Tanger – Aujourd’hui, quatre jeunes femmes de vingt ans travaillent pour survivre le jour et vivent la nuit. Toutes quatre ouvrières, elles sont réparties en deux castes : les textiles et les crevettes. Leur obsession : bouger. « On est là », disent-elles. De l’aube à la nuit, la cadence est effrénée, elles traversent la ville. Temps, espace et sommeil sont rares. Petites bricoleuses de l’urgence qui travaillent les hommes et les maisons vides. Ainsi va la course folle de Badia, Imane, Asma et Nawal…
Sur la planche raconte le quotidien de jeunes filles à Tanger au milieu du chaos. Un chaos qui se retrouve dans l’œuvre elle-même. Étonnamment, son imperfection formelle sert l’adhésion à l’actualité ambiante.
Une énergie folle, des personnages explosifs, une ambiance poétique, voilà les éléments qui émaillent des méandres majestueux. En forme d’accompagnement mélodieux, une parole diffuse la justesse de ses mots. La répétition des actes interprète une sorte de ballet impérial, à chaque fois le même acte et pourtant différent.
Au plan du style, le sobre et le singulier sont au service du cheminement vers un sens profond. Aucun misérabilisme, aucune retenue, la seule direction est la route la plus droite.
Ce n’est pas difficile : Tanger offre un décor magnifique et sauvage, un cadre parfait pour un point de vue réaliste et radical. On regrettera toutefois un manque d’émotions, voire de folie solaire.
Un joli bijou, mesdemoiselles.
David
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février 2012 (1h 46min), réalisé par Leïla Kilani avec Soufia Issami, Mouna Bahmad, Nouzha Akel
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