Après l’Elysée, Valois flashé pour piratage

Après l’Élysée, c’est au tour du Ministère de la Culture et de la Communication d’avoir été passé au crible du site YouHaveDownloaded par les internautes lecteurs de Nikopik.com pour vérifier qu’aucun téléchargement illégal n’aurait transité par les adresses IP de cet organisme gouvernemental, berceau de la loi Hadopi. La pêche a été bonne.

Il a fallu du temps pour scanner plus de 60 000 adresses possibles, l’automatisation des analyses étant encore difficile à mettre en place sur ce service web, mais le site Nikopik y est arrivé. Les résultats sont éloquents. Plus de 250 adresses IP officiellement attribuées au Ministère ont servi à faire transiter du contenu illégal durant les 2 derniers mois.

Un peu de contenu ? Non beaucoup et varié. Une pléthore de films comme Cowboys contre Aliens, Insidious, Captain America, Habemus Papam, Twilight, de la musique, dont le magnifique Tom Waits et l’idole des prépubères Justin Bieber (ou comme disent nos cousins québécois Juste Imbibé), des séries (Mad Men, Terra Nova, Dexter, The Big Bang Theory), des jeux vidéo. À noter également, sans doute dans une division spécialisée du ministère, des logiciels genre Adobe, des dessins animés japonais, des longs métrages et séries en italien. Bien entendu, le porno fait aussi partie de la Culture…

Alors, le ministère de la Culture, un bel hypocrite ? Bien entendu, ce dernier pourra se défendre d’une utilisation artificielle ou frauduleuse de ses adresses. Une défense pourtant difficile à soutenir eu égard à l’étendue du nombre et de la fréquence des adresses pistées. Au pire, si l’on retient l’argument, il faut en conclure que le pistage d’adresse IP n’est pas fiable. Ni pour l’Élysée, ni pour un ministère, ni pour tout un chacun.

A moins de considérer que la Loi ne s’applique pas à ceux qui sont chargés de la faire respecter. Un sentiment hélas partagé par de plus en plus de Français.

 

Article précédentCarole Martinez, Un murmure délicat…
Article suivantOpéra, un mariage secret
Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il a créé en 2011 le magazine Unidivers dont il dirige la rédaction.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici