Dans le cadre de la 11e édition du « Mois de l’ESS », les 2èmes Rencontres de l’Économie Sociale et Solidaire de Rennes ont eu lieu samedi 10 et dimanche 11 novembre 2018 aux Ateliers du Vent. Entre ateliers, débats, concert et marché des créateurs, les visiteurs ont pu découvrir ce qu’était l’ESS grâce à des professionnels bretons venus de champ d’activités professionnelles différents. Compte-rendu de la journée du samedi.
« L’Économie Sociale et Solidaire, on en entend beaucoup parler, mais on ne sait pas toujours ce que c’est » . Qu’il s’agit de l’acronyme ESS ou de l’Économie Sociale et Solidaire, le sujet semble de plus en plus sur les lèvres depuis quelques années, mais « difficile de se faire une idée concrète de ce qu’elle représente à notre échelle » s’interroge Valérie qui a décidé de consacrer un an de sa vie à une action de mission civique.
En tout cas, étant donné la foule qui s’est pressée le week-end du 10 novembre 2018 aux Ateliers du Vent, la phrase d’accroche du programme pour les 2èmes Rencontres de l’ESS de Rennes a visiblement séduit plus d’un Rennais.
Toutes les générations se sont rassemblées autour de cet événement destiné à faire connaître et promouvoir ces entreprises bretonnes qui « ont à cœur que leur travail ne soit plus seulement au service de l’économie, mais également du social ». Parallèlement aux rencontres et débats du rez-de-chaussée, le premier étage accueillait les ateliers, les partenaires et un petit marché de créateurs.
Entre les pluies torrentielles et les éclaircis soudains, un chaleur irradiait des Ateliers du Vent et illuminait le ciel mitigé de Rennes. Une ambiance pleine d’entrain partagée autant par la les professionnels que les visiteurs.
Rencontres avec ceux qui font l’ESS
Les sièges vides de l’« espace de coopération » ont rapidement été remplis pour la première rencontre à l’ordre du jour : « l’ESS bouge à Rennes ». Un constat qui confirme l’engouement pour l’événement. Cinq représentants de cette nouvelle vague économique – l‘ESAT Hors les murs de Betton, La Grenouille à grande bouche, Au P’tit Blosneur, Ti Grains et le collectif Agriculteur de la Prévalaye – ont discuté de leurs projets innovants et de leur intégration à l’échelle territoriale. Les visiteurs ont ainsi eu un bel aperçu (même s’il reste minime comparé à l’éventail complet) de ce qu’était l’ESS à Rennes.
L’ESAT Hors les murs de Betton accompagne les personnes en situation d’handicap dans leur quotidien et leur insertion dans la vie professionnelle. A été projeté le projet réalisé en collaboration avec l’artiste Frédérique ODYE et cinq femmes de l’ESAT Hors le murs de Betton de l’ADAPT autour de l’handicap visible et invisible.
« C’est leur création et ce qu’elles veulent faire savoir sur l’handicap »
Un court-métrage émouvant qui laisse la parole à cinq femmes autour d’un projet qu’elles ont su pleinement saisir.
Pour les propriétaires de l’épicerie 100 % vrac et équitable Ti Grains, « il est essentiel de s’intégrer au niveau local, d’où la localisation actuelle de la boutique au quartie des Gayeulles et non dans le centre – ville ». Privilégiant le zéro déchets, Ti Grains a été fondé afin de donner envie de se retrouver autour du produit. Le P’tit Blosneur fait quand à lui appel aux compétences diverses des habitants du quartier du Blosne afin de développer sa conciergerie solidaire, de l’entraide de quartier à prix libre (avec un minimum de 3 €) « Nous nous arrêtons là où commence le travail d’un professionnel ».
Dans un tout autre domaine, le collectif Agriculturel de la Prévalaye est venu parler de La Basse Cour, projet lié au territoire préservé et agricole situé à proximité directe de la ville. En réponse à l’appel à projet lancé pour la valorisation de cette parcelle de terre, le collectif est en lice pour devenir les futurs voisins de La Ferme Permagraines et du Jardin de mille pains.
Dans une démarche sociale et solidaire, où la question de l’homme et de l’environnement est au cœur du développement, le collectif s’implante dans le territoire en impliquant les citoyens dans la dynamique du lieu. « La Basse Cour sera un restaurant qui se fournira dans le jardin d’à côté – ce qui privilégie le circuit ultra-court, mais ce sera également un bar guinguette le soir et une programmation culturelle le week-end ».
Chacun leur tour, les intervenants ont répondu à l’ultime question : l’Économie Sociale et Solidaire en quelques mots ? « Des projets collectifs afin de créer et développer un lien social » ; « entreprendre et agir autrement pour un monde plus propre » ;« Montrer un visage plus positif de l’économie » ; « Travailler avec l’idée d’une communauté, créer un autre rapport aux institutions ».
Ateliers faire soi-même ou comment mettre la main à la patte !
Entre les ateliers culinaires (fabriquer son four solaire, faire son premier Buddha Bowl), les ateliers de loisirs créatifs (fabriquer son calendrier de l’Aven réutilisable (période oblige) et ceux de jardinage (faire son jardin aromatique insolite), les propositions étaient toutes plus intéressantes les unes que les autres. Rapidement pris d’assauts – l’énergie des animateurs enthousiastes à l’idée de partager un savoir-faire y est sans pour quelque chose – Unidivers a rejoint les amoureux de la nature le temps de l’atelier jardinage insolite.
Gaël Lorin, chargé de mission développement durable et bénévole chez les Incroyables comestibles, a initié les participant.e.s au jardinage de plantes aromatiques en ajoutant une touche d’insolite. Bottes de pluie d’enfants, casseroles en cuivre ou pot en terre cuite, les participants ont choisi à tour de rôle une plante aromatique (oseille, curry, coriandre…) et un contenant avant d’écouter les conseils avisés de Gaël sur la manière de rempoter une plante et son entretien, selon la famille et le contenant sélectionné.
Un atelier convivial où l’entraide entre participants était de mise. Une belle image de ce qu’est l’économie sociale et solidaire…
L’Économie Sociale et Solidaire dans Rennes Métropole en chiffre :
– 2000 entreprises
– 25 000 salariés
– 13 % de l’emploi
Des chiffres en hausse constante notamment grâce à la mise en place de jeunes sociétés dans le domaine de l’Économie Sociale et Solidaire.