C’est un jury de six gastronomes rennais qui avait pour (lourde) mission de trancher entre 16 galettes des Rois artisanales préparées par des pâtissiers de Rennes. Après s’être enfilé en 3 heures 16 parts, le jury complètement beurré a désigné le roi de la galette : Pâtisserie Coupel (rue Saint-Hélier), suivi de près par le Fournil Vasselot (rue… Vasselot).
La galette des rois de chez Coupel a remporté l’adhésion du jury en raison de sa texture et de sa saveur particulièrement suaves. Mais la galette du Fournil Vasselot lui colle à la frangipane en raison de son excellent rapport qualité-prix (quasi ex-aequo).
Recette de la galette :
Temps de préparation : 15 minutes
Temps de cuisson : 40 minutes
Ingrédients (pour 6 personnes) :
– 2 pâtes feuilletées
– 100 g de poudre d’amandes
– 75 g de sucre
– 1 oeuf
– 50 g de beurre mou
– quelques gouttes d’extrait d’amande amère
– 1 jaune d’oeuf pour dorer
– 1 fève !
Préparation de la recette :
Disposer une pâte dans un moule à tarte, la piquer avec 1 fourchette.
Mélanger dans un saladier tous les ingrédients (poudre d’amande, sucre, oeuf, beurre mou, extrait d’amande amère).
Etaler le contenu du saladier sur la pâte, y mettre la fève (sur un bord, pour minimiser les chances de tomber dessus en coupant la galette!).
Refermer la galette avec la 2ème pâte, et bien coller les bords.
Dessiner au couteau dessus et dorer au jaune d’oeuf (dilué dans un peu d’eau). Percer le dessus de petits trous pour laisser l’air s’échapper, sinon elle risque de gonfler et de se dessécher.
Enfourner à 210°C (th 7) pendant 30 min environ (surveiller la cuisson dès 25 min, mais ne pas hésiter à laisser jusqu’à 40 min si nécessaire).
Histoire :
Lors des Saturnales (fêtes romaines sur la fin du mois de décembre et au commencement de janvier), les Romains désignaient un esclave comme « roi d’un jour ». Au sein de chaque grande familia, les Romains utilisaient la fève d’un gâteau comme « bulletin de vote » pour élire le « Saturnalicius princeps » (Prince des Saturnales ou du désordre). Cela permettait de resserrer les affections domestiques et donnait au « roi d’un jour » le pouvoir d’exaucer tous ses désirs pendant la journée (comme donner des ordres à son maître) avant d’être… mis à mort ou, le plus souvent, de retourner à sa vie servile à l’issue de celle-ci. Pour assurer une distribution aléatoire des parts de galette, il était de coutume que le plus jeune se place sous la table. Cette coutume païenne fut longtemps combattue par l’Église avant de le remplacer par l’enfant Jésus longtemps cherché par les Rois mages. À la fin du XVIIIsiècle, apparurent les fèves en porcelaine. Sous la Révolution, on remplaça l’enfant Jésus par un bonnet phrygien. Actuellement, si on trouve toujours de vraies fèves, il existe une multitude de fèves fantaisie que collectionnent les adeptes de la fabophilie. Dans les pays chrétiens, on « tire les rois » à l’Épiphanie : une fève est cachée dans la galette et la personne qui obtient cette fève devient le roi (ou la reine) de la journée et a le droit de porter une couronne de fantaisie puis choisit sa reine (ou son roi).