Captain America: Brave New World est une tentative désastreuse de prolonger une franchise déjà épuisée en offrant aux spectateurs une expérience cinématographique affligeante. Le film souffre d’un scénario incohérent, d’une interprétation médiocre, d’une vision politique et géopolitique sans tenue, d’une moraline simpliste et dégoulinante de bons sentiments. Captain America : Brave New World est le pire opus de l’univers Marvel.
Dès les premières scènes, l’interprétation d’Anthony Mackie dans le rôle de Sam Wilson / Captain America manque cruellement de profondeur et de charisme. Son jeu d’acteur est plat, sans émotion. Les dialogues insipides et les interactions superficielles entre les personnages renforcent cette impression d’amateurisme.
Le scénario est un véritable patchwork de séquences juxtaposées sans logique ni cohérence. Les intrigues secondaires s’accumulent sans jamais être développées ; elles laissent le spectateur perplexe au regard de tant de confusion narrative. Les tentatives de lier les événements entre eux échouent lamentablement et rendent l’ensemble du récit décousu et incohérent. On se dirait projeté dans une série B qui aurait reçu plein de pognon pour soigner ses décors et ses scènes de bagarre au profit d’une morale simpliste et des bons sentiments ridicules assénés avec une lourdeur exaspérante. Cette approche manichéenne décrédibilise le propos et agace.
Le choix de confier le rôle de Captain America à un acteur noir, sans ni explication ni passage de témoin (pardon, de bouclier) ni autre transition crédible, est une décision irréfléchie et maladroite. Le passage de bouclier entre Steve Rogers et Sam Wilson aurait mérité une introduction soignée. Cette absence de continuité nuit à la crédibilité du personnage et à l’attachement du spectateur.
Mais l’aberration la plus flagrante réside dans le personnage de la directrice de la sécurité du président des États-Unis, campée par Shira Haas. L’actrice, israélienne à la ville comme à la scène, incarne une agente formée au sein des services secrets israéliens ; ce qui pose un sérieux problème de crédibilité. Depuis quand la personne la plus proche du chef de l’État américain, garante de sa sécurité, peut-elle être une ressortissante d’un autre pays ? Dans la réalité, une telle nomination est impossible tant les questions de souveraineté et d’allégeance sont cruciales dans ce type de poste ultra-sensible. Pourtant, loin de chercher à masquer cette invraisemblance, le film insiste lourdement sur les origines et la formation de ce personnage, comme s’il s’agissait de convaincre que les USA et Israël marchaient main dans la main à tous les échelons… On en viendrait presque à se demander si le scénario n’a pas été rédigé directement par une administration Trump particulièrement alignée sur les intérêts israéliens ! Si l’objectif était de pousser une subtile manipulation par soft power, le résultat est désastreux : non seulement l’idée défie toute logique réaliste, mais l’interprétation de Haas, plate et sans relief, achève de rendre cette décision risible.
Du reste, le président des États-Unis, Thaddeus « Thunderbolt » Ross, interprété par Harrison Ford, présente plus que des similitudes avec le président Donald Trump. La transformation de Ross en Red Hulk et le chaos qui s’ensuit à Washington D.C. fait écho à la voie fantasmatique déployée par Trump, à sa violence animale et sa casquette rouge « Make America great again« . D’ailleurs, Ross est prêt, si nécessaire, à volet l’adamantium afin que seul les Etats-Unis possèdent cette nouvelle matière extraordinaire ; ce qui fait écho aux agissements internationaux actuels du prédateur Trump. Bon, maigre consolation : Ross/Trump finit en prison : repenti, il se convertit au Bien qu’incarne sa fifille Betty. Exaspérant de ridicule…
En résumé, Captain America: Brave New World est une catastrophe cinématographique. Il s’impose sans conteste comme le pire film de l’univers Marvel. Les fans de la première heure ne pourront que déplorer cette débâcle sans fin. Et si c’est ce à quoi ressemble le nouveau monde des braves Trumpiens Américains, on peut en effet parler d’une pensée trumpeuse…