Les 7, 8 et 9 février 2020, les Champs Libres de Rennes ont cultivé une pépinière intimiste où se sont pressés 25 000 amoureux des livres. C’était Jardins d’hiver où fleurissent des propositions inédites afin de savourer la littérature à travers des rencontres multiples et fortes. Responsable de la programmation culturelle des Champs libres, Astrid Massiot nous présente ce beau festival en forme de serre hivernale, parfois tropicale, propice aux racines bouturées et aux croisements de plantes vivaces qui arpentent l’archipel des réels et nourrissent les voyages imaginaires.
UNIDIVERS : Astrid Massiot, vous êtes responsable de la programmation culturelle des Champs libres, premier équipement culturel de Bretagne. Par quels chemins êtes-vous arrivée à cette fonction et en quoi consiste-t-elle ?
ASTRID MASSIOT : Après deux ans en Lettres sup au lycée Chateaubriand de Rennes, je me suis installée à Strasbourg où j’ai rédigé un DEA dédié à la construction culturelle et politique de l’Europe. Vaste sujet toujours d’actualité… En parallèle, pour financer mes études, j’ai travaillé comme enseignante de français et d’anglais puis dans le monde de l’édition. Enfin, j’ai été embauchée au sein du réseau des bibliothèques de Strasbourg avec pour mission d’organiser des événements autour de la diffusion du livre et la promotion des librairies de la ville. Ensuite, j’ai été recrutée par les Champs libres en 2005, six mois avant leur ouverture, afin de réfléchir à la programmation culturelle à déployer.
UNIDIVERS : Des romans ont-ils jalonné votre existence et sa construction?
ASTRID MASSIOT : Indéniablement, Les Petits filles modèles de la Comtesse de Ségur ; Mrs Dalloway de Virginia Woolf ; Le roi Lear de Shakespeare ; L’usage du monde de Nicolas Bouvier ; Les contemplations de Victor Hugo ; Les années d’Annie Ernaux ; Avoir un corps de Brigitte Giraud. Entre autres, la liste est longue…
UNIDIVERS : Si vous étiez une toile ou une oeuvre d’art ?
ASTRID MASSIOT : Je serais Le Caravage. Je serais le désir de peindre du Caravage.
UNIDIVERS : Venons-en à l’organisation de Jardins d’hiver. Quel est votre rôle en son sein ?
ASTRID MASSIOT : Je m’occupe du pilotage du festival avec Christine Cordonnier, responsable de l’action culturelle pour la bibliothèque des Champs libres. Dès le printemps, nous rassemblons les informations relatives aux parutions, puis nous nous mettons à lire avant de construire pas à pas la programmation. Enfin, nous présentons un budget pour cet événement et mettons en œuvre son organisation en mobilisant nos collègues et les différents partenaires.
UNIDIVERS : Pouvez-vous nous parler de la genèse du festival et de ses objectifs ?
ASTRID MASSIOT : Notre rôle premier en tant qu’institution culturelle est d’agir comme interface entre les créateurs et le public. Ce que l’on désigne communément par le mot “passeur”.
C’est un rôle très humble de mise en relation dans lequel le travail consiste à créer les meilleures conditions possibles pour que les uns rencontrent les autres.
Le festival s’inscrit dans à la programmation littéraire de la saison. Les Champs libres ont ouvert leurs portes il y a 14 ans ; dès le début, nous avons proposé des rencontres littéraires dans notre salle de conférences ainsi qu’au Café des Champs libres. Ces rencontres ont pris de l’ampleur. Ce qui nous a conduits à organiser des séries de rencontres, de septembre à décembre, sous le nom d’Automne littéraire. C’était une façon d’éclairer l’actualité de la rentrée littéraire de septembre. À travers ces rencontres, nous avons développé un public fidèle ainsi qu’une relation de travail avec les écrivains et les éditeurs. Au fil des années, l’événement s’est avéré une forme qui favorise le rassemblement d’un public élargi. Quel que soit le champ, événementialiser génère un effet communicatif et un croisement des publics qu’égalent rarement les rencontres saisonnières.
Aussi avons-nous désiré créer un festival de littérature afin de nous adresser à un public plus large. Autrement dit, œuvrer à ce qu’un public élargi entende que la littérature s’adresse à lui, puisque la littérature s’adresse à tous. C’est cette intention que mettent en lumière les projecteurs que nous braquons sur la littérature durant un temps fort, et conjointement notre volonté de susciter une variété de rencontres où tout un chacun peut se retrouver.
UNIDIVERS : Les deux premières éditions de Jardins d’hiver ont-elles satisfait ces objectifs ?
