Volage et White Fence mettent l’Ubu au garage !

Samedi 24 janvier, l’Ubu affiche une programmation des plus prometteuses : le néo-psyché de White Fence et la fougue de Volage. Un cocktail garage qui fait du bien aux oreilles, les deux formations furent à la hauteur des promesses.

 

Le couloir électrique qu’est l’Ubu se trouve déjà plein lorsque Volage arrive sur scène. Le jeune groupe français entame le set avec assurance, tout est bien rodé et les très pop Owl et Paolina nous emmènent directement dans leur univers. S’enchaînent alors les compositions de leur E.P Maddie et de l’album Heart Healing (voir notre entretien)

Volavolage white fencege puise dans une large palette de références musicales chères au groupe. Sous l’habillage Lo-Fi (au sens noble), on discerne nettement de la pop 60’s, des ballades 70’s, du psyché et même un peu de stoner ; ce qui en live fonctionne parfaitement. Illustration faite avec This Ain’t A Walk, morceau à la fois sombre et énergique qui intervient en milieu de set. Le chanteur s’égosille franchement derrière sa reverb’ vocale, les guitares délivrent un riff zeppelinien et la section rythmique est d’un groove imparable. Le terrain parfait pour se laisser aller à quelques bribes de solos réussis.

On entend aussi des chœurs venus tout droit des Beatles se mêler aux pédales Fuzz et autres Octaver, une basse (Hofner, coïncidence?) bien ronde qui ne se contente pas de suivre note à note ces amis guitaristes (ce qui bonifie certains morceaux mélodiquement très basiques) et des refrains entêtants. Seul le chanteur semble un peu mal à l’aise lors des rares moments où il parle…

Au bout de 45 mn, le groupe annonce sa dernière chanson, l’inévitable Not Enuff, exécuté comme il se doit en 2’30 chrono avec toute l’intensité requise. Le public semble sous le charme et le rappel, cover d’un groupe obscur, achève ce live en beauté.

Étant donné la concurrence acharnée dans ce milieu musical, il est trop tôt pour parler de meilleure formation garage en France, mais Volage est décidément un groupe sur lequel il faut compter.

Le changement de scène s’amorce au son de DJ Automat, le temps de se préparer pour les Américains de White Fence.

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Tim Pesley, White Fence (source SSG Music)

La salle semble encore plus remplie. Tant mieux, l’ambiance n’en sera que plus porteuse ! Le groupe physiquement filiforme (à l’exception de la délicieuse guitariste Cate LeBon) commence sa prestation avec quelques mots en français – s’il vous plaît ! Puis vient la musique de White Fence. Le son est bien celui des 60’s, garage à souhait, dans la mouvance de ce qui se fait à San Francisco depuis quelques années. Pas étonnant sachant que Tim Pesley – chanteur et seul membre permanent du groupe White Fence – a collaboré avec Ty Segall l’espace sur un album.

D’ailleurs, lors d’un des moments forts du set, l’ami Tim se met à faire durer son morceau, laissant planer une ombre psychédélique renforcée par une façon de poser sa voix que ne renierait pas David Gilmour. C’est efficace. On se laisse volontiers emporter dans un univers kaléidoscopique. Le batteur, parfois un peu juste, est ici métronomique ; le bassiste ainsi que miss LeBon jouent une boucle en laissant Tim expérimenter à sa guise. On notera également le maniement d’un archet à la guitare pour un titre. L’utilité de ce dernier peut laisser perplexe jusqu’à l’arrivée d’une courte outro distordue où l’accessoire prend tout son sens. Un spectateur se fend d’un : « Jimmy Page à la guitare ! » – c’est dans l’esprit !

S’en suivent des chansons plus pop, alternées entre des sons agressifs et doux, le tout toujours bien carré. La petite fosse est en mouvement pendant toute la durée du set, les compositions se prêtent bien aux slams et aux pogos.

Il est 23h40 lorsque la musique de White Fence s’arrête, après un rappel des plus énergiques. Il est temps de continuer sa soirée autre part, mais avec du garage rock plein la tête. On retiendra de cette prestation un amour certain pour les grandes heures qui suivirent la British Invasion aux USA. Des chansons calibrées, pas tubesques, mais qui vous font facilement voyager dans un bon bouge californien.

 

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