Le peintre Charles Cottet est mort le 20 septembre 1925. Originaire d’Auvergne, il séjournait chaque année dans le Finistère, à Camaret-sur-mer et sur l’île d’ouessant. Particulièrement sensible au deuil, ce thème est omniprésent dans son œuvre. Il représentait la Bretagne des pénombres, des veillées mortuaires et du recueillement…

Charles Cottet est né au Puy-en-Velay en Haute-Loire le 12 juillet 1863. Son père Jacques est juge au tribunal dans la commune. Le jeune Charles Cottet passe son enfance en Auvergne puis en Savoie. Il étudie à l’École des Beaux-Arts et dans l’atelier du peintre Emile Maillard (1846-1926), avant de rejoindre l’Académie Julian de Paris.
En 1886, Charles Cottet voyage une première fois en Bretagne et découvre sa véritable vocation ; il y revient plusieurs années de suite pour peindre ; s’étant lié d’affection avec les pêcheurs qu’il accompagne pour la pêche, et pêcheur lui même, il fréquentera le Finistère pendant une trentaine d’années ; Il éprouvera pour ces gens une profonde empathie et il les aidera même au moment des crises sardinières au début du XXe siècle.

Ouessant – 1913

Charles Cottet séjourne à plusieurs reprises à l’île d’Ouessant, mais aussi sur l’île de Sein. Le peintre réalise Au pays de la mer, une série d’œuvres où sont représentées les scènes pittoresques de la rude vie des marins et les multiples aspects de l’Atlantique et de la Manche…
En 1894, une bourse lui permet de visiter l’Italie, le lac Léman et l’Égypte. Ce voyage lui apporte une forte provision d’impressions d’Orient : la lunière, le soleil, les abruptes roches des carrières d’Assouan, l’étude des coutumes des Fellahs. Deux ans plus tard, il est de retour en Bretagne et rencontre le peintre Paul Gauguin (1843-1903) à Pont-Aven (29).


Sa première exposition collective se tient à la galerie Georges Petit, à Paris, en mars 1904. Charles Cottet se fait connaître pour sa peinture sombre et évocatrice de la Bretagne rurale et des paysages marins, des ports à l’aube, et des scènes de vie lugubres avec des thèmes liés à la mort en Bretagne ; l’artiste revisite le réalisme, et sa technique très valorisée et sombre s’oppose à la peinture claire de son temps, synonyme de modernité. Il dirige une école de peintres baptisée Bande noire car la palette des peintres est sombre, à contrario des peintures impressionnistes, dont il rejette les teintes claires. Parmi la bande, il y a Auguste Rodin (1840-1917), Lucien Simon (1861-1945), André Dauchez (1870-1948), Maurice Denis (1870-1943), tous influencés par le réalisme et les couleurs sombres de Gustave Courbet (1819-1877). La plupart de ces artistes enseignent à l’Académie de la Palette à Paris.


Les cycles symboliques de Charles Cottet se composent des toiles autour du deuil comme : La Nuit de la Saint-Jean, Enterrement, Le Repas d’adieu, Ceux qui s’en vont et celles qui restent, Douleur… ; soit elle se décline suivant des thèmes tels que : La mer, Soir dans le port, Automne, La lande en hiver.


Femmes bretonnes allant au pardon de Plougastel

Charles Cottet a été membre de la délégation de la Société Nationale des Beaux Arts de 1901 à 1955. Il s’éteint, à l’âge de 62 ans, le 20 septembre 1925 dans le 14e arrondissement de Paris, des suites d’une maladie qui le faisait souffrir depuis longtemps et qui l’empêchait de peindre depuis dix ans.
Charles Cottet a été l’un des plus célèbres artistes de son temps, collectionné par plus de soixante musées et des importants collectionneurs à travers le monde. Il a participé aux plus grandes expositions de son époque. En raison des évolutions du goût et du champ artistique au milieu du XXe siècle, il a été un temps oublié…

Aujourd’hui, de riches collections comme celle des musées des Beaux-Arts de Brest et de Quimper, également au Louvre et au Petit Palais de Paris, permettent d’apprécier la place originale de Charles Cottet dans le tournant des années 1900 et sa position incomparable dans la peinture d’inspiration bretonne.


