagne de financement participatif est ouverte sur la plateforme Kengo jusqu’au 30 novembre afin de les accompagner dans cette belle aventure sur le point d’éclore. Présentation du projet.
En breton, l’adjectif « dibar » signifie « dépareillé, exceptionnel, qui n’a pas d’équivalent ». Ce joli mot, c’est aussi le nom de la future “Cantine Bistrot Paillettes” de Léna, Jean-Marie et Olwen, dont l’ouverture est prévue dans le quartier Jacques Cartier courant décembre 2024. Gardez ce nom en tête, il se pourrait que son arrivée place Thérèse Pierre transforme ce lieu de passage en un lieu de vie et de partage. Tel est le souhait du trio en tout cas. On fait les présentations ?
Léna, associée et cogérante, portera la toque de la cheffe de cuisine. Éprise de passion pour cette discipline au fil de ses expériences bénévoles, elle s’est professionnalisée depuis un peu plus d’un an en travaillant à la guinguette de la Garden Partie (voir notre article) et au brewpub Bloom Pop (voir notre article). Pour Olwen, également associé et cogérant, c’est un peu comme un retour aux sources. Il a eu plusieurs expériences dans le service et la restauration. Il a notamment travaillé pour Jean-Marie au bar Papier Timbré pendant six ans et dans un établissement à Edimburg (Écosse). Jean-Marie, associé, a quant à lui rejoint rapidement l’aventure à ses prémisses, après qu’Olwen lui ait demandé son expertise. À l’origine des bars Papier Timbré et La Cour des Miracles, dont il ne fait plus partie aujourd’hui, il possède une grande expérience de gérant d’établissement. Il est aujourd’hui à la tête des éditions Goater qu’il a fondées.
Dibar prend sa source dans la fibre économie sociale et solidaire et les valeurs de partage et de solidarité du trio. « Ce que je veux dans mon activité pro, c’est prendre du plaisir dans ce que je fais, créer du lien social et participer à une vie de quartier, communautaire », déclare Olwen. « Je pense que c’est ce qui nous rassemble. » Tous trois souhaitent ouvrir un lieu de rencontre et de vie transgénérationnel, ouvert à tous et toutes, et accessible à toutes les bourses. « On ne veut pas avoir des tarifs prohibitifs pour une partie de la population. »
Dibar, cantine-bistrot-paillettes ?
Cantine-Bistrot. Deux mots qui définissent Dibar dans ce qu’ils inspirent de familial et convivial. Le commerce ne sera pas seulement un bar, mais aussi un lieu où se restaurer avec une carte exclusivement végétarienne. « On ne veut pas forcer les gens à devenir végétariens, mais leur proposer un lieu où manger végé dans l’idée de réduire leur impact environnemental, au moins pour un repas », précise Léna. Les recettes seront conçues à base de produits de saison et locaux afin de valoriser les producteurs et productrices de proximité. La carte évoluera dans la journée, et changera de manière hebdomadaire. « Le but est d’ouvrir un lieu qui suit la vie d’un quartier, du matin au soir, et de répondre aux besoins des personnes qui y vivent », ajoute Olwen. Le midi, la clientèle profitera d’une restauration sous forme de cantine, sur place ou à emporter, afin de s’inscrire dans la dynamique du quartier qui accueille une grande population de salariés en journée. L’après-midi, le lieu restera ouvert afin d’accueillir des activités pour les enfants, et toutes les personnes qui veulent passer pour un café. Le soir, la cuisine passe en mode tapas froides : tartinades, cakes salés, assiettes de fromage et « d’autres propositions selon mon inspiration du moment ».
Concernant les fournisseurs contactés, Léna parle de la Ferme de Quincé pour une partie des légumes et à DurabL pour l’épicerie sèche (voir notre article). Côté bar, la ligne sera identique : les gérants citent Biozh, marchand de bières artisanales et de cidres naturels, et Sain Bio Ose pour le vin. En termes de boissons non-alcoolisées, parfaites pour le début de semaine, le choix sera tout aussi diversifié : sera notamment proposé du kombucha ou du ginger beer à la tireuse.
Paillettes. La programmation culturelle et engagée reflètera les valeurs chères à l’équipe : l’ouverture, l’entraide, le partage et la solidarité. La population du quartier sera notamment invitée à organiser des animations. Événements familiaux – jeux de société, blind test, bingo -, rencontres littéraires et conférences côtoieront des moment plus festifs comme des concerts live et des dj sets. « La culture du drag nous intéresse aussi donc on aimerait réfléchir à des manières de la valoriser, sous des formes peut-être plus familiales que spectaculaires, en fonction de l’espace », informe Léna.
« Le côté militant se retrouve dans la carte, dans l’ouverture sur le quartier, mais aussi dans la manière dont on veut s’organiser », affirme Olwen. Le trio a choisi de faire de Dibar une SCOP, « un modèle engagé et d’avenir ». Peu répandue dans le milieu de la restauration, il existe déjà dans le paysage rennais La Reine de cœur (voir notre article). Société coopérative ouvrière de production, il s’agit d’une entreprise dans laquelle les salariés sont aussi ceux qui possèdent l’entreprise. « On veut montrer que, quel que soit le chemin économique, il y a moyen de faire différemment, de construire des modes de décisions collectives. » Son associée va plus loin : « On a aussi envie de favoriser l’idée de collaborer avec des SCOP ».
Après de gros travaux d’aménagement, notamment la construction d’une cuisine afin que la cheffe puisse faire opérer sa magie, place à la décoration. L’équipe est accompagnée par Quentin, un de leurs amis, dans la construction d’un mobilier sur mesure amovible afin de moduler l’espace en fonction de son activité. Le bois en sera l’acteur principal et apportera chaleur, authenticité et naturel. La cellule vide de 80 m2, tout inclus, prendra les couleurs de leur identité visuelle, réalisée par Pauline de l’agence Brut de Pomme, soit violet, mauve, pêche et crème.
La présentation n’est-elle pas alléchante ? Pour soutenir ce nouveau projet, une campagne de crowfunding a récemment été lancée sur la plateforme Kengo, avec un objectif de 10 000 €. Elle restera ouverte jusqu’à fin novembre. Selon l’objectif atteint, la somme aidera le trio à plusieurs niveaux : d’abord dans le financement de la tireuse, la sonorisation du lieu et l’acquisition de jeux de société pour des moments conviviaux à Dibar ; puis, l’achat de matériel pour la terrasse et une carriole pour les achats et livraisons à vélo. Si la campagne atteint 200%, le trio saute au plafond (sans le détériorer bien sûr), mais surtout fera intervenir un ou une artiste pour l’enseigne et potentiellement une fresque à l’intérieur. Les contreparties vont du badge aux couleurs de Dibar à l’atelier de dégustation cidres ou bières, en passant par un repas, un livre des éditions Goater ou un photoshooting avec le photographe Julien Marsault.
En attendant de profiter du soleil de la fin de journée sur la terrasse de 40 m2, suivez les avancées de Dibar dans la cour des grands en suivant les comptes instagram et/ou facebook. « Il reste juste à voir comment intégrer les paillettes dans la décoration », s’amuse Olwen. Et si les paillettes, c’était l’équipe et la future clientèle au final ?
Pour participer à la campagne de financement participatif : rendez-vous sur le site Kengo. Ouverte jusqu’au 30 novembre 2024.