ASTRID MASSIOT : La première édition a été un moment fort pour nous ; et ce, pour plusieurs raisons. Le premier retour – très positif – est venu directement du public pendant le weekend du festival. Beaucoup de gens sont venus nous dire à quel point ils étaient heureux, que c’était une expérience à répéter – des retours très touchants. Et puis toute l’équipe des Champs libres a vu son lieu de travail se métamorphoser pendant le festival, devenir un endroit chaleureux envahi par des gens heureux de venir y passer du temps ; une chouette expérience pour nous. Un autre retour tout aussi positif fut celui des écrivains invités qui sont tous repartis enchantés, certains déclarant qu’ils seraient d’accord pour revenir. L’année dernière a confirmé l’engouement du public, des invités et de la presse nationale.
C’est un weekend de gratuité complète. Et les expositions du Musée de Bretagne sont en accès libre également. L’année dernière nous avons reçu plus de 20 000 visiteurs pendant le festival.
UNIDIVERS : Cette année, les deux invités d’honneur du festival sont Olivier Adam et Jeanne Benameur. Quel esprit et quelle lettre président à ce choix?
ASTRID MASSIOT : Les œuvres et les personnalités d’Olivier et de Jeanne sont en communion avec Jardins d’hiver. Ils s’adressent tous deux à un public aussi bien jeune qu’adulte. Jeanne présente une dimension poétique ; Olivier aime la chanson et le cinéma. Ce sont des passeurs entre disciplines. En outre, ce sont deux personnalités généreuses et très à l’aise avec les différents publics.
UNIDIVERS : Et le reste de la programmation, comment s’est-elle construite?
ASTRID MASSIOT : Notre choix se porte avant tout sur des auteurs et des livres plutôt que sur des thèmes. Nous travaillons autour de deux temps capitaux de l’année littéraire, la rentrée de septembre et celle de janvier. Nous lisons les livres et nous signalons à notre comité de programmation ceux qui nous semblent les plus marquants.
UNIDIVERS : Adepte des rencontres par association et par capillarité, vous aimez organisez des duos, voire plus si affinités. Cette année, par exemple, Olivier Adam invite Arnaud Cathrine à l’instar de Monica Sabolo. Qu’en attendez-vous au profit du public?
ASTRID MASSIOT : Quand deux écrivains se rencontrent, les idées se décloisonnent, les publics se croisent. Parfois les deux auteurs se connaissent, parfois non. Cela promet de riches surprises. Cela étant, quand un auteur invite un auteur, j’en attends tout simplement la découverte par le public d’un auteur qu’il ne connait pas, mais qui est aimé par l’auteur qu’il aime et qu’il a donc une probabilité raisonnable d’apprécier, voire d’aimer…
UNIDIVERS : L’écrivain est pour vous un passeur, inspiré par certains auteurs et source d’inspiration pour d’autres dans le tissage d’une vaste galaxie. Aussi produisez-vous un humus ; les Champs libres deviennent un jardin-archipel, une vaste serre où se mêlent graines, chaleurs, émotions, passés, fictions et présent(s). Un week-end littéraire aux propositions multiples, brillantes, sonores, mais toujours marqué par une quasi palpable intimité. Comment la définiriez-vous cette intimité, Astrid Massiot ?
ASTRID MASSIOT : Un partage chaleureux et germinatif. L’échange de notes calmes, d’effervescence et de papillonnage…
UNIDIVERS : Cette année encore, on trouve un certain nombre de propositions transdisciplinaires, par exemple celles qui mêlent musique et littérature…
ASTRID MASSIOT : La littérature résonne avec les autres arts. Dans notre volonté d’élargir les publics de la littérature, c’est important de signaler aux amateurs de musique, par exemple, que la littérature peut leur parler aussi. Des musiciens s’immergent dans la littérature. Cela montre bien que les deux arts peuvent converser. En tant qu’événement littéraire, nous souhaitons ouvrir une scène au profit de cette conversation entre musique et littérature. On le fait aussi dans le cadre d’un partenariat avec le TNB et le Pont supérieur. Des duos, trios et quatuors d’élèves comédiens ou musiciens ont créé pour le festival des lectures musicales de dix minutes à partir de textes qui les inspirent. Ils les donneront à voir et à entendre plusieurs fois dans le week-end. On retrouve là le soin que nous avons de tisser des liens, parce que la littérature, ce sont des liens tissés.
UNIDIVERS : Vous vous êtes effectivement entourée de nombreux partenaires à l’occasion du festival, notamment Unidivers.fr. Pouvez-vous détailler cette volonté ?
