Après avoir multiplié les concerts en Bretagne, en France et même en Europe, le quatuor rennais Djiin sort The Freak, son premier album studio, ce jeudi 14 mars. Un curieux mélange de rock psyché progressif bien agressif et de douces sonorités orientales posées par la harpe et la voix de Chloé Panhaleux. Une vraie réussite.
L’histoire du groupe démarre dans un café à Rennes. Surpris par le timbre grave de la voix de Chloé Panhaleux, le batteur Allan Guyomard, le bassiste Johann Godefroy et le guitariste Tom Penaguin l’invitent à une répétition. Elle apporte son instrument de prédilection : la harpe. Le mélange est parfait : Djiin est lancé. Ce jeudi, le groupe de stoner/psyché sort son premier album The Freak lors d’une soirée au 1988 Live Club à partir de 20 h. Avant cela, nous avons bavardé avec la chanteuse du groupe.
Unidivers — Comment appréhendez-vous la sortie de ce premier album studio ?
Chloé Panhaleux — J’ai un peu peur à vrai dire. C’est le premier album d’un groupe qui est plus live que studio. Je n’aime pas ça le studio, j’ai beaucoup de mal à chanter. En plus on l’a fait avec nos propres moyens, avec l’aide de Justin Nicquevert du studio Blue Anvil Sound de Rennes. Tous les contributeurs y ont vraiment mis du cœur. C’est pas mal de stress, car il y a beaucoup de choses à gérer lors d’une sortie d’album.
« L’album ? on a tout fait en deux mois »
Unidivers — Depuis combien de temps travailliez-vous sur cet album ?
Chloé Panhaleux — On y pense depuis environ deux ans. Mais nous avons tout fait en deux mois à partir de décembre dernier. On y a inclus trois morceaux inédits avec pas mal de titres récents qu’on a déjà pu jouer. Après, c’est difficile de définir notre musique. C’est assez expérimental on est dans le rock touareg et progressif avec des sonorités orientales. Notre bassiste est d’origine malienne et on est touchés par cette culture.
Unidivers — Comment composez-vous ?
Chloé Panhaleux — Généralement, Johann nous amène un riff de basse. Ensuite, chacun apporte une partie suivant sa personnalité et ça va très bien avec les paroles que j’écris. Les passages un peu plus décalés, c’est Tom. Et les parties plus énergiques et psychédéliques, c’est Allan. C’est pour cela que chaque morceau de l’album est lié, car chacun a mis de sa personnalité. Ce qui explique aussi l’aspect expérimental.
Unidivers — Le djin est une créature mythique de la religion musulmane qui prend le contrôle du mental des humains. C’est ce que vous faites ?
Chloé Panhaleux — Oui complètement. On est toujours dans l’esprit surréaliste. C’est ce qui explique la pochette de notre CD créée par Tessa Najjar, avec la chimère à tête de loup et de lion à queue de serpent et à corps d’aigle. Chaque animal représente un membre du groupe suivant sa personnalité. Johann c’est la force tranquille du lion, Allan l’aigle et le guide, Tom le serpent, car toujours à lâcher un commentaire juste qui calme tout le monde et moi une louve prête à protéger la meute. Pas évident à décrire !
« C’est important pour nous d’aller voir ailleurs ce qui se fait comme musique et comme type de festival »
Unidivers — Vous avez fait une tournée avant même la sortie de l’album. Ça vous a aidé pour sa production ?
Chloé Panhaleux —On a fait une petite tournée d’essai en France et en Allemagne. Cette expérience était très importante même si c’était beaucoup d’adrénaline et de stress. C’est là que tu sais si un groupe va s’inscrire dans la durée, c’est sur sa capacité à résister à une tournée. On a fait plusieurs dates avec d’autres groupes comme Glowsun ou Howard et surtout Fuzzy Grass, avec qui ça a bien accroché. On fait d’ailleurs la majorité de notre prochaine tournée avec eux. Ça nous a permis d’avancer, car le stoner-psyché est un petit réseau. On est partis assez tôt à l’étranger et surtout en Allemagne. C’est très lié à ma vie et je voulais absolument y emmener Djiin là-bas. Maintenant ce n’est pas terminé, on va en faire une autre à partir du 14 mars jusqu’au 9 mai toujours en France et en Allemagne, mais aussi en Belgique.
Unidivers — Cela voudrait donc dire que le rock n’est pas mort ?
Chloé Panhaleux — Il y a encore un énorme public, mais je constate qu’il est divisé en deux parties : l’une qui va toujours aux concerts, et l’autre, bien plus majoritaire, qui est un peu restée dans les années 1970 à acheter les CD et vinyles de l’époque plutôt que de rechercher les nouveautés. Après je remarque aussi que l’industrie musicale ne s’axe plus sur le rock. Déjà parce que ça marche moins bien que l’électro ou le rap, mais aussi parce qu’avec toute la législation, un groupe de rock c’est cher entre le groupe et le matériel. Un artiste seul c’est moins couteux. C’est le but de la soirée de l’association ERATO : promouvoir la scène rock. Ici à Rennes on a de la chance, car c’est une ville qui se bat pour garder vivante cette musique. Ce n’est pas le cas partout.
Unidivers — Parle-nous un peu du programme de ce soir…
C’est une soirée qui se passe au 1988 Live Club à partir de 20h ce jeudi. Trois groupes s’y produiront. Tout d’abord Maidavale, un groupe psychédélique formé par quatre Suédoises, Djiin où nous jouerons tous nos nouveaux morceaux et Howard, avec qui nous avons déjà tourné, qui est un groupe parisien avec un orgue à la place de la basse. L’entrée est à 12€.
Release Party : Jeudi 14 mars à partir de 20 heures au 1988 Live Club. 10 € en prévente, 12 € sur place.
Djiin — The Freak : Disponible le 14 mars. 5 € le CD et 20 € le vinyle en précommande lors de la soirée.
Genre
Stoner psychédélique
Membres du groupe
Chloé Panhaleux – Lead Vocals / Electro Harp,
Johann Godefroy – Bass / Backvocals,
Tom Penaguin – Guitar/ Backvocals,
Allan Guyomard – Batterie/Backvocals
Ingénieurs son : Justin Nicquevert
Technicien vidéo : Florent Allain
Graphiste : Amandine Panhaleux et Tessa Najjar