Le personnel du Théâtre National de Bretagne mobilisé contre la réforme des retraites a invité aujourd’hui mercredi 21 mars 2023 à 13h les acteurs et actrices de la scène culturelle rennaise à une assemblée générale dans le but de définir des actions communes à l’occasion de la journée de mobilisation nationale prévue demain jeudi 23 mars 2023. Un appel à la grève des différents acteurs culturels, à la fermeture des lieux culturels ainsi qu’à un cortège commun a été voté à la majorité des présents.
Un peu partout en France des structures culturelles s’engagent dans la lutte contre la réforme des retraites. Rennes ne fait pas exception. Si les centaines d’associations culturelles de Rennes, notamment institutionnels, s’organisent chacun à sa manière, le personnel du TNB souhaite donner un nouveau relief à la mobilisation, une dimension sectorielle et collective. Dans ce dessein, une partie de l’équipe salariée a invité mercredi 22 mars les professionnels de la culture rennaise à se réunir dans la salle Serreau. Une centaine de personnes a répondu présent. Objectif : s’organiser pour la grève nationale de demain, jeudi 23 mars 2023.
Parmi les présents, des membres de Comptoir du doc, des Transmusicales, l’association de scénographie C’est Déjà demain, l’Antipode, le cinéma Arvor, l’Opéra de Rennes, les Ateliers du vent, le Triangle, la maison d’édition Poncerq et quelques intermittents, indépendants et artistes comme Bruno Geslin dont le spectacle Le Feu, la fumée, le soufre (Edouard II) est prévu demain soir.
Thibault Mazière, projectionniste au cinéma du TNB, a débuté un discours à l’assemblée en informant que sa structure arrêterait ses projections demain à 17 h. Puis, pendant ue bonne heure, des professionnels se sont succédé afin de rendre compte de la situation dans leur structure et proposer des idées pour s’organiser en commun. Par exemple, le Triangle a volontairement annulé la semaine dernière deux représentations et mis en place un dispositif qui permet aux recettes de ces annulations d’abonder une caisse de soutien aux grévistes si le spectateur ne réclamait pas de remboursement. Dans cet esprit, la CGT Spectacle a d’ailleurs mis en place une caisse de solidarité des travailleurs et travailleuses du spectacle, du cinéma et de l’audiovisuel, ouverte à tous et toutes, syndiqués ou non.
Le principal sujet concernait la tenue ou non des spectacles prévus jeudi 23 mars 2023. « La question se pose de savoir si on maintient le spectacle prévu demain soir », se demandait le directeur technique de l’Opéra de Rennes. En fin d’assemblée, l’appel à la grève et à la fermeture des lieux culturels a été voté à la majorité. « Nous rejoignons le mouvement interprofessionnel et appelons à le poursuivre et l’amplifier jusqu’au retrait de la réforme des retraites », pouvait-on lire dans le communiqué de presse.
Sur une proposition d’une salariée de l’Arvor, un cortège commun a également été voté à la majorité afin de montrer qu’au-delà des annulations, des acteurs culturels rennais descendent aussi dans la rue.
Bien que cette réunion et cet appel aient lieu un peu au dernier moment, les structures, salariés, intermittents et indépendants, associations, subventionnées ou non, sont invités à se réunir devant le TNB jeudi 23 mars à 10 h 30 avant de rejoindre le cortège place de Bretagne. Après la mobilisation, une nouvelle assemblée générale devrait avoir lieu toujours au TNB.
Pour autant, serait-il raisonnable que tous les lieux culturels ferment ? N’y aurait-il pas un solution alternative de sensibilisation qui n’impacterait pas les artistes et intermittents ? Les conséquences d’une fermeture diffèrent selon le type, la taille et le modèle économique de chaque structure. On pense notamment à celles qui ne bénéficient pas de subventions tout autant qu’aux Champs libres, avec sa bibliothèque, son musée, son espace des sciences, son espace vie du citoyen (qui réconforte et donne un accès aux médias à tant de personnes) et où se déroule cette semaine le festival Nos futurs. Par temps de crise, no future pour nos futurs ?