ASTRID MASSIOT : C’est dans la manière de travailler des Champs libres depuis toujours. Nous ne sommes pas un équipement hors-sol dans la ville ; nous avons toujours cherché à répondre aux sollicitations de beaucoup de partenaires, festivals, associations, ou autres institutions. Aussi, afin d’exaucer le souhait d’élargir les publics de la littérature, faut-il aller les chercher ; et on est toujours plus forts à plusieurs. Même si les Champs libres représentent un équipement très présent et qui a des moyens, la recherche de nouveaux publics ne doit pas s’arrêter. Les partenariats permettent d’amener de nouveaux publics. Et puis il y a une telle richesse, des talents incroyables, sur le territoire rennais et métropolitain, qu’il serait dommage de s’en priver. Que des gens plein de talent et de compétences acceptent de les mettre au service du festival, c’est génial !
En fait, de la même façon que nous proposons au public de rentrer dans l’atelier de l’écrivain et de découvrir ses amitiés littéraires, nous avons aussi souhaité donner une place à nos amis artistes.
D’autres partenaires à ne surtout pas oublier sont les libraires. L’activité des libraires est complémentaire à l’activité culturelle. La littérature est une aventure collective qui va de l’écrivain jusqu’au lecteur, en passant par l’éditeur, le libraire, les centres culturels, la presse, les étudiants en lettres. Le livre doit se vendre, sinon il y aura moins de livres et d’écrivains. Il faut défendre ce métier qui est celui de la chaîne du livre. Pour ce festival, les libraires vont commander beaucoup de livres alors que, souvent, ils vendent relativement peu au final.
Trois librairies nous accompagnent cette année, le Forum du livre, Le Failler et Des gourmandises sur l’étagère sise à Cesson-Sévigné. Elles seront présentes tout le weekend, dans le hall, mais aussi dans d’autres espaces des Champs libres. C’est le cas pendant les rendez-vous Jardins d’hiver, lesquels avaient été très appréciés l’an dernier ; l’écrivain se transforme en libraire et prodigue ses conseils de lecture. Les Champs libres travaillent à l’année avec la plupart des libraires du territoire métropolitain. Nous essayons de varier les libraires, mais notre proposition est exigeante puisqu’il faut mobiliser du personnel pendant trois jours, ce qui n’est pas forcément possible pour toutes les librairies.
UNIDIVERS : Les événements littéraires prennent régulièrement la forme de salons du livre. Pour Jardins d’hiver, vous semblez avoir voulu rendre la littérature plus ludique, voire festive ?
ASTRID MASSIOT : Notre envie était d’inviter des publics qui peut-être n’auraient pas d’appétence pour la littérature à venir se promener ce week-end aux Champs libres. Peut-être y tomberont-ils sur un écrivain ou un livre qui pourraient changer leur vie. Vous comme moi, Nicolas, le savons bien : nous sommes nombreux à avoir vu notre vie chamboulée à la suite de la lecture d’un livre. Avec la soirée du samedi, nous souhaitons créer une ambiance festive. Le public peut venir fabriquer des badges ou imprimer des sérigraphies et, après la fermeture des Champs libres et du chapiteau, le café des Champs libres sera ouvert jusqu’à 1h du matin.
UNIDIVERS : Vous aimez les duos, Astrid Massiot. Quel autre festival littéraire admirez-vous ?
ASTRID MASSIOT : La fête du livre de Bron car elle promeut une littérature exigeante auprès de publics très divers et dans l’étonnant hippodrome de Parigny.
[Questions complémentaires posées par Nino et Lalo, deux élèves de 3e au lycée Emile Zola et en stage d’observation à la rédaction d’Unidivers]
Nino : Pensez-vous qu’il y ait une hiérarchie dans les genres littéraires ?
ASTRID MASSIOT : Je ne pense pas qu’il y en ait une native, mais que chaque lecteur engendre sa hiérarchisation chemin faisant.
Lalo : Comment interprétez-vous le fait que certains ados ne lisent pas ?
ASTRID MASSIOT : Beaucoup d’adultes non plus. Il y a plusieurs facteurs, mais je souhaite mettre l’accent sur les séries télévisées qui occupent un temps de cerveau disponible de plus en plus important. Les dernières années ont vu l’explosion des séries, parfois de très bonne qualité, mais au détriment d’autres formes créatives.
[PROGRAMME]
VENDREDI 7 FÉVRIER
Une foule de lecteurs : atelier photo
avec le photographe Yann Peucat
Tout au long de l’après-midi, chaque lecteur est invité à poser avec un livre de son choix et à coller son cliché pour créer une fresque collective en noir et blanc.
De 13 h à 16 h • Atelier dans Muséocube et fresque à découvrir à l’entrée Auditorium (sas ouest)
La liberté n’a pas d’âge : Jeanne Benameur invite Thierry Magnier
Dans tous les textes de Jeanne Benameur, les personnages sont en quête de liberté. L’éditeur et écrivain Thierry Magnier est, depuis 25 ans, l’un de ses premiers lecteurs. En conversation ensemble et avec des élèves du lycée Bréquigny, ils voyagent à travers les livres de Jeanne Benameur.
