Du vendredi 4 au dimanche 6 septembre 2020, le collectif FAIR-E donne carte blanche à quelques grandes figures du hip hop afin de partager à plusieurs voix une histoire écrite à plusieurs mains. Entre le Garage et le CCNRB – Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne, six pionniers des danses hip hop entrent dans la danse. Mais avant, petit retour sur les origines de la culture hip hop…
New-York, berceau de la culture hip hop. Nous ne connaissons pas précisément sa date de naissance, mais nous savons que la culture hip hop émerge dans les ghettos américains du Bronx dans les années 70 (source). Elle naît dans un lieu où cohabitait un melting-pot de cultures et d’influences musicales riches et diverses : le funk, le disco, la salsa et le jazz étaient les musiques et danses pré-dominantes dans cet arrondissement new-yorkais et les communautés essentiellement afro-américaine, portoricaine, des Caraïbes et d’autres pays latinos.
La culture hip hop s’inscrit à la fois dans la continuité et la rupture avec la musique noire américaine, le funk et la soul. Dans la continuité, car elle répond au contexte socio-économique des communautés afro et latino-américaines des années 60, héritière des protestations sur les conditions de vie des Afro-américains dans le quartier du Bronx. En rupture, car cette jeunesse non-instrumentiste se réapproprie ces musiques en dehors des circuits habituels de la production musicale (source).
Le mouvement hip hop est indissociable des blocks parties, « fêtes de quartier ». Dans les rues fermées par des barricades, les habitants se rassemblaient et dansaient au rythme des morceaux de musique disco, soul, rock et funk. Il s’agit au début d’un moyen d’expression dépeignant les revendications de la jeunesse noire américaine… Contrairement aux anciens styles de musique afro-américains, la voix de ces jeunes défavorisés minés par les discriminations sociales, économiques et politiques de l’époque, se calque aux codes de la rue et exprime la vérité sur leurs conditions de vie, sans filtres. La culture hip hop naît de cette ébullition, cette envie folle de conquérir le monde pour se faire entendre. Dans un entretien accordé à Downwiththis, le journaliste français Bernard Zekri se souvient : « Il y a surtout cette énergie qui est explosive, avec ces types qui veulent bouffer le monde ! Je suis au milieu de tout ça, une espèce de gentil blaireau et je me dis « Waouh » (rires) Les mecs déménagent ! Il y avait cette danse étonnante, avec les mecs qui tournaient sur la tête, on n’avait jamais vu ça ! L’art du mix, pareil, le scratch (…) Ils réinventaient le monde. » (source).
La popularité de la culture hip hop grandit dans le pays avant de passer les frontières et de rafler avec énergie le monde entier au point de devenir une culture urbaine importante.
Encore aujourd’hui, beaucoup ont une vision parfois étriquée du hip hop et cantonne cet ensemble culturel riche, véritable art de vivre, au Rap. Cette expression musicale ne représente cependant q’une discipline parmi les cinq existantes : le Djing, le Emceeing (ou MC-Ing, aujourd’hui le Rap), le Graffiti, le Break (ou b-boying) et le Beatboxing. Des disciplines apparues avant l’émergence de la culture hip hop, mais intégrées dès la naissance du mouvement.
La culture hip hop débarque en France en novembre 1982. Et en 1984, Sidney anime la première émission de Hip Hop sur TF1.
Millésime, des pionniers de danses hip hop au CNNRB et au Garage
« Témoins et acteurs de notre époque, dépositaires d’un avant qui nous a nourri, nous incarnons à notre tour cette french touch qui nous engage à réinterroger en permanence notre pratique et à inventer au quotidien, de nouvelles façons de créer, de penser l’art, de concevoir l’altérité. À ce titre, il nous semble aujourd’hui essentiel et naturel de rendre lisibles et visibles nos héros invisibles. », souligne le Collectif Fair-e dans son invitation à l’événement Millésime.
En œnologie, le millésime définit une année vinicole particulièrement exceptionnelle. Cette appellation est un repère important pour apprécier la qualité d’un vin… La comparaison ne peut être que manifeste. Pendant trois jours, le collectif Fair-e invite le public à rencontrer « ces personnalités artistiques qui ont marqué notre histoire collective et nous ont permis aujourd’hui d’être également les passeurs d’un art émancipateur et riche de son histoire. ». Entre break, jazz rock ou encore locking style, l’équipe du CCNRB donne carte blanche avec ces inspirateurs d’une génération de danseurs et professeurs : Aktuel Force, Boogie Lockers, O’Posse, Wanted Posse, le collectif Jeu de Jambes et des héritiers de Francis Mbida. Chacun à sa manière s’est inscrit dans ce tourbillon chorégraphique, a enrichi les danses hip hop de sa vision artistique et poser sa pierre à l’édifice. En proposant cette carte blanche, le collectif Fair-e semble vouloir rendre hommage et remercier ces personnalités qui ont jalonné leurs parcours artistiques et qui leur ont permis au final de continuer d’écrire l’histoire…
Au programme : conférences, performances, ateliers, cypher, brunch, jam, DJ set.
PROGRAMMATION :
VENDREDI 4.09
19h – 21h30 : Aktuel Force – St Melaine
SAMEDI 05.09
10h : Francis Mbida – St Melaine
15h : Battle kids – St Melaine
20h : Wanted Posse – Le Garage
23h : DJ set
DIMANCHE 06.09
10h : Initiation danse hip hop – Le Garage
11h : O’posse – Le Garage
14h : Collectif Jeu de jambes – Le Garage
15h30 : Boogie Lockers – Le Garage
St Melaine : 38, rue St Melaine 35000 RENNES
Le Garage : 8, rue Yvonne et André Meynier 35000 RENNES
Gratuit, sur réservation
02 99 63 88 22
info@ccnrb.org
www.ccnrb.org
Restauration et bar sur place.