Noé, le nouveau film de Darren Aronofsky avec Russel Crowe et Emma Watson est sorti dans les salles obscures hier. Inspiré par un récit biblique, il veut toutefois touché un public étendu. D’où la présence de Russell Crowe, le remarquable général Maximus dans Gladiator. Noé-Crowe, un homme promis à un destin exceptionnel alors qu’un déluge apocalyptique va détruire le monde. Alors ressort-on de cette catastrophe tout chamboulé ? Hé bien non, car le déluge tombe à plat.
Le déluge, notamment l’arche de Noé est un archétype de la culture humaine. On n’était donc en droit de s’attendre à spectacle grandiose avec le dernier blockbuster de Darren Aronofsky avec Russell Crowe en tête d’affiche. Oui, mais une fois passée la bande-annonce, il ne reste plus grand-chose. Si, une déception mythique… Certes, la performance de Russell Crowe en héros biblique shakespearien façon néo-péplum est captivante et le traitement esthétique réussi, mais il n’y a rien d’autre. L’ensemble est fade, évasif, bancal, perclus d’incohérence, pire : convenu. Darren Aronofsky fait tout pour plaire à son public américain en traitant ce récit biblique noachique non seulement comme un film historique mais comme l’épopée d’une famille survivante devant l’adversité apocalyptique. Mais à quand le déluge sur ces scénarios sans audace qui servent aux spectateurs la sempiternelle soupe qui est censée les réjouir ?! Pire, faut-il se résoudre à dire adieu à l’exceptionnelle puissance d’interprétation, si personnelle et si inventive, de Darren Aronofsky du fait religieux, notamment de la cabale juive présente dans ses trois premiers films, Pi (1998), Requiem for a Dream (2000) et The Fountain (2006) ? Après Adam puis Noé, on verra peut-être un Moïse en 2016…
9 avril 2014 (2h18min)
Réalisé par Darren Aronofsky
Avec Russell Crowe, Jennifer Connelly, Emma Watson
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Au cinéma, Noé de Darren Aronofsky : un blockbuster par ou pour les Américains