Jeanne Benameur, Dans mon pays d’incertitude (éd. Thierry Magnier), Ceux qui partent et
Ça t’apprendra à vivre (éd. Actes Sud)
Thierry Magnier, Ma mère ne m’a jamais donné la main (éd. Le Bec en l’air)
14 h • Auditorium
Battle littéraire 1 H avec le collectif Au détour de Babel
La battle est une scène ouverte à tous ceux qui veulent faire entendre leur voix pour dire en trois minutes en quoi un livre a pu les chambouler, les faire pleurer, rire ou encore réagir. En présence d’un jury et du maître de cérémonie Nico K.
15 h 15 • Chapiteau
Mots croisés, lecture-concert avec Florent Marchet et Olivier Adam
1 H
Le premier est musicien, auteur-compositeur interprète, imprégné de littérature ; ses albums sont construits comme des romans. Le second, romancier, compose plus ses livres qu’il ne les écrit, et se nourrit de musique et de chansons. C’est à Manosque, dans un festival voué aux croisements artistiques, qu’ils se sont rencontrés. Depuis lors, leurs chemins et leurs univers n’ont cessé de se mêler, de s’alimenter l’un l’autre. À travers cette création, ils proposent une lecture musicale telle une promenade au fil de leurs livres et albums, et mettent à jour les passerelles qui les réunissent.
18 h • Auditorium
Parlons BD !
1 H
À la découverte des derniers coups de cœur BD des bibliothécaires des Champs Libres : nouveautés, rééditions, romans graphiques, comics ou mangas. Dans une ambiance conviviale et participative, parlons BD !
17 h 30 • Bibliothèque – pôle Langues et Littératures – niveau 4
Rendez-vous au Jardin d’hiver
45 MIN
Les invités du festival deviennent libraires le temps d’une rencontre et donnent leurs conseils de lectures.
Thierry Magnier – 15 h 30 Étage Vie du Citoyen
SAMEDI 8 FÉVRIER
La lenteur fertile, 1 H ouvrir le temps : Jeanne Benameur invite Laurent Vidal
Qui sont les « hommes lents » ? L’écrivaine et l’historien réfléchissent ensemble à ceux qui ne sont ni rapides, ni efficaces, ni dynamiques. Laurent Vidal enquête sur ces êtres qui résistent à la modernité. À l’instar des personnages de Jeanne Benameur, que nous disent-ils ? Est-ce l’avènement, par la lenteur, d’un autre rapport au monde et à soi-même ? Une subversion ? Laurent Vidal, Les Hommes lents. Résister
à la modernité et Ils ont rêvé d’un autre monde (éd. Flammarion)
14 h 30 • Chapiteau
Lettre à la mère, 45 MIN
avec Rachid Benzine
Connu pour ses travaux sur l’islam, Rachid Benzine signe un premier roman émouvant, double hommage à la mère et à la littérature. Son narrateur revisite sa vie auprès de sa mère, marocaine, illettrée, alors que celle-ci va bientôt mourir. Leur lien, très fort, est transcendé par l’amour comme par les moments passés autour du livre de Balzac dont il lui fait la lecture.
Rachid Benzine, Ainsi parlait ma mère (éd. du Seuil)
15 h • Bibliothèque – pôle Art, Société, Civilisation – niveau 5
Club de lecture féministe : atelier 4C*
Lettre à la mère, 45 MIN
avec Rachid Benzine
Connu pour ses travaux sur l’islam, Rachid Benzine signe un premier roman émouvant, double hommage à la mère et à la littérature. Son narrateur revisite sa vie auprès de sa mère, marocaine, illettrée, alors que celle-ci va bientôt mourir. Leur lien, très fort, est transcendé par l’amour comme par les moments passés autour du livre de Balzac dont il lui fait la lecture.
Rachid Benzine, Ainsi parlait ma mère (éd. du Seuil)
15 h • Bibliothèque – pôle Art, Société, Civilisation – niveau 5
Jeanne Benameur Laurent Vidal
Un temps pour échanger et discuter : à l’occasion du festival, le club de lecture féministe ouvre ses portes aux curieux de lectures pour partager avec eux les textes et auteurs qui nourrissent leurs réflexions.
