Les tableaux et sculptures du XIXe au XXIe siècles mis en vente le 1er décembre 2014 par Rennes enchères comptent de prestigieuses signatures, dont certaines jamais passées sous le marteau de Carole Jézéquel. Entre téléphones et amateurs réunis dans la salle, la température promet de monter ! Petit et beau tour d’horizon…
À tout seigneur, tout honneur, le magnifique Personnage bleu aux traits verts et noirs peint par Olivier Débré en 1961 figure d’ailleurs en couverture du catalogue. D’une hauteur de près de 2 m, il s’envolera sans doute autour de 50 000€. Beaucoup plus modeste par la taille (11 X 16 cm), une lithographie très graphique de Nicolas de Staël (1949) peut vous permettre d’introduire une grande signature dans votre collection. Son estimation oscille entre 600 et 1000 €.
L’expert Michel Market se félicite de voir passer des pièces exceptionnelles, parfois tout juste décrochées des murs où elles ont fait la joie de leur propriétaire (souvent de la région). Ainsi ce Canal de Martigues, temps gris, d’une époque rare de l’artiste Charles Camoin, avait été présenté par l’artiste lui-même au Salon de 1904 dans la salle consacrée aux fauves (18000/ 25000€). Les Fleurs au vase de Maximilien Luce illustrent le passage de ce peintre d’une période pointilliste dans la lignée d’un Seurat à une vision plus classique, mais la touche reste vibrante (8000/ 15000 €).
Les amoureux de peinture bretonne se disputeront les nombreux tableaux représentant leurs sites préférés – Le Grand Bé de Lucien Pillot (500/800 €), une Vue panoramique de Quimperlé, d’Émile Malo-Renault (150/300 €), un Dimanche de fin de régate à Bénodet de Gustave Poetzch (200/350 €) ou un autre croqué par Henri Rivière (250/350 €). Le clou dans cette catégorie est le somptueux Débarquement de Lucien Simon, tableau structuré par la vigoureuse diagonale d’un quai emprunté par des personnages en costume et dans le vent, comme leurs contemporains peints par Jean-Julien Lemordant (22000/ 28000€). Comme l’atteste un tampon à l’arrière de la toile, cette œuvre a été présentée au musée de la Cohue de Vannes en 2001 pour l’exposition l’Âge d’or de la peinture en Bretagne.
Max Jacob aussi a vécu en Bretagne, mais s’en est bien éloigné, physiquement et culturellement. Sa poésie et son destin tragique motivent encore plus notre envie d’acquérir ce Couple de danseurs, gouache peinte en décembre 1917, assez lyrique, presque primitive et marquée par une volonté de simplicité (1500/1800 €).
Certains Dinardais l’ont connu, en tous cas, ils sont nombreux à visiter sa maison de La Richardais, Pierre Manoli a marqué de son empreinte la sculpture de la fin du XXe (une de ses œuvres orne Montparnasse, « notre » gare parisienne). Neuf pièces seront dispersées ici : un bel Oiseau au soleil, bronze à patine brune foncée (3000/5000 €), une superbe chouette en bronze aux lignes graphiques, avec troublante transparence dans les yeux (4000/7000 €) et quelques pièces légères, caractéristiques de son travail des années 50 (800/1400 € ou 3000/5000 €)
Bien connu et apprécié des Rennais, Mariano Otero est régulièrement exposé à Dinard. On trouvera ici un beau pastel de Jeune femme assise (500/800 €). La surprise vient d’un homonyme, lui aussi originaire d’Espagne, né à Malaga, tout comme Picasso. D’ailleurs le travail de Camilo Otero s’y apparente. On l’apprécie dans sa litho Hommes (100/200 €), une Figure (450/600 €) ou ses Tortues, grenouille et oiseau (500/700 €)
Fan des années 50 ? Vous succomberez au travail très original de Thanos Tsingos, artiste qui peignait avec le tube, sans pinceaux (deux compositions, une estimée 1200/2000 €, l’autre 2000/3000 €).
Vous n’arrivez pas à laisser Venise et ses gondoles ? Alors vous craquerez pour une Vue sur le palais ducal, la piazzetta et le Grand Canal d’Henry de Waroquier (900/1400 €) ou un Canal aux gondoles de Moretti (400/700 €). Envie de partir plus loin ? Vous succomberez au charme de tableaux orientalistes d’Émile Boivin, d’Édouard Doigneau ou aux paisibles Âniers arabes et marchande de fruits (2500/3500 €) d’Alexis-Auguste Delahogue.