Le Tilliacum festival enracine les musiques électroniques à Teillé

La cinquième édition du festival Tilliacum se déroulera au parc monumental Teillé-Mouzeil (Loire-Atlantique) les 26 et 27 août 2022. Organisé par l’association du même nom, l’événement se veut le miroir de la diversité des musiques électroniques. Pour la première fois, artistes locaux, nationaux et internationaux de talent seront répartis sur quatre scènes pour un moment de fête et de rencontre des publics en milieu rural.

1700 âmes vivent à Teillé, petite commune du département Loire-Atlantique à 30 minutes de Nantes. 1700 habitants et un festival. Après deux années d’absence, le festival des musiques électroniques Tilliacum revient pour une cinquième édition le dernier weekend d’août et évolue dans un tout nouveau format. Les douze membres actuels de l’association et 350 bénévoles accueilleront jusqu’à 10 000 festivaliers au parc de sculptures monumentales Teillé-Mouzeil pour deux jours de son répartis pour la première fois sur quatre scènes.

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Edition 2019 © Frenshoot

L’histoire du festival Tilliacum, Teillé en latin qui signifie « lieu planté de Tilleul », s’est écrite avec les années. Depuis la création de l’association du même nom en 2014, et la première édition de leur festival en 2016, Simon Dureau, Valentin Renaud et Jordan Biglet mettent sur le devant de la scène la variété des musiques électroniques et ses cultures.

Originaires de la commune de Teillé, les trois amis s’éloignent des métropoles et des hauts lieux festifs habituels en proposant un événement qui valoriserait autant l’éclectisme du milieu électronique que le milieu rural. « On a commencé en 2010-2011 avec plusieurs soirées dans un hangar privé, des soirées d’anniversaire à 200 personnes », raconte Jordan, chargé de la production, la programmation et la communication. « C’était vraiment à la cool. On faisait payer 12 €, on mettait de la musique toute la nuit avec alcool à volonté et petit-déjeuner le matin. Puis est venue l’idée d’une association pour faire les choses dans les règles. C’était en mars 2014 » L’idée était alors d’organiser des soirées à thème en salle : l’after bac, l’after de l’an, la Saint-Patrick ou encore l’Oktoberfest naissent de ce nouvel élan.

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Leur cinquième soirée en partenariat avec Fun Radio entraîna avec elle l’envie de créer leur propre festival. La première édition du Tilliacum Festival voit le jour « dans la précipitation » en 2016 au plan d’eau de Teillé, toujours en partenariat avec la radio mainstream. « On s’est ramassés, on voulait faire 3000 et on a dû faire 2000 », admet-il. Mais de ce revirement de situation malencontreux naît l’événement que l’on connaît aujourd’hui. Après cette expérience, l’équipe change de cap, écoute leurs envies et repense la ligne musicale pour être en accord avec leurs sensibilités respectives.

Dès la deuxième édition (2017), est amorcée une transition dans le but de proposer un événement qui leur ressemble, avec une programmation de plus en plus pointue jusqu’à aboutir, en 2019, à un festival de deux jours avec deux scènes, dont une réservée à un soundsystem. « Au début, on a voulu créer une identité à chaque nouvelle édition, mais le but aujourd’hui est de faire découvrir les musiques électroniques, son éclectisme et sa culture en milieu rural. » 10 000 festivaliers d’horizons musicaux différents étaient invités à participer à cette quatrième édition contre 3000 les éditions précédentes. Le collectif breton T.Lesco.P a notamment célébré ses 20 ans d’existence en investissant un scène avec leur soundsystem.

Après une annulation en 2020 pour problème technique et une en 2021 pour cause de covid, le festival 100 % bénévole confirme cette année son ancrage dans les festivals de musiques électroniques et dans le territoire teilléen. Nouvelle identité, nouveau format et nouveau lieu sont autant de changements qui écrivent un nouveau chapitre. « On s’est posé la question de la cohérence d’investir un lieu comme le parc monumental Teillé-Mouzeil. Seulement 10% du terrain est rattaché Teillé, mais le propriétaire se veut plus Teilléen que Mouzeillais. C’est une des choses qui nous a aidés à prendre notre décision. » 

Création du sculpteur Jean C. Lambert, ce paysage naturel habité de pierres monumentales, mégalithes contemporains, devient ainsi le temps d’un weekend le nouveau sanctuaire des musiques électroniques.

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L’association espère s’implanter durablement sur ce territoire onirique de 13 hectares. Pour la première fois, quatre scènes, contre deux en 2019, réuniront un large panel de musiques électroniques. Le but étant d’éviter une segmentation de genre scène par scène, mais aussi de faire se rencontrer les cultures, à l’instar de celles de la free party et de la dub. « La politique de cette année est de donner plus de liberté pour permettre à tout le monde de passer un bon moment », précise Jordan. « Ils pourront par exemple sortir puis revenir sur le site alors qu’avant c’était interdit. »

Différents formats – hybride, set, live, acoustique ou vocal, sont attendus sur chacune d’entre elles. Entre découvertes musicales et artistes confirmés, les BPM augmenteront au fur et à mesure que la nuit s’assombrira, et ce jusqu’au petit matin. Les DJ’s et groupes nationaux et internationaux s’enchaîneront, les styles également, allant du reggae dub à la techno industrielle, en passant par l’acid, l’acid house ou encore la hardtek.