De 14 h 30 à 15 h 30 • Bibliothèque – pôle Langues et Littératures – niveau 4
* Créativité – collaboration – connaissances – citoyenneté
Le Grand Nord, avec Bérengère Cournut et Nastassja Martin
C’est dans le Grand Nord, là où s’efface la frontière entre réel et imaginaire, que nous transportent Bérengère Cournut et Nastassja Martin. Avec l’une, nous suivons Uqsuralik, séparée de sa famille par une rupture de banquise, dans un voyage initiatique et poétique. Grâce à l’autre, nous assistons à une naissance par métamorphose. Celle d’une anthropologue tombée nez à nez avec un ours qui, sur son visage, a laissé la trace de son baiser. Bérengère Cournut, De pierre et d’os
(éd. Le Tripode). Prix du roman Fnac 2019 Nastassja Martin, Croire aux fauves
(éd. Verticales)
15 h 30 • Salle Magenta
Pleurer de rire, 45 MIN
avec Frédéric Beigbeder
Observateur aiguisé des travers de notre modernité, Frédéric Beigbeder se désespère des dérives de la société de divertissement dans son nouvel opus. Après 99 francs et Au secours pardon, L’homme qui pleure de rire clôt la trilogie d’Octave Parango sur les aliénations contemporaines.
Frédéric Beigbeder, (éd. Grasset) 15 h 30 • Auditorium
La famille dans tous ses états, 1 H
avec Morvandiau et Anne Pauly
Comme une reconquête, dans le premier roman d’Anne Pauly, la narratrice se saisit du deuil pour révéler avec humour et tendresse la mémoire d’un père, colosse fragile aux deux visages. Dans sa nouvelle BD, Morvandiau raconte la démence d’une mère et la naissance d’un fils trisomique qui bouleversent les fondements de la « famille normale ». Les auteurs évoquent leurs familles comme lieux de séisme, mais aussi de soutien indéfectible. Deux formes pour deux récits autobiographiques vibrants.
Anne Pauly, Avant que j’oublie (éd. Verdier) Morvandiau, Le taureau par les cornes
(éd. L’Association)
17 h 30 • Salle Magenta
Descente aux enfers, avec Luc Lang et Vincent Message
Cora, jeune mère, cadre dans une compagnie d’assurances et François, chirurgien accompli, voient leurs repères s’effondrer lorsque leur quotidien rencontre la brutalité de la société. Face à la loi du profit maximal et à l’argent roi, les individus ne comptent pas. Les romans puissants et vertigineux de Vincent Message et de Luc Lang évoquent les outrances du capitalisme moderne qui ébranlent avec violence les vies de chacun. Luc Lang, La tentation (éd. Stock). Prix Médicis 2019
Vincent Message, Cora dans la spirale (éd. Seuil) 16 h 30 • Chapiteau
Vous ne comprenez rien à la Lune, performance avec Orin Camus et Alice Zeniter
Ils sont douze à avoir posé le pied sur la Lune. Si la plupart d’entre eux ont ensuite continué leur carrière à la NASA, ils sont plusieurs à ne s’être pas remis de ces expéditions mythiques. Que s’est-il passé là-haut ? À travers les corps et les mots, en convoquant la danse, le récit et les saynètes, Orin Camus et Alice Zeniter explorent ce que peut être le rapport des astronautes à la Lune.
Une performance avec Orin Camus, chorégraphe et Alice Zeniter, écrivaine.
18 h • Musée de Bretagne – Mur bleu
➔ En partenariat avec le festival Waterproof
Croisements de genres :
Olivier Adam invite Arnaud Cathrine
1 H
Olivier Adam et Arnaud Cathrine ont fait leurs débuts en littérature au même moment et leurs œuvres sont parcourues par des thématiques proches. Un cas rare d’amitié créée par leur compagnonnage littéraire. Au centre de leurs intérêts communs, un goût prononcé pour les croisements entre la littérature, le cinéma et la musique, et un lien étroit à la chanson.
Olivier Adam, Une partie de badminton (éd. Flammarion)
Arnaud Cathrine, Andrew est plus beau que toi (éd. Flammarion), J’entends des regards que vous croyez muets (éd. Verticales) et Romance (éd. Robert Laffont)
18 h 30 • Chapiteau
La soirée au café
Le festival vous accueille au Café des Champs Libres pour prendre un verre, grignoter tout en écoutant un set Ose le son ! de 4 lectures musicales (19 h) et, pourquoi pas, esquisser un pas de danse sur la playlist Jardins d’hiver spécialement concoctée pour l’occasion.
À partir de 19 h • Café des Champs Libres
Entrer dans la couleur, lecture-concert avec Alain Damasio 1 H 30
Ils sont là parmi nous, jamais où tu regardes, à circuler dans les angles morts de la vision humaine. On les appelle les furtifs. Des fantômes? Plutôt l’exact inverse : des êtres de chair et de sons, à la vitalité hors norme… Ce concert donne vie au roman de science-fiction Les Furtifs et aux mots ciselés d’Alain Damasio que les notes enfiévrées de Yan Péchin et la voix de Mood transcendent.
