Le Triangle ouvre sa nouvelle saison culturelle sur les chapeaux de roues ! Dès le samedi 6 septembre 2025, la Cité de la danse convie le public à un moment de fête et de convivialité. Prolongement de la fin de saison, cet événement introduit une programmation 2025-2026 encore plus fidèle aux valeurs du lieu : accueil, partage et découverte.
Les couleurs solaires de l’identité visuelle du Triangle reflètent la volonté de prolonger l’esprit de fête et de générosité insufflé par le Défilé Fantastique la saison passée. Par la joie et l’enthousiasme, la Cité de la danse entend offrir un réconfort face à la morosité ambiante, aux restrictions budgétaires (en Bretagne, la diffusion accuse un recul de 44 % cette saison par rapport aux précédentes, conséquence des coupes imposées aux lieux et aux compagnies) et au climat politique délétère.
Malgré ce contexte, le Triangle maintient le cap et propose une programmation dense : 21 spectacles et 41 représentations composent la saison 2025-2026, avec toujours une attention particulière portée à l’accessibilité. Le coup d’envoi aura lieu dès la présentation de saison, vendredi 12 septembre, au bistrot de quartier Dada. Fidèle à son identité, le Triangle revendique une programmation guidée par l’accueil, le partage et la découverte.

Corps en fête, corps en lutte…
… avec Matière(s) première(s) d’Anne N’Guyen (compagnie Par Terre), mercredi 5 et jeudi 6 novembre. « La danse va s’installer pour ne jamais s’arrêter, portée par l’exaltation trépidante de six interprètes. » Inspirée des danses traditionnelles africaines (Côte d’Ivoire, Congo, Cameroun, etc.), l’écriture brute et virtuose d’Anne N’Guyen croise les esthétiques dans un ballet politique sur la décolonisation. « À travers ce langage des corps, on lit les signes de la domination : celle des colons qui veulent posséder les esprits, des régimes militaires qui pillent les richesses, ou encore des hommes qui dominent les femmes », analyse Patrice Le Foch, directeur du Triangle.
A travers une bande-son qui alterne électro, rap et musiques afro-cubaines, la chorégraphe ouvre une voie vers « l’effacement de la honte au profit de la fierté ».
On change d’univers avec War(m) d’Olga Dukovna, jeudi 19 mars 2026, dans le cadre des festivals Le Voyage en Ukraine et Monde.s # du Théâtre de L’Aire Libre. Cette soirée-événement déclinera plusieurs pièces de l’artiste ukrainienne, installée depuis longtemps en France.
D’abord un Corps de ballet surcyclé avec les élèves du Conservatoire de Rennes, reprise du Lac des cygnes qu’Olga avait revisité en solo. « Il y a cette confusion, ou plutôt cette domination russe sur les Ukrainiens, quant à la paternité de l’œuvre », commente le directeur. Puis Korowod, « une pièce qui flotte entre formel et humain, entre réel et magique, entre corps mécanique et corps vivant ». Enfin, Crawl, qui associe hip-hop et danses traditionnelles ukrainiennes. La soirée s’achèvera par un DJ set.

Question des représentations…
… du corps et du handicap avec Starting with the Limbs d’Annie Haneuer (19 et 20 novembre), du genre avec Tendre Carcasse d’Arthur Perole (8 avril 2026), et de l’altérité avec An immigrant’s Story de Wanjiru Kamuyu.
La chorégraphe Wanjiru Kamuyu a vécu en Afrique, aux États-Unis et en Europe. À partir de son parcours d’exil et de migration, elle témoigne de cette multiplicité d’influences – classique, butô, contemporain – pour interroger ce qui est perçu comme étranger. Sans être autobiographique, la pièce esquisse un récit marqué par son expérience. « On retrouve des étapes de sa vie, doublées en langue des signes et en audiodescription. »

Invitation à la rêverie et à la légèreté…
… avec Le Poisson qui vivait dans les arbres de Sylvain Riéjou, artiste associé au Triangle de 2021 à 2023, en coréalisation avec Lillico dans le cadre du festival Marmaille.
Si le titre évoque, par hasard, les contes enfantins de Luis Sépúlveda, il renvoie en réalité à un livre du comédien, auteur et illustrateur jeunesse Hervé Walbecq, présent sur scène avec Sylvain Riéjou. Le 17 octobre prochain, la création réveillera la fantaisie de notre enfant intérieur : dans cette épopée dansée et dessinée, animaux et humains harmonisent leurs langages et se mettent à danser ensemble. « Ensemble, ils vont esquisser un monde à partir d’une feuille qui s’envole. »
(Re)vivre un monument de la danse contemporaine…
… avec Rosas danst Rosas d’Anne Teresa de Keersmaecker, en coréalisation avec l’Opéra de Rennes, du 19 au 21 mai 2025. Peut-être le nom ne vous dit-il rien, mais ses mouvements, eux, vous sont familiers : la chorégraphe a été plagiée par Beyoncé dans son clip « Single Ladies ». Le Triangle et l’Opéra invitent à redécouvrir ce jalon de la danse contemporaine : « Une conjugaison de gestes abstraits et quotidiens, en boucles répétitives et minimalistes, qui définissent l’écriture singulière de la chorégraphe. »
Le Triangle proposera aussi un Re:Rosas avec Nathalie Salmon. Dans cet atelier, du lundi 2 février 2025, les participants apprendront à danser leur propre version de Rosas danst Rosas, présentée le jeudi 21 mai à 19h, juste avant le spectacle.
Lancement des enquêtes sensibles
En réponse à un contexte budgétaire contraint, le Triangle souhaite aussi renforcer ses liens avec son territoire, « un territoire en pleine mutation, parfois mal perçu ». Tout au long de la saison 2025-2026, il mènera de nouvelles démarches d’écoute et de veille, en allant à la rencontre des habitants du quartier. « L’objectif est d’installer un esprit collaboratif, de mettre en lumière les ressources, difficultés et enjeux du territoire, et de penser les projets à venir. » Ces enquêtes donneront la parole aux habitants sur leur rapport à la danse, leurs lieux et manières de danser, afin d’imaginer ensemble les initiatives de demain.
Samedi 6 septembre, lors de la fête des associations, le Triangle tiendra un stand et animera la première étape de cet atelier d’enquête sensible. D’autres rendez-vous suivront : samedi 4 octobre pour le Focus Fuck #2 et mercredi 8 octobre lors de la Boom de rentrée.
Retrouvez l’intégralité de la saison 2025-2026 et des ateliers sur le site du Triangle
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