Rarement plébiscités en festival, l’ambient et l’electronika seront notamment représentés par le Nantais Alaskam en opening de la scène Équinoxe vendredi. Les nappes atmosphériques et les rythmes progressifs du DJ envoûteront en douceur les festivaliers pour une ouverture de festival crescendo. Invité à l’Ubu de Rennes il y a à peine quelques mois, l’homme-orchestre bordelais Mezerg, aussi fou que talentueux, investira quant à lui la scène de ses claviers et synthétiseurs pour une séance « Piano boom boom », de la techno live.

Puis, le laboratoire sonore secret du duo d’alchimistes Tetra Hydro K se révélera au public pour distiller un son électro-dub dansant aux multiples références, reflet de leur appétit musical et de leur curiosité pour tous les styles de musique. La scène tremblera également sous la trance acoustique survitaminée du groupe toulousain La Petite Fumée. Le son du Didgeridoo associé à des rythmiques énergiques préparera comme il se doit les festivaliers à la claque techno live que réserve le Parisien Darzack avant la clôture féroce du Normand Vortek’s. Son univers hardtek, voire acid techno, sera la principale cause de tapage de pied intensif.

Le samedi, cette même scène accueillera les historiques du dub français, pionniers dans le mélange du dub et des musiques électroniques. La dub épurée et légèrement électronique aux teintes rock du groupe d’Angers Zenzile rencontrera le dub jamaïcain électronique des Lyonnais High Tone dans la collaboration Zentone. Dans un tout autre registre, le groupe de rock électronique Punish Yourself sera également présent. L’heure sera au hard-core indus avec leurs machines martelées à toute vitesse, leurs guitares hurlantes et leurs voix distordues.

La scène Solar ne sera pas en reste. Férocement équipée du soundsystem Volcane Audio, pensé par deux membres du collectif T.Lesco.P, elle augmentera la puissance d’attaque du festival de 20 kW, passant de 100 à 80 en 2019. Vendredi, le Parisien Mezigue échauffera le public avec sa techno breakée et la techno du Lillois David Asko ne fera qu’augmenter la pression. Après s’être échauffés avec l’acid de la Britannique Rebekah, danseurs et danseuses assisteront à la clôture du Caennais Nico Moreno, héritier de l’acid techno industrielle made in France. Ses kicks endiablés bousculeront les foules, rendant l’atmosphère du lever du soleil saturée d’énergie. Le samedi, c’est l’Espagnol Regal qui se chargera de faire taper du pied les festivaliers jusqu’au dimanche matin.

La scène Lunar mettra quant à elle à l’honneur des artistes locaux, entre Rennes, Nantes et Angers, dans une programmation pointue. Seront présents des artistes confirmés, résidents pour la plupart de boites de nuit ou de festivals comme GTI au Macadam et Dj T.o.m du Made festival « On retrouve un peu de minimal sur la scène locale avec des genres de techno entre du garage et de l’italo disco, des choses qui sortent du lot », informe Jordan. L’Angevin Unklevon, découvert au festival Astropolis en 2018, produira un live de clôture aux multiples influences.

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Le sound system Volcane,pensé par deux membres du collectif T.Lesco.P, audio est de retour pour sonoriser la Solar stage.

Comme à l’accoutumée, la scène du camping sera gérée par un soundsystem local. Cette année les commandes de la scène Solstice ont été confiées au Sweatlodge crew, bien connu du milieu festif rennais et nantais. Fantastic soundsystem wi Krak in dubBaz et Dirty Bambi tourneront de 12 h à 19 h le vendredi et de 10 h à 18 h le samedi, accompagnant ainsi les plus vaillants et vaillantes tout le weekend.

Côté restauration, l’association fait pour la première fois appel à des professionnels. Cinq food trucks sont prévus sur le site et deux au camping. « Jusqu’à 2019, on s’occupait de tout préparer et on gérait quatre stands avec beaucoup de bénévoles. » Du sénégalais, de l’indien, du japonais, des burgers et les incontournables crêpes et galettes sont autant de spécialités culinaires qui rempliront les ventres affamés sur le site. Au camping, pizza et pâtes raviront les estomacs vides.

Le Festival Tilliacum fait partie des derniers festivals de l’été avant la reprise automnale, alors pourquoi se priver et ne pas danser jusqu’au bout de la nuit le dernier weekend d’août ?

Plus d’informations sur le site Tilliacum festival

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