20 h 30 • Auditorium
Rendez-vous 45 MIN au Jardin d’hiver
Les invités du festival deviennent libraires le temps d’une rencontre et donnent leurs conseils de lectures.
Luc Lang-15h
Jeanne Benameur – 16 h 30 Rachid Benzine – 18 h
Étage Vie du Citoyen
Promenades littéraires 30 MIN
Un écrivain emmène un petit groupe dans les rayons de la Bibliothèque et confie ses coups de cœur pour un film, une musique, un livre…
Vincent Message – 15 h Arnaud Cathrine – 16 h 30 Bérengère Cournut – 18 h
Bibliothèque – pôle Langues
et Littératures – niveau 4
Sur inscription à l’accueil le jour même
DIMANCHE 9 FÉVRIER
Brunch
Dès midi, une entrée en douceur et en gourmandise dans l’ambiance du festival, en présence des artistes et écrivains.
Café des Champs Libres
BRUNCH PAYANT
Réservation auprès du Café des Champs Libres à partir du 27 janvier au 02 99 38 50 50
Jeanne Benameur, Ceux qui partent (éd. Actes Sud) avec Jeanne Benameur
1 H
Dans son dernier roman, Jeanne Benameur accompagne l’arrivée à Ellis Island d’un petit groupe d’émigrants. Avec une grande sensibilité, elle évoque le pays laissé derrière soi, la déchirure de l’exil, l’angoisse, l’excitation devant des vies à (re)construire. La rencontre avec ceux qui sont déjà là, dessine un pont entre deux mondes, les promesses et les inquiétudes se font jour dans un mouvement irrésistible, un jaillissement de couleurs, qui est celui de la vie-même.
14 h 30 • Salle Magenta
Ceux qui partent, 1 H Des obsessions communes : Olivier Adam invite Monica Sabolo
Pour l’écrivain associé à Jardins d’hiver et l’auteure d’Eden, des univers éloignés en apparence seulement : au cœur de leurs livres sourdent les mêmes obsessions, celles de l’adolescence, des rapports de domination et de la disparition. Les romans d’Olivier Adam et de Monica Sabolo marquent leurs lecteurs par ces leitmotivs, mais aussi par la prééminence de l’atmosphère et du paysage.
Monica Sabolo, Eden (éd. Gallimard) 15 h • Chapiteau
Otages, avec Nina Bouraoui 1 H
Quand son mari l’a quittée, Sylvie, 53 ans, n’a pas bronché. Pourtant, la douleur est bien là, qui ravive un traumatisme ancien. Lorsque son patron la met sous pression pour lui faire faire le sale boulot envers ses collègues, Sylvie craque et fait tout voler en éclats.
Après une lecture d’extraits d’Otages par la comédienne Camille Kerdellant, Nina Bouraoui évoque l’héroïne de son nouveau roman, une femme qui décide de ne plus subir la loi des hommes.
Nina Bouraoui, Otages (éd. JC Lattès) 15 h 30 • Auditorium
Tout sur Homère, 45 MIN
avec Hélène Monsacré
Aux fondements de la littérature occidentale, il y a Homère. Nombre d’écrivains contemporains citent L’Iliade et L’Odyssée comme des sources d’inspiration inépuisables. Mais qui est Homère ? Rencontre avec le plus illustre de nos auteurs, grâce à l’helléniste Hélène Monsacré.
Tout Homère, sous la direction d’Hélène Monsacré (éd. Albin Michel)
15 h 30 • Bibliothèque – pôle Art, Société, Civilisation – niveau 5
Des vies d’ados, avec Marin Fouqué et Brigitte Giraud
L’adolescence est l’âge des possibles. Avec Marin Fouqué, on s’enfonce dans un long continuum, laissant aller le fil de ses pensées, en regardant passer les voitures tout en fumant du « shit » ; mais on finit par se réveiller. Le personnage de Brigitte Giraud fait preuve d’un courage immense et révèle sa vérité la plus intime aux yeux du monde. Deux approches subtiles et singulières des élans de vie propres à l’adolescence. Marin Fouqué, 77 (éd. Actes Sud)
Brigitte Giraud, Jour de courage (éd. Flammarion)
16 h 30 • Salle Magenta
Roman et Histoire, avec Hélène Gaudy et Christine Montalbetti
Les relations entre roman et Histoire sont fécondes. Les livres d’Hélène Gaudy et Christine Montalbetti enquêtent au cœur du passé. À la manière des chercheurs, elles traquent les sources, fouillent, élaborent des hypothèses afin de restituer un corps, des pensées, une existence, à leurs personnages. Deux romans très émouvants qui permettent au passé et au présent, au réel et à la fiction, aux morts et aux vivants, de se côtoyer.
