Très impopulaire et fragilisé par l’entrée en récession de la France, François Hollande s’est affirmé à « l’offensive » jeudi lors de sa conférence de presse semestrielle. Le ton était au volontarisme et à la réflexion d’une action dans la durée. Le chef de l’État a écarté tout remaniement du gouvernement. Mais a-t-il su rassurer les Français ?
Principale nouvelle promesse du président : « sortir l’Europe de sa langueur ». Le chef de l’État souhaite la mise en place « d’un gouvernement économique » réuni « tous les mois autour d’un véritable président nommé pour une durée longue ». L’objectif est de débattre des principales orientations économiques européennes, notamment fiscales et sociales. Bien sûr, dans le cadre d’un moteur franco-allemand « indispensable ». Une proposition déjà évoquée par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en 2011 et soutenue aujourd’hui par le MEDEF.
Sur le front intérieur, il a déployé un plaidoyer pro domo qui a mis en exergue la crédibilité budgétaire, le redressement productif et la finalisation de la réforme du marché du travail opérés par le gouvernement. Il a ainsi renouvelé sa confiance à Jean-Marc Ayrault, « courageux », « loyal » et « désintéressé ».
Reste que la conjoncture est plombée par l’entrée officielle de la France en récession, un pouvoir d’achat en baisse record en 2012 et un chômage massif. « Ce qui frappe l’Europe, c’est la récession, provoquée par des politiques d’austérité, qui touche tous les pays de la zone euro », s’est justifié le président socialiste, accusant à cette occasion ses prédécesseurs de ne pas avoir fait « des choix courageux sur la compétitivité » ou le « sérieux budgétaires ». Une réalité. Elle commence loin en arrière, du temps de François Mitterrand.
Reste que sur les salaires, l’emploi et le pouvoir d’achat, François Hollande est resté peu disert. Malgré les attentes des Français. Côté impôts, la leçon n’est pas plus claire : « l’idéal serait de ne pas augmenter un taux de prélèvement sur les ménages dans l’année 2014 ». Autrement dit, il est bien possible que cela soit le cas…
En ce qui concerne le doit de vote des étrangers aux élections locales, promesse de campagne oubliée, François Hollande a annoncé qu’elle fera l’objet d’un examen au Parlement après les municipales de mars 2014. Autrement dit, il réutilise cette promesse pour retenir une partie de son électorat qui aurait pu sans elle changer son vote aux prochaines municipales au regard des médiocres performances de leur champion.
À l’image de son premier grand oral en date du 13 novembre, cette conférence de François Hollande aura duré plus de deux heures et demie (voir nos articles précédents).