Christine Montalbetti, Mon ancêtre poisson (éd. P.O.L)
Hélène Gaudy, Un monde sans rivage
(éd. Actes sud)
17 h • Chapiteau
Des enfances meurtries, 1 H avec Mathieu Palain et Sylvain Pattieu
Comment se construire quand, enfant, tout vous est arraché ? Avec un récit plein de vie, juste et percutant, Mathieu Palain signe un premier roman au réalisme affûté sur le quotidien des jeunes suivis par la Protection Judiciaire de la Jeunesse, et sur leurs éducateurs. Là où, dans un monde postapocalyptique, Sylvain Pattieu imagine l’épopée sauvage d’une colonie d’enfants orphelins, éclopés et plein de vie que rien, pas même la violence omniprésente, ne décourage. Mathieu Palain, Sale gosse (éd. L’Iconoclaste)
Sylvain Pattieu, Forêt-Furieuse (éd. Le Rouergue) 17 h 30 • Bibliothèque – pôle Art, Société,
Civilisation – niveau 5
Chimère, 45 MIN performance avec Emmanuelle Pireyre
Un jour, Emmanuelle Pireyre est à la plage avec des enfants. Le téléphone sonne : c’est le journal Libération qui lui propose d’écrire un article. Sans aucune raison, elle choisit comme sujet l’autorisation d’un maïs OGM par la Commission européenne. Son livre et sa vie se trouvent envahis « de génétiquement modifié », sous forme de maïs et d’hommes-chiens. Une conférence-performance associant vidéo et musique pour déployer quelques motifs du livre Chimère.
Emmanuelle Pireyre, Chimère (éd. de l’Olivier) 17 h 30 • Espace des sciences – Laboratoire
de Merlin
Sur inscription à l’accueil le jour même
Le jeune noir à l’épée, lecture-concert avec Abd Al Malik
Avec Abd Al Malik (texte et voix), Izo Diop (basse) et Fabien Coste (photos et vidéos)
Bouleversé par Le jeune Noir à l’épée, une toile peinte en 1850 par Pierre Puvis de Chavannes, Abd Al Malik compose une méditation poétique s’en inspirant. Frappé par ce que dit le tableau de la représentation de la figure noire, il propulse le jeune personnage dans notre époque : dans sa cité HLM, un monde de pauvreté et de béton. Son histoire sonne comme une rébellion. Accompagné du bassiste Izo Diop et des photographies de Fabien Coste, Abd Al Malik déclame ce récit mettant en miroir le parcours de ce jeune noir à l’épée avec celui des nouvelles générations d’origine africaine, nées en Europe.
18 h • Auditorium
Rendez-vous 45 MIN au Jardin d’hiver
Les invités du festival deviennent libraires le temps d’une rencontre et donnent leurs conseils de lectures.
Brigitte Giraud – 14 h 30 Hélène Gaudy – 15 h 45 Olivier Adam – 17 h 30
Étage Vie du Citoyen
Promenades 30 MIN littéraires
Un écrivain emmène un petit groupe dans les rayons de la bibliothèque et confie ses coups de cœur pour un film, une musique, un livre…
Christine Montalbetti – 15 h Monica Sabolo – 17 h
Bibliothèque – pôle Langues
et Littératures – niveau 4
Sur inscription à l’accueil le jour même
TOUT AU LONG DU WEEK-END Balades littéraires 30 MIN au musée
Écrivains, poètes, historiens, moines copistes, journalistes, députés, voyageurs ou chanteurs anonymes : ils sont nombreux à avoir été inspirés par la Bretagne. Au gré d’une balade dans l’exposition Bretagne est univers, les textes lus par les médiateurs – la gwerz bretonne, les écrits de Jacques Prévert, Jules César ou encore Ernest Renan – apportent un autre éclairage sur le musée.
Vendredi, samedi et dimanche à 14 h 30, 16het17h30
Musée de Bretagne
Estampez ! : atelier sérigraphie
Entre jeux de formes et de couleurs, le trio artistique de La bonne pioche invite à découvrir la technique de la sérigraphie et à réaliser une estampe autour de l’univers littéraire.
Samedi et dimanche de 14h à 18h30 Muséocube
Les lectures de « OUF »
FAMILLE
De manière impromptue, les bibliothécaires jeunesse et des étudiants en littérature déplient le fauteuil de « OUF » pour un petit quart d’heure de lectures à voix haute.
Samedi et dimanche Bibliothèque – espace enfants – niveau 0
Photo Book : atelier
FAMILLE
Une série de photographies animées, dans les positions de lecture les plus renversantes ! Chaque lecteur est invité à se mettre en scène avec le livre de son choix.
Samedi et dimanche de 14 h 30 à18h30
Bibliothèque – pôle Langues
et Littératures – niveau 4
Atelier de création de badges
Laissez parler vos talents en créant des badges aux couleurs de Jardins d’Hiver.
Vendredi de 13h à 16h Bibliothèque – pôle Langues et Littératures – niveau 4
FAMILLE
Samedi et dimanche – de 15h à 18h Bibliothèque – pôle Sciences et Vie pratique – niveau 3
Livres et vous : podcasts
littéraires
Parce que ce sont aussi les lecteurs qui font les livres, Alter1fo, webzine culturel rennais, parcourt Les Champs Libres, micro à la main, et vous donne la parole.
Samedi et dimanche de 14h30 à 18h30
En déambulation dans Les Champs Libres / Stand à l’étage Vie du citoyen
Ose le son ! 45 MIN
Trente-sept élèves de l’École du TNB et du Pont Supérieur se rencontrent pour créer onze lectures musicales à l’occasion de Jardins d’hiver. Duos, trios ou quatuors composés pour l’occasion convoquent les écrivains de leur choix, de Nâzim Hikmet à Jacques Prévert en passant par Annie Ernaux ou encore Alain Damasio, et font résonner leurs œuvres par la voix et la musique.
Bibliothèque – pôle Musiques – niveau 2 :
Vendredi à 15h15 et 17h30, samedi à 14h30 et 17h15, dimanche à 14h30, 16h et 18h
Musée de Bretagne :
Vendredi à 14h et 16h30, samedi à 15h15 et 16h30, dimanche à 15h15 et 16h45
Café des Champs Libres : Samedi à 19 h
Tu n’as rien vu à Hiroshima 45 MIN Sieste musicale et littéraire
par Céleste Germe, Maëlys Ricordeau et Jacob Stambach du collectif Das Plateau
En s’appuyant sur un dispositif visuel et sonore, Das Plateau crée une divagation musicale. Une promenade dans les ruines à partir du livre Hiroshima mon amour publié par Marguerite Duras, un an après la sortie du film éponyme d’Alain Resnais. Ni seulement scénario, ni complètement roman, le texte est à la fois le film et sa mémoire. Par bien des aspects, cette œuvre interroge notre monde, le confronte.
➔ En partenariat avec le TNB et Le Pont Supérieur
Samedi à 16h, dimanche à 15h30 et 17h Lieu secret
Sur inscription à l’accueil le jour même
Reprendre corps, 20 MIN danse contemporaine
avec Mouvances
Par la mise en bouche et en corps de voix d’auteurs, douze élèves du Centre de danse contemporaine de Mouvances invitent à écouter, voir et sentir ce que les corps expriment. La danse et la littérature dialoguent pour exprimer la sensualité, le travail, l’engagement, la solidarité, la révolte du corps.
Samedi à 16 h et 17 h 30 et dimanche à 14h30 et 16h30
Bibliothèque – pôle Art, Société, Civilisation – niveau 5
AVEC LA MAISON DE LA POÉSIE ET L’ADEC-MAISON DU THÉÂTRE AMATEUR
Vous prendrez bien 30 MIN un peu de poésie ?
Un partage de pépites poétiques, classiques, étonnantes, extravagantes ou énigmatiques. Ou comment (re)découvrir la poésie en toute simplicité.
Samedi à 16h et 17h30
et dimanche à 16 h Bibliothèque – pôle Langues et Littératures – niveau 4
Vous goûterez bien un peu de théâtre ?
30 MIN
De nombreux textes dramatiques éclairent le monde d’aujourd’hui et déploient leurs imaginaires. Des extraits à découvrir avec les comédiens amateurs.
➔ Dans le cadre des 50 ans de l’ADEC-MTA
Dimanche à 17 h 30 Bibliothèque – pôle Langues et Littératures – niveau 4
Cabinet de lectures 10 MIN
La Chambre Noire, un texte inconnu, un lecteur dans l’ombre pour une expérience inattendue et immersive de dix minutes. Une parenthèse littéraire à chaque fois unique et inédite.
Avec des comédiens du Conservatoire de Rennes et de l’ADEC-MTA.
Samedi et dimanche à 14 h 45, 15 h 15, 15h45, 16h15, 16h45, 17h15, 17h45 et 18h15
Bibliothèque – La Chambre Noire – niveau 5
À partir de 16 ans
Sur inscription à l’accueil le jour-même. Dans la limite des places disponibles (jauge limitée à 10 places)
Informations pratiques
Du 7 au 9 février 2020
Les Champs Libres
10, cours des Alliées
35000 Rennes
02 23 40 66 00
Accès
Entrée libre & gratuite dans la limite des places disponibles